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Osimhen : "Notre vraie force est collective, c'est qu'on n'a pas de vrai point faible"

Massimiliano Macaluso (traduit par EL)
Osimhen est devenu l'un des meilleurs attaquants du monde cette saison.
Osimhen est devenu l'un des meilleurs attaquants du monde cette saison.AFP
À l'occasion de son interview par France Football ce vendredi, Victor Osimhen est revenu sur sa jeune carrière ainsi que son actualité en Italie.

En attendant son retour sur les terrains, Victor Osimhen a accordé une interview à France Football. L'attaquant du Napoli a retracé les étapes de sa carrière, à commencer par la Coupe du monde des moins de 17 ans disputée avec le Nigeria, où "le premier jour, on a couru et couru... On ne touchait jamais le ballon et j'étais en queue de peloton. Mais les responsables ont décidé de me conserver et, une fois sur le terrain, les choses ont commencé à rouler."

Le joueur africain, orphelin de mère à l'âge de trois ans, a grandi dans la pauvreté du quartier d'Olusosun à Lagos : "Je suis très content d'être né dans cet environnement et d'être passé par des étapes si difficiles. (Il insiste.) Sans ça, je n'aurais pas abandonné l'école, l'endroit où j'ai grandi, pour poursuivre mes rêves."

Le rêve s'est ensuite poursuivi en Europe, en Allemagne à Wolfsburg où les choses ne se sont pas bien passées : "J'étais tout le temps seul et c'était... traumatisant, en fait (...). Mais voilà, j'ai subi plusieurs opérations, il y a eu ce changement de coach... J'ai vu qu'on ne comptait pas vraiment sur moi et qu'il était temps de partir." En Belgique, la situation ne s'est pas améliorée, à cause de la malaria, qui a fait capoter l'accord avec Zulte-Waregem et le Club Bruges. Pas avec Charleroi : "Ils m'ont apporté le contrat et je leur ai demandé si c'était réel. (Il se marre.) Dans la foulée, ils ont posté ma photo sur les réseaux sociaux du club et j'ai compris que c'était bon. Enfin ! Je ne remercierai jamais assez Charleroi d'avoir parié sur moi."

Victor Osimhen en Une de FF.
Victor Osimhen en Une de FF.@ThymPinon

"J'y ai rencontré un coach très strict (il sourit), Felice Mazzu. Il m'a appris à jouer sans ballon, à presser, à bien me positionner dans la surface... J'ai marqué vingt buts et délivré quatre passes décisives. À la trêve, un club italien me voulait déjà... Je ne donnerai pas le nom mais il s'agissait d'une top équipe. (Il sourit.)"

Et en 2019, le voilà à Lille : "Christophe Galtier entraînait. Dès le premier jour, il m'a demandé combien de buts, j'allais inscrire lors de mes débuts. Je lui ai dit que j'allais en mettre deux. Il m'a dit : "Ah oui, tu ne rigoles pas, toi !" Puis la semaine s'est super bien déroulée, dans les superbes installations de Luchin, avec votre troupe de Français... (Jonathan) Ikoné, (Jonathan) Bamba, (Mike) Maignan. Ils mettent une telle ambiance, mon Dieu ! (Il se marre.) J'avais le sentiment d'appartenir à cette équipe depuis des semaines."

"Charleroi m'a donné de l'exposition, Lille encore un peu plus, mais arriver ici revient à changer de monde", poursuit Osimhen.

"Les fans, je n'avais jamais vu ça. (Il insiste.) Ils vivent pour ce club. Cela a trait au corps, au cœur. À mon arrivée à l'aéroport, j'étais impressionné. Dans le vestiaire, j'ai demandé à Dries (Mertens) et (Kalidou) Koulibaly si ce que je venais de vivre était réel. Ils m'ont répondu en chœur que je n'avais encore rien vu. Je vais parler au nom de l'équipe : si nous donnons parfois l'impression de voler, nos fans y sont pour beaucoup. L'énergie qu'ils transmettent à l'équipe, ce qui se passe ici depuis quelques mois, l'héritage de Maradona... On ressent tout ça. (...) Ils ne font que donner de l'amour, nous faire comprendre que l'on compte pour eux. Et, ce qui est bien, c'est qu'ils donnent la même force à tous les joueurs. Dans un monde aussi... (il cherche ses mots) froid que le nôtre, vous ne voyez pas ça partout."

