On a eu les Barjots, les Costauds et les Experts, place aux Malheureux
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Ils étaient tenants du titre olympique. Ils ont été titrés en janvier en Championnat d'Europe. Et ils n'ont cessé de décevoir à Paris 2024. Ce qui se présentait comme une fête a viré rapidement au désenchantement. A domicile, devant un public derrière ses Bleus, ces derniers n'ont pas répondu aux exigences que leur statut imposait (3 défaites, 2 victoires, 1 nul). Autant d'un point de vue individuel, collectif, tactique et directionnel.
Tout d'abord, abordons le plus évident : le niveau individuel - qui est venu se placer au-dessus de l'équipe, a été insuffisant. Si Dika Mem a sauvé les meubles en attaque, ses coéquipiers n'ont pas suivi. Les frères Karabatic, peu en place, n'ont rien été d'autres que l'ombre d'eux-mêmes. Ludovic Fabregas, d'ordinaire très efficace, a manqué de précision à chaque rencontre. Nedim Remili, en décalage avec le reste des joueurs, a ralenti le jeu, peu marqué, et surtout, perdu beaucoup de ballons. Elohim Prandi, bien qu'il ait réalisé de très beaux tirs et buts, s'est retrouvé à souvent commettre des erreurs suite à de bonnes actions. Et Valentin Porte a commis des fautes guidant fatalement à des attaques adverses dangereuses.
Cette addition de mauvaises combinaisons a déjà porté un coup à la réputation des Champions en titre. Mais, elle a eu le mérite de démontrer le vide collectif gangrénant l'équipe. Au sein du groupe réuni par Guillaume Gille, la somme des joueurs a en effet primé sur une force collective qui jadis faisait le rayonnement des Bleus. Et il n'y a pas que sur le plan purement tactique que cela leur a desservi. Sur le banc aussi. Car, si Mem s'est clairement illustré comme l'un des meilleurs français des JO, il a également pris de la place lors des temps morts à la place du coach. Un souci rendu possible par la passivité récurrente du sélectionneur.
Gille a beau être le chef d'orchestre du groupe France depuis 2020, il n'en reste pas moins critiquable. D'ailleurs, si les Bleus ont trouvé la défaite en 1/4 de finale, il est tout aussi responsable que ses joueurs. En s'obstinant à vouloir faire jouer les mêmes hommes malgré leurs prestations - Remili a particulièrement bénéficié d'un temps de jeu colossal sans vraiment le mériter, tandis que Nikola Karabatic a également eu des chances de briller quand bien même son niveau était insuffisant - il n'a pas apporté de solution évidente pour sauver son équipe.
Et son effacement lors des différents temps morts n'ont pas arrangé les choses. Pire, sa décision finale à six secondes de la fin du match contre l'Allemagne a relevé de l'ineptie la plus totale. Non seulement, cela a coupé le jeu, mais cela n'a rien apporté aux joueurs puisqu'il n'a pas été celui qui a le plus parlé. Au contraire, sa stratégie a poussé les siens à mettre en place une passe de Mem à Prandi qui leur a couté le tournoi. En soi, de quoi le rendre particulièrement coupable lors du match le plus important disputé dans la compétition.
Force est de constater que tout cela signe la fin d'une hégémonie. Les choix de Gille ne se sont pas avérés payants, qu'ils concernent sa liste, ses directions ou son absence de leadership. Plusieurs icônes ont dit adieu à l'équipe de France par la petite porte. D'autres envisagent l'avenir dans le flou alors même que certaines individualités cherchent à s'imposer.
A travers ce futur peu réjouissant s'il se trouve être à l'image de ce qui a été présenté en phase de groupes et aux maladresses du 1/4 de finale de cet été, la question d'un grand changement se doit d'être posée. En attendant, ceux que l'on peut désormais appeler "Malheureux" ont de quoi réfléchir avant les Championnats du monde.
