France - Autriche : Samir Bellahcene en haut de l'affiche
"C'est fou, il y a un an, les dimanches aprèm', j'étais devant ma télé à voir des matches de l'équipe de France. Il n'y avait pas d'entraînement, pas de match. Maintenant, j'y suis. C'est quelque chose de fou pour moi", livre Samir Bellahcene, auteur d'une première période de haute volée face à l'Islande (8 arrêts, 44 %).
Le portier de 28 ans, révélé sur le tard, profite de l'absence de Vincent Gérard, pour jouer les premiers rôles. L'historique N°1 opéré d'une pubalgie en septembre, et donc forfait, "aucune hiérarchie n'est établie" par le sélectionneur Guillaume Gille avant le tournoi.
En tribunes lors du match d'ouverture contre la Macédoine du Nord, le natif de Montpellier a campé près de 55 minutes sur le terrain lors du succès contre l'Islande (39-32). À l'image de sa trajectoire météoritique.
Neuf mois ont révolutionné sa vie. Voilà tout ce qui s'est écoulé depuis sa première sélection avec les Bleus le 26 avril, son recrutement en tant que joker médical par l'un des grands clubs du monde, Kiel, en septembre, son transfert définitif fin décembre et désormais son rôle de titulaire à l'Euro. "C'est une belle histoire, j'en suis content", savoure le massif gardien (1,91 m, 130 kg) "Mais tout n'est pas tombé comme ça. J'ai beaucoup galéré. Mes deux premières années à Dunkerque ont été compliquées."
Formé au MHB où il était barré alors par Nikola Portner et Vincent Gérard, deux des références mondiales, il a rejoint Massy une saison (2017-2018) avant de rallier Dunkerque. Cette trajectoire tortueuse l'a modelé, à écouter "Gino" Gille : "C'est un grand compétiteur qui se dit : Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas comment ni quand j'y vais, mais quand la porte s'ouvre, je veux être présent."
"Je prends tout, confirme l'intéressé. Je sais que c'est court et dans le haut niveau tout peut aller très vite dans un sens comme dans un autre. Il faut profiter de chaque instant et se donner à fond. C'était mon rêve, j'ai toujours voulu faire ça dans ma vie et maintenant que je l'ai, je n'ai pas envie de le gâcher."
"Meilleur au hand qu'au Uno"
"Je veux faire le bilan en fin d'année, mais je vais tout faire pour au moins préparer les Jeux et participer à la préparation des Jeux", se projette Samir Bellahcene au destin une nouvelle fois intriqué à celui de Vincent Gérard, dont il était le joker médical à Kiel.
Le champion olympique a révélé depuis samedi, au quotidien L'Équipe, que le club allemand ne comptait plus sur lui. "Forcément qu'on est concerné quand il s'agit de la situation en club de quelqu'un d'aussi important pour le groupe France. Oui, je suis préoccupé", a commenté le sélectionneur Guillaume Gille. "On ne peut pas être insensible aux difficultés rencontrées en club quand il s'agit d'un Vincent Gérard."
D'autres révolutions attendent peut-être la comète Bellahcene. "Le plus important, c'est qu'il n'ait pas le même niveau au hand qu'au Uno", sourit en attendant Dylan Nahi. "Celui qui perd doit offrir des chocolats", éclaire Benoit Kounkoud. "Et Samir, il a une belle petite ardoise."