Même à Naples, Osimhen a dû faire taire certains sceptiques : "Des gens ont écrit que je ne marquerais pas plus de cinq buts en Serie A ; d'autres pensaient que je serais prêté en Serie B au bout d'un an. Je l'ai lu. (Il insiste.) Mais je ne suis pas le genre de joueur que les critiques atteignent. Quoi que les gens disent, je vais continuer de tout donner pour mon équipe, de m'arracher. J'en profite pour faire un clin d'œil au président (Aurelio De Laurentiis) et à notre directeur sportif (Cristiano Giuntoli). Ils ont été patients avec moi. Gennaro Gattuso (son entraîneur lors de sa première saison), aussi."

Osimhen est désormais considéré comme l'un des meilleurs attaquants du moment : "Pour être considéré comme l'un des meilleurs buteurs d'Europe, il faut passer par différentes phases. Je savais que j'avais les qualités pour atteindre ce niveau. Mais il me fallait un environnement favorable et un état d'esprit positif. Mais je ne pouvais pas voir ça comme un objectif, cela ne marche pas comme ça. Ça devait rester un rêve. Drogba, Lewandowski, ça m'a fait rêver. Il fallait courir après ça mais de manière naturelle, sans y penser tous les matins. Et trouver l'endroit où tout allait s'aligner. Cet endroit, c'est Naples. Et, à vrai dire, tout ne fait que débuter pour moi."

Le mérite en revient en grande partie à Luciano Spalletti : "Cette faim, c'est quelque chose que j'ai toujours eu en moi. Et heureusement. Car ici, avec le coach (Luciano) Spalletti, vous n'avez pas vraiment le choix. (Il se marre.) À Naples, on (les attaquants) est les premiers défenseurs. Si notre ligne de trois se fait passer sans que l'on ait fait les efforts, le coach va devenir fou, on le sait. On presse tous ensemble, c'est normal. Ça finit par relever de l'évidence tellement on bosse ces choses-là à l'entraînement. Notre vraie force est collective, oui. Le truc, c'est qu'on n'a pas de vrai point faible. Ce que Spalletti a fait depuis son arrivée ne peut être comparé avec ce que j'ai connu ailleurs, avec tout le respect que j'ai pour mes entraîneurs précédents. C'est un génie ! Et vous n'avez pas tout vu. Le jour où l'on réussira à appliquer 99 % de ses consignes, on va détruire l'équipe en face."

Au sujet de l'opération du visage après la blessure contre l'Inter : "Le club a super bien géré tout ça. Honnêtement, quand j'ai percuté Skriniar, c'est comme si j'avais reçu un direct dans la tête. Mais, dix minutes après, je me suis relevé, ils ont checké puis on m'a conduit à l'hôpital. (...) Pendant deux mois, je ne sentais plus rien, comme si une partie de mon visage demeurait anesthésiée. Puis, petit à petit, grâce aux docteurs et aux kinés du club, les choses sont rentrées dans l'ordre."

"Vous me donnez l'occasion de remercier le chirurgien et son équipe. Ce sont eux qui ont inventé ce masque sur mesure. Ils n'avaient jamais été confrontés à ça, donc ils ont tenté des choses, puis on a fini par trouver la bonne formule. Le côté du masque qui protège ma blessure est super dur. Si quelqu'un s'y cogne, c'est lui qui a mal. Sincèrement, je n'ai plus peur."

L'attaquant profite de l'instant présent : "En vérité, ce qui m'arrive est incroyable. Je retourne souvent à Lagos pour montrer aux petits que c'est possible. Le problème de là où je viens, c'est que personne ne croit vraiment en vos chances, en vos rêves. Soit, vous vous en sortez par vos propres moyens, soit c'est fini. Personne ne vous offre un cadre qui permet d'y croire, personne ne vous pousse. C'est pour pallier ce manque de structures que je compte investir. Je ne peux pas en dire plus mais de grandes choses arrivent..."

France gouvernement

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