À deux doigts de l'effondrement, les Bleus du handball peuvent-ils se ressaisir ?
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Et si Ludovic Fabregas n'avait pas inscrit ce but salvateur pour égaliser à la dernière seconde contre l'Égypte, que ce serait-il passé ? Est-il possible, comme tout le monde l'espère, que ce match nul totalement miraculeux soit un véritable tournant dans la défense du titre olympique de l'équipe de France masculine de handball ?
Sans ce but, les Bleus auraient démarré par trois défaites consécutives et auraient sans doute pu faire une croix sur leurs chances de qualification. Depuis, la barre a été redressé avec un succès contre la faible Argentine, puis un dernier ce dimanche face à la Hongrie, dans un match qu'il ne fallait pas perdre sous peine d'élimination.
Depuis quand les Bleus n'avaient plus joué leur destin sur un dernier match de poule ? On a vu, on a senti la pression, la tension inhérente à ce genre de rendez-vous. Une élimination en poules aurait été un séisme incroyable, en plus de gâcher totalement la dernière compétition du monstre sacré Nikola Karabatic.
Le possiblement meilleur joueur français de l'histoire ne disait pas autre chose après la rencontre. "Normalement, c'était plié au bout de deux matches. Là, c'est sur le dernier. Comme quoi il y a même des nouveautés à 40 ans dans une carrière". Ajoutant qu'il n'avait "jamais été aussi heureux d'être en quart de finale de Jeux olympiques", le demi-centre était conscient de ce qui venait de se dérouler.
Peu à son avantage depuis le début de la compétition - malheureusement comme redouté - il va devoir retrouver de l'allant, comme ses coéquipiers. Car du fait de cette mauvaise phase de poules, et de la quatrième place qui en a découlé, c'est l'Allemagne, vainqueur de l'autre groupe, qui se dressera devant les Bleus. Une vieille connaissance et une des rivalités historiques du handball.
On ne reparlera pas du Mondial 2007 car il faut bien tourner la page. Mais concentrons-nous plutôt sur le positif : les Allemands n'ont plus battu les Bleus en compétition officielle depuis 2013. Néanmoins, les deux équipes se sont croisées récemment lors d'un match de préparation aux Jeux, et la France avait chuté 35-30, peu encourageant, notamment quand on constate la progression récente et la phase de poule allemande.
La paire Johannes Golla - Renar Uscins (54 buts à eux deux) marche à plein régime, les gardiens sont solides, l'attaque est performante (2e de la compétition), et surtout, cette équipe semble avoir franchi un cap mental important. Maintenant, affronter la France à domicile est un autre genre de défi.
"Je pense que toutes les équipes nous craignent à ce moment-là de la compétition, parce qu'on sait que l'équipe de France change. Je pense que le meilleur reste à venir", a déclaré Elohim Prandi. Le dire c'est bien, le faire c'est mieux. Les Bleus sont au pied du mur, et pour éviter le drame de repartir sans médaille, il va falloir retrouver la machine de guerre qui roule sur le handball mondial depuis 15 ans. On ne demande que ça.