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France-Maroc, le sport entre deux rives (1/3): Larbi Ben Barek, la Perle noire

Julie Marchetti
France-Maroc, le sport entre deux rives (1/3): Larbi Ben Barek, la Perle noire
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Modèle de Pelé, joueur incontournable dans les années 50, le coeur balançant entre le pays du Couchant et l'Hexagone... Larbi Ben Barek a marqué l'histoire et été, malgré lui, à l'origine de changements effectués au sein de la sélection française en tant que joueur de couleur.

Parmi les légendes du football marocain et français, la "Perle noire" se classe en première position. Adulé par le monde entier, y compris par Pelé le qualifiant de "Dieu", Larbi Ben Barek a marqué l'histoire de son talent. Une vie de footballeur menée pour servir le Maroc colonial et faire le bonheur de l'équipe de France. Retour sur les exploits et la personnalité hors normes de ce joueur d'exception. 

Des débuts remarqués mais plombés par la guerre

Larbi Ben Barek se passionne pour le football dans les rues de son village natal. Né dans le Maroc coloniale entre 1914 et 1917 (sa date de naissance n'étant pas réellement connue, ndlr), il joue d'abord avec l'IC Marocaine, et atteint la finale du Championnat nord-africain en 1935. Année où le défenseur central d'origine est sélectionné en ligue régionale du Maroc - l'équivalent de la sélection marocainne, à l'époque supervisée par la Fédération française. Avec son nouveau statut, il intègre les rangs de l'USM de Casablanca, un club où Just Fontaine a évolué, quinze ans plus tard, et se révèle. Transféré en 1938 en Métropole (Olympique de Marseille), Larbi Ben Barek est à l'aube de faire les beaux jours du sport français. 

Joueur au fort potentiel, il réalise une très bonne saison avec l'OM (14 buts en 32 matchs), côtoie Mario Zatelli ainsi que Jaguaré. Ses performances lui permettent d'être sélectionné en équipe de France lors de la Coupe du monde 1938, le Marseillais est en pleine ascension... Oui mais voilà, le contexte politique le rattrape en 1939. Non mobilisé pour participer à la défense française pendant la Seconde Guerre Mondiale, il retrouve sa terre natale, l'USM, et y reste jusqu'en 1945.  

A la fin de la guerre, la France lui fait à nouveau les yeux doux. Helenio Herrera et le Stade Français surtout. 

141 matchs en France, 126 en Espagne

"L’emploi de Larbi Ben Barek était l’un des scandales sportifs français les plus sensationnels. Il a semblé absurde à tout le monde qu’un million de francs ait été payé pour un homme brun complètement inconnu. Quelques matchs ont suffi pour le faire passer de "Maure du Stade Français" en "Perle noire" et en faire l’un des plus grands joueurs de tous les temps", a raconté l'ancien footballeur, ayant conseillé le club de la capitale au sujet de l'achat du joueur. 

Désormais joueur reconnu et passé attaquant, Larbi Ben Barek impressionne autant le public que ses pairs. Engagé jusqu'en 1948 en France, il connaît également 16 sélections (sur ses 17 au total sous le maillot bleu). Magnifique face à l'Atlético de Madrid, il est recruté par les Colchoneros pour 17 millions de francs, une somme colossale, correspondant aux capacités du joueur. 

Le la est donné. Larbi Ben Barek vit les meilleurs moments de sa carrière dans la capitale espagnole où il reste 5 ans et remporte 2 championnats.  

Ayant rencontré le succès à l'Atlético, il revient à Marseille en 1953, et y dispute une finale de Coupe de France face à l'OGC Nice, que les Marseillais perdent (2-1).

Un joueur franco-marocain : la problématique au sein de l'Empire colonial

Aussi Marocain que Français danbs l'âme, il joue une rencontre amicale entre la France et l'Afrique du Nord en 1954, sous le maillot africain. Petit chouchou du public tricolore, il est soutenu et porté en triomphe pour être sélectionné en Bleus, une nouvelle fois.

C'est ainsi que 9 jours plus tard, il troque son écusson marocain pour le coq français à l'occasion d'une rencontre face à la RFA. Match au cours duquel, il est d'ailleurs passeur décisif pour un certain Raymond Kopa.

Non rappelé pour le Mondial 1954 en Suisse, Larbi Ben Barek a été victime de sa nationalité à travers un monde assez ouvert d'esprit pour le laisser évoluer en deux sélections, mais pas assez pour ne pas le stigmatiser. Le footballeur était idôlatré, l'homme, en revanche, sifflé et décrié dans la presse pour ses origines.

La France était pourtant en avance sur ses voisins en matière de considération sportive. Il a fallu, par exemple, attendre 1952 pour que le Portugal intègre Matateu à sa sélection (il est à l'origine Mozambicain), puis 1978 pour que Viv Anderson ne devienne le premier joueur noir des Three Lions. 

Ironie du sort, Larbi Ben Barek demeure encore aujourd'hui, le joueur français ayant porté le maillot des Bleus le plus longtemps (15 ans et 10 mois). Il reste pour beaucoup, l'un des meilleurs footballeurs de tous les temps, et un Chevalier de l'Ordre du Mérite de la FIFA depuis 1998. 

 

Retrouvez les autres chapitres de notre série "France-Maroc, le sport entre deux rives" : 

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