Giro : avec 3 ascensions de 2e catégorie, la 4e étape pour les puncheurs... ou les favoris ?
Quand vous regardez le tracé de la 4e étape et que vous êtes un tifosi des cyclistes italiens, le nom de Diego Ulissi clignote avec des lettres grandes comme celles de la façade de l'Olympia. L'octuple vainqueur d'étape sur le Giro, coureur d'UAE-Team Emirates, n'aura peut-être pas de bon de sortie, tout comme son coéquipier Davide Formolo, car le premier objectif de son équipe est de protéger Joao Almeida qui a frôlé la catastrophe lundi dans une descente sur une asphalte mouillée. Mais on imagine bien Alessandro de Marchi, Samuele Zoccarato, les frères Bais, Filippo Zana, Lorenzo Fortunato, Domenico Pozzovivo ou Lorenzo Rota faire partie de l'échappée.
Côté français, on imagine volontiers à l'avant Warren Barguil, qui a mis le clignotant dès la 1re difficulté de la 3e étape (espérons-le à dessein), Aurélien Parret-Peintre, Rémy Rochas, Rudy Molard et, évidemment, le maillot bleu de meilleur grimpeur Thibaut Pinot.
Evenepoel attaqué ou attaquant ?
Le Passo delle Crocelle (13.5 km à 4.3%) après 50 kilomètres de course sera un antipasto qui effectuera une première sélection. Après la bascule et la descente, l'enchaînement du sprint intermédiaire à Muro Lucano à 80km de l'arrivée avec la montée du Valico di Monte Carruozzo (8.8 km à 4.9%) donneront une idée du type de fin d'étape, d'autant que les 20 dernières bornes s'annoncent nerveuses avec le deuxième sprint à Montella et l'ultime ascension, le Colle Molella (9.7 km à 6.2%) avant un replat de 3 kilomètres jusqu'au Lago Laceno.
C'est de la moyenne montagne, la 6e plus rude de ce Giro d'après le pointage de Pro Cycling Stats. A priori, le tracé est fait pour les baroudeurs-puncheurs mais ce sont les coureurs qui font la course. En l'état actuel des choses, si Remco Evenepoel ne serait pas contre le fait de lâcher momentanément son beau paletot rose pour retrouver celui irisé de champion du monde, la concurrence peut-elle attendre ? Almeida est à 32 secondes, Primoz Roglic à 44, Geraint Thomas et Alexandr Vlasov à 58. Vu la surdomination du Belge sur contre-la-montre et qu'il en reste deux, le premier de 35km sur un parcours plat et un "cronoscalata" de 18,6km la veille de l'arrivée à Rome, toute occasion de le mettre en danger est bonne à provoquer.
Les spécificités de la course à l'italienne font que tout peut se renverser en l'espace de quelques kilomètres. Et vu son tempérament, Evenepoel est aussi totalement capable d'assommer le Giro si l'envie lui en prend, même s'il est dans une position défensive.