Première Ligue des Nations féminine de l'histoire, et donc belle occasion pour l'équipe de France de remporter enfin un trophée international, pour la première finale de son histoire. Les Bleues avaient franchi toutes les étapes presque sans trembler, mais la dernière était la plus difficile. L'Espagne, championne du monde en titre, et qui accueillait la rencontre à Séville, était logiquement grande favorite.
Néanmoins, les Ibères ont commencé piano leur rencontre, qui a débuté par une belle bataille pour la mainmise au milieu. Les Bleues voient leurs rivales tenter de contourner la défense, mais c'est sur une relance foirée de Pauline Peyraud-Magnin que les Espagnoles se créent une première occasion sur une frappe contrée de Salma Paralluelo (8e). Lentement mais sûrement, les championnes du monde posent leur patte sur le match.
Petit à petit, les Bleues sortent néanmoins la tête de l'eau, notamment grâce à l'activité d'Amandine Henry, désireuse de réussir sa 100e sélection. Le jeu s'équilibre alors, donnant l'impression par moments d'assister à une partie d'échecs. Mais c'est sur coup de pied arrêté que les Espagnoles sont dangereuses, la tête d'Irene Paredes trouvant le poteau (25e). On sent que les Bleues sont sur un fil, et elles finissent par céder sur un débordement de Olga Carmona, dont le centre parfait permet à Aitana Bonmati de se faufiler entre les centrales pour ajuster Peyraud-Magnin (32e).
L'Espagne mène au score, en toute logique, et l'on guette alors la réaction tricolore. Mais si l'on voit plus d'intensité, c'est encore un peu confus. Les Espagnoles, elles, ont fait le plus dur, et se payent le luxe d'alterner possession et jeu de contre, et sont mêmes proches de plier l'affaire dans les arrêts de jeu, quand une tête de Laia Aleixandri Lopez sur corner frole le montant. Mais à la pause, les championnes du monde ont la situation bien en main.
On sent néanmoins les Bleues remontées, notamment sur un débordement rageur de Kadidiatou Diani, mais il va falloir faire plus contre une équipe sûre de sa force. Et la Roja le prouve en 8 minutes quand un jeu offensf d'école décale Ona Batlle, qui centre au point de pénalty et trouve Mariona Caldentey, qui profite de l'apathie de la défense pour ajuster la portière française. Le coup est rude, et Paralluelo est proche de tuer pour de bon le match dans la minute suivante.
Hervé Renard lance alors Delphine Cascarino pour tenter de secouer son équipe. Mais on sent que la pilule est dure à avaler pour les Bleues, d'autant que les Espagnoles ne desserrent pas leur étreinte. Et bien entendu, il est difficile de gagner un match sans cadrer une frappe. Au contraire des Espagnoles, qui cherchent à plier les débats avec un troisième but, ce qui manque d'arriver sur une nouvelle tête de Paredes à l'aube du dernier quart d'heure.
Mais même sans ce troisième but, cela sent le sapin. Il faut une occasion de Elisa de Almeida sur un corner pour rallumer la fin de match, mais elle est à l'image du match des Bleues : confuse et non cadrée. Malgré tout, cela lance une fin de match à l'avantage des Bleues, dynamisées par l'entrée de Julie Dufour, mais un contre fulgurant manque de voir les Espagnoles saler la note. Ce qui n'arrivera finalement pas.
La France s'incline tout de même 2-0 et laisse donc l'Espagne soulever la première Ligue des Nations de l'histoire. Logique, puisque les Bleues seront passées à côté, et même si cela reste un excellent résultat d'ensemble, le sentiment d'inachevé domine ce soir. Car la réflexion est toujours la même : et si les Françaises avaient laissé passer leur unique occasion de rafler un trophée ?
