Derrière un football turc émaillé par les violences, se cache une saison de Süper Lig historique
Posons les bases : jamais dans l'histoire de la Süper Lig un club n'avait atteint de tels standards après 31 matches joués. Actuellement, Galatasaray, en tête avec 84 points, devance son rival éternel, le Fenerbahçe, de deux unités. Même lors des précédentes décennies, lorsque ces deux clubs dominaient outrageusement le championnat, ne laissant que des miettes au Besiktas, ils n'écrasaient pas autant la concurrence.
La saison dernière, GS avait une avance légèrement plus confortable et les deux formations étaient moins impressionnants. Grâce à un recrutement plutôt intelligent, le Fener a su revenir aux avants postes pour espérer reprendre une couronne laissée à ses rivaux il y a dix ans déjà…
Ce n'est pas un hasard si la troupe emmenée par Edin Dzeko s'est hissé jusqu'en quart de finale de Ligue Europa Conférence. Un stade qui n'avait plus été atteint depuis la demi-finale de Ligue Europa en 2012-2013. Sportivement, ça va donc mieux et cela se ressent dans les résultats.
Désormais, espérer renverser le collectif mené par Mauro Icardi – qui a remporté l'édition précédente –, est clairement envisageable. Avec une seule défaite de chaque côté, un petit match nul supplémentaire sépare les deux équipes. L'affrontement direct est prévu pour le week-end du 19 mai au Rams Park et risque évidemment de déboucher sur une rencontre immanquable.
Il faut savoir qu'à l'aller, le soir de Noël, l'enjeu avait pris le pas sur le jeu et le score n'avait pas évolué jusqu'au coup de sifflet final. Désormais, alors que le contexte s'est tendu encore davantage lors de la Supercoupe, il y a quelques jours, la lutte sera acharnée.
Des bilans statistiques ahurissants
Ce dimanche, le Fenerbahçe se déplace chez le Fatih Karagümrük (18ᵉ), tandis que lundi, Galatasaray se rend à Alanyaspor (9ᵉ). Des adversaires à leur portée qui ne devraient pas gêner leur progression. D'ailleurs, quand on regarde les calendriers respectifs de plus près, il s'avère qu'ils sont relativement abordables, à la différence près que le Fener va devoir négocier la réception du Besiktas. Certes, la troisième force historique du championnat est larguée, mais représente un danger certain dans la quête du titre.
Et, ce n'est pas tout, car la formation entraînée par İsmail Kartal a la C4 à gérer en plus - Galatasaray ayant dit adieu à la Ligue Europa lors des 16ᵉ de finale face au Sparta Prague en février (6-4 au cumulé). Un échec qui pourrait bien aider les champions en titre.
D'autant que laisser le rival passer devant serait perçu comme une immense déception au regard des événements récents. Dénoncé par le Fenerbahçe pour des soupçons de corruption liés notamment à l'arbitrage, Gala doit conserver son avance sous peine de perdre la guerre d'égo... entre autres.
Et avant de comprendre en quoi les deux équipes effectuent un exercice historique, il faut rappeler également qu'elles ont toutes deux été éliminées en 1/4 de finale de la coupe fin-février. Si les affaires extra sportives se tarissent d'ici la fin de saison, le sprint final sera sublime. Encore faut-il que les deux géants turcs poursuivent leur lancée historique, car après ce qu'il vient de se passer en Supercoupe, ce n'est pas évident de continuer de gagner.
Et, dans ce contexte très délicat, des joueurs comme Dominik Livakovic, Leonardo Bonucci, Alexander Djiku, Fred, Rade Krunic, Edin Dzeko, Joshua King ou encore Dušan Tadić devraient constituer une force supplémentaire, au regard de leur expérience, pour le Fener.
Du côté de Galatasaray, les beaux noms sont également nombreux : Fernando Muslera, Serge Aurier, Davinson Sanchez, Kerem Demirbay, Tanguy Ndombele, Lucas Torreira, Hakim Ziyech, Dries Mertens, Wilfried Zaha et Mauro Icardi. Oui, ce ne sont pas des joueurs de classe mondiale, mais ce n'est pas un hasard si les deux formations en sont là actuellement. Depuis l'été dernier, les deux directions ont amorcé un recrutement très audacieux et ça paye.
Désormais, reste à voir qui aura le dernier mot.