Dernière chance de rebondir contre l'Égypte pour l'équipe de France de handball
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"On joue pour jouer, sans avoir conscience qu’on est ici, à Paris, devant notre public, dans le cadre d’une grande compétition." En une simple déclaration, Elohim Prandi a mis le doigt sur ce que le public français reproche à ses représentants tricolores depuis le début du tournoi olympique. Un jeu insipide, sans vraiment de tactique et le manque d'acharnement de son équipe de handball. Championne d'Europe en janvier 2024, cette dernière est apparue méconnaissable contre le Danemark et la Norvège. Déjà en danger après ces deux matchs, elle doit relever la tête contre l'Égypte si elle désire ne pas subir un véritable tollé à domicile.
Un manque de tactique ?
Que ce soit contre les Danois ou les Norvégiens, les Bleus n'ont pas montré une réelle mobilisation. Problème, c'est principalement ce qui leur a fait faux bond. Sans se montrer tranchant et ambitieux dans les phases mêmes où l'avantage leur était donné – comme cela a été le cas lorsque les Norvégiens se sont retrouvés en infériorité numérique – ils ont plus reculé qu'avancé, ce qui a résulté en cette défaite amère lundi.
Désorientée, la France n'a donc pas donné le meilleur d'elle-même et cela s'est largement ressenti. Mais le problème est également un peu plus profond. Avec seulement l'intention d'aller vers le but adverse, et sans un réel et tangible plan de jeu, le reste tombe à l'eau. Plutôt fragiles en défense, les Bleus ont tenté en vain de maîtriser des adversaires plus ingénieux. Et en attaque, leur immobilité ne leur a pas rendu justice. Pire, elle les a rendus prévisibles et faciles à jouer. Une honte lorsqu'on pense à la force que possédait cette équipe à Tokyo, ou même cet hiver.
"On a tellement mal exploité les situations qu’on a mis aussi les Norvégiens dans un très bon rythme, un très bon mood et nous, à contrario, on s’est mis aussi tout de suite dans le dur. Et quand on se retrouve six ou sept buts derrière, forcément que la soirée est délicate", a concédé et analysé le sélectionneur de l'équipe de France, Guillaume Gille.
"Clairement, il en manque chez nous pour délivrer une performance qui nous amènerait à cette première victoire. Il nous reste trois matchs qui sont décisifs pour se qualifier. C’est aussi simple que ça. Ce qui est certain aussi, c'est qu’après ces deux défaites, les choses comptablement sont assez claires pour se qualifier dans les quatre. On a besoin de réagir."
Des joueurs en deçà de leur niveau
Un autre problème réside dans les individualités. Là où le collectif devrait briller au détriment des personnes composant le groupe, cela demeure l'inverse. Et si ces joueurs ne sont pas au niveau, alors le groupe en pâtit. Ce qui est au final arrivé lors des deux premiers matchs français.
Dika Mem, bien que bon joueur contre la Norvège, n'avait pas montré grand-chose face au Danemark. Nadiem Remili a manqué de justesse et trop tapé sur le poteau norvégien (1/6 au tir dont trois poteaux). Ludovic Fabregas a perdu un bon nombre de ballons ce lundi. Et Elohim Prandi n'a absolument pas offert ses tirs efficaces non plus. En bref, la forme des joueurs est devenue inquiétante, là où elle permettait de se qualifier pour les grands rendez-vous il y a 6 mois.
"On ne joue pas à notre meilleur niveau", a d'ailleurs concédé Remili après l'échec de ce lundi. Ce que Guillaume Gille a justifié par la suite. "On paye notre fin de préparation avec nos gauchers sur le flanc, dans une période où l’accent était mis sur le hand, où on n’a pas su jouer avec ceux qui sont régulièrement sur le terrain. On sent que dans nos enclenchements, on manque de repères."
Quoi qu'il en soit, les joueurs doivent se reprendre. Ils n'ont pas le choix. Une nouvelle défaite contre l'Égypte les placerait en désavantage certain pour la suite de la compétition. À eux d'hausser le niveau et retrouver la confiance pour prouver qu'ils sont toujours ont faim. Le tout sans prendre de haut un adversaire qui a toutes ses chances de les mettre à la dérive.