La constance, le maître mot pour les Bleus du handball face à la Croatie
L'équipe de France masculine de handball a enfin montré son vrai visage ce mardi. Un match contre l'Allemagne, pays hôte de la compétition, avec plus de 50 000 supporters acquis à la cause de son adversaire, représentait le premier véritable test des Bleus à l'Euro, surtout après le nul peu clinquant face à la Suisse.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le test est réussi. La partie n'a pas été facile, les Bleus ont été accrochés pendant la majeure partie de la rencontre. Mais quand cela comptait, en fin de match, la défense s'est resserrée, l'exécution est redevenue impeccable en attaque, et les effets se sont fait sentir rapidement.
Une habitude, finalement, comme le rappelait Nikola Karabatic au micro de beIn Sports : "On a de l'expérience, on a joué maintes et maintes compétitions, et c'est déjà arrivé plein de fois qu'on commence pas de la meilleure des manières. Là on a fait ce match nul face à la Suisse, qui n'était au final pas rédhibitoire, on est restés sur un goût amer, d'inachevé, parce que c'était pas notre vrai visage. (...) Ce soir, on avait un énorme challenge. (...) mais c'était une vraie victoire d'équipe."
L'équipe, le credo le plus important, avec la constance. Car les Bleus ont subi quelques baisses de tension peu emballantes durant leur premier tour. Contre l'Allemagne, ils ont appuyé sur l'accélérateur dès le retour des vestiaires pour prendre 4 buts d'avance, et le moment de tuer le match était tout trouvé.
Les Bleus n'ont pas su le faire à ce moment-là, mais leur expérience a parlé en fin de match. Pour autant, on ne peut pas appeler cela un plan de jeu. Cela peut suffire pour des matchs du premier tour, cela peut même suffire ce soir face à la Croatie, mais cela ne sera pas assez pour l'objectif titre européen.
Contre l'Allemagne, la France a mené d'au moins trois buts à 4 reprises durant la seconde période. Et pourtant, le match était toujours sous tension à 7 minutes du terme. La faute à quelques relâchements coupables défensivement parlant, et à des difficultés dans le cœur du jeu. Mais l'affaire devra être différente contre la Croatie.
Ce n'est pas n'importe quel adversaire. C'est un ennemi historique des Bleus. Mais surtout, un adversaire qui cherche à se relancer après quatre années historiquement faibles. Depuis la finale perdue lors de l'édition 2020 de l'Euro, les résultats ont déserté la Croatie. Pas de JO en 2021, 9ᵉ au dernier Mondial, 7ᵉ au dernier Euro, on est loin de l'équipe qui était la principale concurrente de la France au début des années 2010.
Sauf que le renouveau semble en bonne voie, comme l'a prouvé la désintégration de l'Espagne lors du premier match (39-29) qui a provoqué le début de la chute des Ibères, non qualifiés pour le Tour Principal, alors qu'ils restaient sur quatre finales consécutives à l'Euro ! C'est dire la performance des coéquipiers de Mario Šoštarič qui, avec 18 buts en trois matchs, est clairement identifié comme la menace principale côté croate.
C'est dire aussi si le rendez-vous est important. Assurer le billet pour les demi-finales le plus vite possible dans ce rendez-vous à quatre matchs est un objectif certain, mais ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Il faut respecter l'adversaire, ce qui n'avait pas été le cas face à la Suisse. Un match plein, voilà ce que l'on demande, car comme l'a rappelé Guillaume Gille : "Il y a de belles choses à faire dans cet Euro". Gagner ce soir, par exemple.