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Avec 3 joueurs dans les 4 premiers, le LIV Golf s'est-il paradoxalement affaibli lors du Masters ?

François Miguel Boudet
Greg Norman, grand patron du LIV Golf
Greg Norman, grand patron du LIV GolfAFP
Greg Norman rêvait de voir un joueur du LIV Golf gagner à Augusta. Las, Brooks Koepka s'est effondré dimanche et Jon Rahm s'est paré de la mythique veste verte. Si la légende Phil Mickelson et Patrick Reed ont complété le beau tir groupé des membres du circuit dissident, ces résultats pourraient porter préjudice au rival du PGA Tour.

"Quand tu joues aux billes, je joue au golf, Ballesteros est mon prof". Paradisiaque n'est pas seulement un titre de MC Solaar, c'est aussi ce qui résume le mieux le dimanche de Jon Rahm, vainqueur de la mythique veste verte du Masters d'Augusta au terme d'une journée à rallonge, entre un 3e tour à terminer et un 4e tour à disputer dans la foulée. Pourtant, quand on rembobine jusqu'au premier trou du 1er tour jeudi, le Majeur avait débuté de la pire des manières pour le Basque. Quatre putts pour un double bogey : "Rahmbo" était déjà en difficulté mais, sûr de son jeu, il s'est servi de cette entame catastrophique pour attaquer. Il a finalement achevé ce weekend de folie avec un -12 total qui lui permet de retrouver la place de numéro 1 mondial, précisément le jour où le grand Seve, vainqueur en 1980 et 1983 à Augusta, aurait fêté son 66e anniversaire sans cette foutue tumeur cérébrale qui l'a emporté il y a déjà 12 ans. 

Jon Rahm a remporté le Masters d'Augusta dimanche
Jon Rahm a remporté le Masters d'Augusta dimancheAFP

Greg Norman, le patron du LIV, n'a donc pas pu célébrer la victoire de l'un ses joueurs dans le temple du golf. C'est passé près. Car entre Brooks Koepka et Phil Mickleson, deuxièmes ex-aequo, et Patrick Reed, 4e ex-aequo, le circuit dissident a réalisé un beau tir groupé. Koepka a été remarquable pendant 3 jours avant de craquer dimanche, Mickelson a rappelé pourquoi, même à 51 ans, il restait une légende du jeu en signant un 65 (-7) au 4e tour. Mais plutôt que de démontrer la vigueur du LIV, ce Masters a peut-être bien démontré un aspect rédhibitoire pour le circuit gonflé aux pétro-dollars saoudiens : les émotions se vivent sur le PGA. Mickelson aurait-il joué de la sorte lors d'un 3e tour (il n'y a que 3 jours de compétition chez le rival) du LIV ? 

L'autre aspect important au moment de dresser le bilan de ce premier Majeur de la saison concerne la place des autres joueurs du LIV. Sorti de Joaquín Niemann, nouvel arrivant et 16e avec -2 total, le reste de l'escouade qui a franchi le cut est au-dessus du par : Harold Varner III (+1), Cameron Smith et Talor Goosh (+4), Abraham Ancer (+5), Mito Pereira (+6), Thomas Pieters, Dustin Johnson et Jason Kokrak (+8) et Charl Schwartzel (+9). Et que dire de Bryson deChambeau (+4), Sergio García, 3e Espagnol à enfiler la veste verte en 2017 (+7) et Bubba Watson, double vainqueur en 2012 et 2014 (+9) qui ont quitté Augusta dès vendredi soir ? Censé concurrencer le PGA Tour à base de ruissellement de billets verts, le LIV a exposé à Augusta la très grande disparité de sa composition.

Le gaucher Phil Mickelson a réalisé une carte de 65 (-7) au 4e tour
Le gaucher Phil Mickelson a réalisé une carte de 65 (-7) au 4e tourAFP

Il est encore tôt dans la saison pour établir une tendance de fond. Si Norman veut voir le verre à moitié plein, il peut s'enorgueillir d'avoir vu 3 des siens animer le tournoi. En revanche, avec seulement 4 joueurs sous le par total sur 18 engagés, cela fait mince et donne une idée du niveau global du circuit qui entame sa deuxième année d'existence. De quoi conforter l'idée des diffuseurs de ne lui accorder que très peu d'attention médiatique, même avec l'arrivée de Smith, vainqueur du dernier British. Si les résultats en Majeurs suivent la même courbe dans un avenir proche, les meilleurs joueurs du LIV pourraient être sérieusement tentés de retourner sur le PGA Tour. Le début de saison 2023 est tellement exceptionnel, avec la lutte pour la 1re place mondiale entre Rahm, Rory McIlroy et Scottie Scheffler, que le circuit US propose à chaque tournoi un plateau surmotivé et performant.

En réalité, la valeur du LIV Golf est entièrement dépendant du PGA Tour. C'est ce dernier qui constitue la valeur-étalon. Et ça, c'est une vraie défaite pour Norman. L'esprit sécessionniste du nouveau circuit n'est que partiel vu l'insistance avec laquelle les dirigeants et les joueurs ont réclamé leur entrée dans le champ pour les Majeurs. Preuve que la nouveauté ne peut se séparer des ors de la tradition. Moins de niveau sur le LIV, cela signifie moins de niveau sur les tournois du Grand Chelem. Et par conséquent, moins de valeur marchande. Les joueurs appâtés par les prize money et qui ont encore la volonté de gagner des tournois historiques resteront-ils longtemps si le circuit de Norman les empêche d'être compétitifs ? Le LIV Golf se trouve désormais face à un cas de figure improbable : il est confronté à tout ce que l'argent ne peut pas acheter. 

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