Guillaume Restes, méforme passagère ou premiers doutes ?
Pendant que Lucas Chevalier a été promu chez les Bleus lors de cette fenêtre internationale, Guillaume Restes, lui, a enchaîné deux matches avec les Espoirs, contre l'Italie (2-2) et l'Allemagne.
Si le gardien du LOSC a le bénéfice de l'aînesse et n'est plus éligible avec les Bleuets, le médaillé olympique, lui, continue de faire ses gammes. Mais là où Chevalier a pu montrer l'étendue des aptitudes et de ses progrès, Restes continue de ferrailler avec Toulouse qui oscille entre le ventre mou et le bas de tableau.
Phénomène de précocité, Restes n'a que 19 ans et à peine une saison complète en Ligue 1, avec quelques matches de Ligue Europa. Mais comme il en va pour tous les spécimens de son genre, les attentes deviennent vite démesurées. Alors que Maxime Dupé était le titulaire en 2021-2022 et qu'il venait de soulever la Coupe de France, le Tef n'a pas hésité à ne pas le renouveler pour introniser Restes. Ce n'est pas la première fois qu'un gardien violet précoce éclos. Alban Lafont n'avait pas 17 ans quand il a été lancé dans le grand bain de Ligue 1 et un immense avenir s'ouvrait à lui. Et celui qui est un modèle fait également figure de contre-exemple car il n'a pas effectué les meilleurs choix de carrière pour se développer, au point d'en être toujours au même point, avec Nantes qu'il devait quitter cet été... avant de rester pour une 4e saison. De quoi oublier qu'il n'a que 25 ans et encore largement de quoi progresser et redevenir une option pour l'Equipe de France.
Des statistiques en baisse
S'il est rapidement apparu comme une révélation avec une aptitude à diriger une défense de l'élite aussi bien en Ligue 1 qu'en Ligue Europa, Restes n'en demeure pas moins un gardien toujours en formation et hautement perfectible. Il faut aussi digérer ce changement de statut.
Avec un but encaissé par match en moyenne, une moyenne d'1,9 parades par match (21 en 11 journées, soit 66%), Restes est en progression par rapport à ses chiffres de la saison 2023-2024 (1,4 but encaissé par match avec 67% d'arrêts réussis) mais deux indicateurs demeurent inquiétants : il réalisait 2,8 parades par match et son PSxG était de -0.39. Or avec manifestement une meilleure défense, il en est à -3.93. En d'autres termes, il sous-performe. À l'image de son club en somme.
Dans son jeu au pied également, Restes connaît une phase délicate. Même si Carles Martínez Novell insiste principalement sur le jeu court (deux matches avec aucune tentative longue, contre Lyon et Angers), la précision sur les relances longues importe. En l'espèce, le gardien violet avait commencé sur des bases satisfaisantes (5/8 contre Nantes, 8/17 contre Nice, 8/16 contre l'OM) avant de décrocher totalement : 2/9 contre Le Havre (J4), 0/5 contre Brest (J5), 6/14 contre Lille (J6), 5/15 contre Montpellier (J8), 3/11 contre Reims (J10) et 3/19 contre Rennes (11).
Comme beaucoup de joueurs qui ont disputé les JO et n'ont pas eu beaucoup de vacances après la fin de saison et avant de reprendre la Ligue 1, Restes subit un contre-coup. Simple méforme passagère, plafonnement momentané ou volonté sous-jacente d'aller voir ailleurs ?