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Fred Moudani Likibi, champion de France du poids et étudiant à l'université de Cincinnati

Fred Moudani Likibi lors des Jeux européens en juin dernier
Fred Moudani Likibi lors des Jeux européens en juin dernierProfimedia
Recordman de France indoor et champion national : l'année 2023 a été fructueuse pour le lanceur de poids Fred Moudani Likibi. Mais en dépit d'un record en plein air de 20,54m, les minima pour les championnats du monde d'athlétisme à Budapest (19-27 août) fixées à 21,40m par la fédération française étaient inaccessibles. Mais Flashscore lui a peut-être porté chance : deux heures après nous avoir raconté son parcours et son quotidien d'étudiant aux États-Unis, il a été repêché et fera bien partie de la sélection bleue en Hongrie.

La France n'est pas ce que l'on peut appeler la patrie des lanceurs de poids. Chez les femmes, Laurence Manfredi attend depuis 2000 pour voir une athlète battre son record de France (18,69m en indoor). Tragiquement décédé en 2012 à seulement 35 ans, Yves Niaré avait atteint 20,72m en 2008 et il a fallu 13 ans pour que Frédéric Dagée ne le dépasse (20,75m). Six fois champion de France, celui-ci a mis un terme à sa carrière l'an dernier, à 29 ans. 

La NCAA pour progresser

La relève tricolore a émergé et elle s'appelle Fred Moudani Likibi (24 ans). Le 4 février dernier, le record de France indoor détenu depuis 2008 par Niaré est tombé. Ce n'était pas Liévin ou Miramas mais bien à Blacksburg, une ville de 42000 habitants au fin fond de la Virginie, aux États-Unis. Le natif de Savigny-le-Temple a lancé à 20,51m en portant les couleurs de l'université de Cincinnati. "Les États-Unis étaient ma seule solution car mon coach a arrêté d'entraîner et ma mère voulait absolument que je continue mes études, explique-t-il. Je suis passé par une agence qui prospecte auprès des facs américaines".

Si évoluer dans une université US est presque devenu commun pour un basketteur français (Joakim Noah à Florida, Ronny Turiaf à Gonzaga par exemple) voire des nageurs avec Frédérick Bousquet (Auburn) et Léon Marchand (Arizona State), la réciproque ne paraît pas aussi limpide quand ça concerne l'athlétisme. Mais comme ses holomogues, l'émulation, la compétition et la ferveur sont aussi au rendez-vous. "La NCAA est quelque chose d'important et c'est très bien encadré, constate-t-il. La pratique commence très tôt". Evidemment, le football américain prédomine mais l'athlé n'est pas un parent pauvre. D'ailleurs, de nombreux athlètes ont pratiqué les deux, de Jesse Owens à Fred Kerley. Forcément, les regards sont scrutés et les réunions sont relevées. Il synthétise : "c'est comme une sorte de championnat du monde parce qu'il y a beaucoup d'étrangers : des Français, des Espagnols, des Caribéens. Et il y a du niveau ! Ça fonctionne selon un système de points et il faut entrer dans le Top 10 pour en inscrire". 

En parallèle, il suit des études de kinésiologie. Les mouvements du corps humain n'ont pas de secret pour lui, ce qui n'est pas inutile pour un lanceur de poids. Et ce n'est pas parce que les gabarits sont massifs que c'est un sport de bourrin, bien au contraire. "Le poids, c'est très dur techniquement, pose-t-il. On lance en rotation, c'est-à-dire avec un élan pris sur soi-même droite-gauche pour ouvrir l'angle. En comparaison, il y a la translation qui consiste en un pas chassé, mais plus personne ou presque ne l'utilise". 

Un record de France pour une finale mondiale ? 

Venu à l'athlétisme par une passerelle entre une classe sportive au collège vers un club, la méthode d'entraînement en France ne lui convenait plus pleinement pour progresser au haut niveau. "L'UNSS, c'est pour jouer plus que pour performer, se lamente-t-il. Je suis revenu récemment dans mon lycée et mon ancienne professeure d'EPS m'a carrément dit que ce sont les parents qui mettent un frein aux exigences. Pour eux, c'est avant tout une question d'horaire et ils veulent surtout que leurs enfants ne se blessent pas"

Son départ outre-Atlantique lui a donc permis de se confronter à une forte concurrence dans un pays ultra dominateur dans la discipline et représenté au sommet de la hiérarchie mondiale par le recordman du monde Ryan Crouser (23.56m) : "il mesure 2,01m et ça lui confère déjà un avantage énorme au niveau de l'angle du lancer avec l'énergie qu'il envoie". Et 145kg qui expédient un engin de 7,260kg, ça termine souvent au-delà des 23 mètres et ça relaie les rivaux à près d'un mètre. Un autre monde dans un sport où les concours sont spectaculaires, même si le spectre du dopage a longtemps fait du mal quant à sa médiatisation. 

Champion de France fin juillet avec un jet de 19.84m, en-deçà de ses espérances mais suffisamment pour conquérir le titre, Fred Moudani Likibi n'a pas été gêné par les bourrasques comme l'essentiel des participants : "en Floride, j'ai lancé avec plus de 10m/s de vent, sourit-il. Ça n'influe pas. En revanche, à Albi, on a lancé en plein après-midi, et il faisait vraiment très chaud". 

Le voilà désormais à Budapest pour apprendre et viser une place dans les 12 pour accéder à la finale. Un objectif difficile mais qui fait partie de son apprentissage car il est conscient de sa marge de progression avec, comme ambition, de battre le record de France en plein air. Y parvenir en qualifications aux championnats du monde serait un très bon indicateur et un signe encourageant avant de se focaliser sur les Jeux olympiques. 

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