Vu d'Italie : Dans la relation d'amour et haine envers Lukaku, personne n'a raison
Dimanche après-midi, José Mourinho ne sera pas sur le banc de San Siro. Expulsé quelques instants avant la fin du match de la Roma contre Monza, pour avoir provoqué le banc adverse, l'entraîneur lusitanien manquera l'accueil chaleureux que les supporters nerazzurri auraient aimé lui donner.
Et oui, parce que les Interisti sont toujours fous du specialone. Et il ne pouvait en être autrement. Mais tous les ex n'ont pas le même traitement, comme Romelu Lukaku.
Sifflets, insultes et malédictions diverses pour sa "trahison" estivale sont attendus. Mais à Milan, est-on vraiment sûr que le Big Rom les mérite ? Ou plutôt, est-on vraiment sûr qu'il est le seul à blâmer pour son départ ?
Lukaku aurait certainement pu se comporter comme une personne mature, en répondant à ses coéquipiers l'interrogeant sans cesse sur sa situation et son état d'esprit. De Lautaro à Çalhanoğlu, personne ne lui a pardonné.
Or, ce sont justement ses anciens coéquipiers qui sont les premiers à savoir que le club n'a pas eu un comportement irréprochable à son égard. Sinon, pourquoi se seraient-ils inquiétés de son état d'esprit ? Il faut avoir la mémoire bien courte pour ne pas se souvenir des propos tenus par Beppe Marotta à son sujet au printemps dernier, quelques minutes avant le début du match de Ligue des champions contre Porto.
"Le prêt a été fait pour une saison, quelles que soient ses performances, il retournera à Chelsea. Lukaku ne s'est toujours pas trouvé. Il n'est toujours pas au top ou au niveau de ce que nous connaissons des années précédentes". Et ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'il disait cela.
Dans le même temps, Simone Inzaghi continuait à le préférer - plus ou moins à juste titre - à Edin Dzeko, dont tout le monde savait qu'il partirait à la fin de la saison.
Si l'on ajoute à cela les problèmes financiers bien connus de la famille Zhang, qui n'aurait certainement pas pu se permettre de le racheter aux conditions initiales de Chelsea, n'est-il pas normal que Lukaku ait décidé de lancer la rumeur qu'il cherchait un point de chute pour la campagne 2023-2024 ?
Son malheur, si l'on peut dire, est que les deux ennemis jurés du club nerazzurri, le Milan AC et la Juventus, se sont positionnés positivement sur cas. Et c'est pour cette raison qu'il a préféré ne pas répondre à ses coéquipiers : pour ne pas leur mentir en face.
Mais la signature de Cuadrado par l'Inter ne répond pas exactement à la même philosophie : "Je prends qui me convient sans tenir compte de ce qui s'est passé dans le passé...". La vérité, c'est que le dernier contrat de l'ailier colombien était fortement anti-inter Milanais.
Et qui avait défendu l'honneur des Nerazzurri contre les provocations du footballeur sud-américain ? Oui, Lukaku.
En fin de compte, la différence entre Mourinho et Lukaku est que, avant de "trahir" l'Inter, le Portugais (qui avait déjà conclu un accord avec le Real plusieurs semaines avant la finale) a gagné la Ligue des champions, le Belge ne l'a pas fait. Parce qu'en fin de compte, pour presque tout le monde, une seule chose compte : gagner. Tant pis pour les sentiments...
La vérité sur Lukaku
Bref, avant de prétendre que l'on a raison et de s'indigner, il faut comprendre si c'est vraiment le cas et, surtout, si l'autre a vraiment tort :"Beaucoup de bêtises ont été publiées. Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas tourner autour du pot, mais si je disais vraiment comment les choses se sont passées l'été dernier, tout le monde serait choqué", assurait le joueur ces derniers jours.
Faut-il le croire ? Difficile à dire. En tout cas, vu la façon dont les choses se sont déroulées et ce qui s'est passé, comme nous l'avons expliqué, au cours de la dernière saison, le Belge mérite, au moins, le bénéfice du doute.
