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Fury-Usyk, un duel au sommet électrique et impossible à pronostiquer

François Miguel Boudet
La tension est montée d'un cran lors de la pesée
La tension est montée d'un cran lors de la peséeAFP
C'est le combat de l'année, ni plus ni moins. À Riyad, Tyson Fury et Oleksandr Usyk se défient avec, en jeu, le titre de meilleur poids lourds de génération. L'issue est tellement complexe à imaginer que même les spécialistes n'arrivent pas à s'entendre sur le scenario de cet affrontement tant attendu.

C'est le combat des titans que toute la planète boxe attend. Tyson Fury affronte Oleksandr Usyk à Riyad ce samedi et c'est la hiérarchie des poids lourds qui est en jeu. La dernière sortie du Gypsy King contre Francis Ngannou a frôlé la catastrophe, mais il est certain cette fois-ci qu'il sera bel et bien prêt pour défier l'ancien dominateur des lourds-légers. 

Les hostilités se sont lancées dans les cris et le sang lundi quand John Fury, le paternel, a répondu au clan ukrainien qui, selon lui, "manquait de respect à mon fils, le meilleur poids lourd à avoir porté une paire de gants de boxe". Mal lui en pris : il a voulu asséner un coup de tête au fils du cutman d'Usyk et a fini… le crâne ouvert. 

La fable de la girafe et du lapin devenu loup

De quoi bien chauffer les moteurs avant ce qui pourrait être un combat de légende. La dernière sortie de Fury, où il a valdingué au tapis contre un novice en boxe anglaise, a jeté le trouble sur la faculté du fantasque Traveller à fournir les efforts suffisants pour rester au sommet. 

"Quand je vois Usyk et Fury se battre, je les considère comme deux animaux différents, a illustré Lennox "Jean de la Fontaine" Lewis, dernier poids lourd à avoir détenu les 4 ceintures majeures dans les colonnes de Ring Magazine. Je voyais Fury comme une girafe et Usyk comme un lapin. Or après le combat Fury-Ngannou, je regarde Usyk et le lapin s'est transformé en loup. Si Tyson a des coupures au visage, c'est là que le loup verra et sentira le sang. Vous savez ce qui arrive à un loup quand cela arrive ? Il devient plus frénétique et il a l'eau à la bouche". 

La légende canadienne perçoit davantage de régularité chez Usyk que chez Fury, assurément pas à 100 % contre Ngannou. "Il est erratique, il faut regarder la vie de Fury, a-t-il estimé, faisant référence aux nombreux épisodes dépressifs dont le boxeur a été victime tout au long de sa vie et même si la vie d'Usyk n'est guère évidente non plus puisque son pays est en guerre depuis plus de deux ans et qu'il est devenu l'un des ambassadeurs ukrainiens les plus connus au monde. Il monte et descend, comme une vague. Le combat de Ngannou l'a attrapé au début de la vague. Je pense que, contre Usyk, il sera au milieu de sa vague, il sera bien meilleur, beaucoup plus concentré, beaucoup plus prêt à se battre".

L'homme qui a battu Evander Holyfield, Mike Tyson et Vitali Klitschko considère que Fury demeure le favori, même si "tout peut arriver, les styles font les combats et c’est pourquoi nous sommes si enthousiastes. Fury peut tout faire : boxer au près, à distance, en en orthodoxe, gaucher et il peut aussi bien se déplacer. Il mesure 2,06m, c'est un grand gaillard. Je choisis le plus lourd des deux". 

Lors de la pesée très mouvementée de vendredi, Fury est arrivé torse nu et peut-être plus affûté que jamais, lui qui pouvait apparaître en légère surcharge, impression souvent infirmée une fois qu'il se trouvait être dans les rings. Manifestement, il a fondu, prêt à répondre au défi d'Usyk, un boxeur qui lui ressemble dans l'intelligence tactique et le jeu de jambes. 14 kilos séparaient les deux pugilistes, (119 pour Fury, 101 pour Usyk) en plus des 15 centimètres d'écart sous la toise et 18 centimètres en allonge (2,16 m contre 1,98 m). 

Usyk plus complet malgré un déficit de taille et de poids  ?

Si Lewis estime que c'est un 60-40 pour Fury, il reste difficile de se prononcer clairement pour le monde de la boxe. Parmi les 20 spécialistes interrogés par Ring Magazine, 11 voient l'Anglais l'emporter "seulement" alors qu'il a l'avantage en taille, en poids et en allonge. Champion du monde dans trois catégories de poids dans les années 80-90, Duke McKenzie connaît bien le sujet et lui voit Usyk avant la limite : "je considère Usyk comme l'athlète le plus complet des deux. On parle beaucoup de l’avantage naturel de Fury. Cependant, je vois cela comme un avantage pour Usyk, comme il l'a prouvé en battant des hommes plus grands comme Anthony Joshua et Daniel Dubois. Je pense également que la perte de poids spectaculaire de Fury ne lui rendra aucun service en termes de résistance aux coups. Bien sûr, Fury est bon dans ce qu’il fait mais je pense qu’Usyk est meilleur. Tactiquement, Usyk remporte ce combat à l'intérieur et qu'il peut arrêter Fury en 8 ou 10 rounds".

Jeu de jambes optimal et vitesse de main : l'Ukrainien est probablement l'adversaire le plus complexe à affronter. Le promoteur Camille Estephan voit davantage une victoire par décision partagée, mais son analyse va clairement en faveur de l'ancien roi des lourds-légers. "Fury devra résoudre le problème contre un gaucher très rusé, a analysé le boss d'Eye Of The Tiger. Le style d’Usyk repose fortement sur des angles qui pourraient être très difficiles à gérer pour Fury. L’endurance sera un souci pour Fury dans le sens où il lui sera plus difficile d’utiliser son poids comme il le fait habituellement pour fatiguer ses adversaires étant donné la capacité d’Usyk à être fuyant et astucieux".

Une chose est certaine : alors que Canelo Álvarez, vainqueur facile de Jaime Munguia il y a deux semaines, évite soigneusement ses rivaux les plus dangereux, ce combat au sommet entre les deux meilleurs poids lourds actuels est une bénédiction pour le Noble Art, en espérant que le scenario soit à la hauteur des grandes attentes. 

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