Hervé Renard, déjà la tête ailleurs avant d'entamer les qualifications de l'Euro 2025 ?
Nommé sélectionneur il y a un an en remplacement de Corinne Diacre et arrivé en sauveur, Hervé Renard quittera ses fonctions après les Jeux olympiques, sa troisième compétition majeure en un peu plus d'un an (Coupe du monde, Ligue des nations).
"Quand je suis venu dans le foot féminin, c'était pour relever des challenges difficiles. Vous m'avez promis l'enfer quand je suis arrivé, et pour l'instant on s'en sort très bien. S'en sortir encore mieux, ce serait d'aller glaner une médaille pour la France", avait assuré la semaine dernière le technicien, éliminé l'été dernier en quarts du Mondial par l'Australie (0-0, 7-6 t.a.b).
Avant l'objectif ultime de l'or olympique, le technicien de 55 ans a celui de qualifier les Bleues à l'Euro en Suisse dans un groupe très relevé avec l'Irlande, déjà battue 3-0 en juillet 2023, la Suède, demi-finaliste du Mondial, et l'Angleterre, championne d'Europe en titre et finaliste du Mondial.
Entre-temps, Renard a annoncé son départ "à la FFF au mois de janvier (...), et ma motivation est intacte", avait-il affirmé pour désamorcer toute idée de déconcentration de sa part, lui qui avait déjà indiqué en janvier son envie de faire une pige avec la Côte d'Ivoire le temps de la Coupe d'Afrique.
"Pas un sujet"
Féru des grandes compétitions et même s'il a encore plusieurs missions à remplir après avoir déjà réussi celle de ramener une ambiance positive dans le vestiaire des Bleues, l'ancien sélectionneur de l'Arabie Saoudite au Mondial 2022 semble déjà tourné vers l'après, avec une communication qui peut interroger.
"Si je devais être bref, j'ai dans un coin de ma tête la Coupe du monde 2026 dans le foot masculin. J'espère que ce sera ma troisième Coupe du monde en tant que sélectionneur pour représenter un pays peut-être différent, ou pas, à la tête d'une équipe masculine", a lancé la semaine dernière le double vainqueur de la CAN (2012 avec la Zambie et 2015 avec la Côte d'Ivoire).
Mais ces ambitions personnelles annoncées ne sont pas un sujet de conversation avec ses joueuses : "On est là pour travailler, on est professionnels, on a des objectifs à remplir", a-t-il appuyé ce jeudi devant la presse.
"Il est clairement avec nous, mais je comprends que cela (NDLR : sa communication) peut être mal interprété. Si j'étais coach, je l'aurais dit après les JO, car cela peut paraître malsain, mais il est focus car il veut vraiment ramener cette médaille", a confié à l'AFP la milieu Selma Bacha.
Sa décision de quitter les Bleues cet été ? "Je le savais, cela ne nous impacte pas. Un coach en sélection, cela ne reste pas une éternité mais il faut quand même trouver une stabilité (...), c'est un peu court, il est arrivé l'année dernière en mi-saison", regrette la Lyonnaise de 23 ans, tout en soulignant que c'est bien le Savoyard qui a permis de souder de nouveau le groupe.
"Des objectifs plus importants"
"C'est grâce à lui et son staff, car ils sont très ouverts. Après son départ, je pense que le groupe va continuer de vivre comme ça, j'ai juste envie d'un staff aussi ouvert que maintenant", espère-t-elle.
Pour l'attaquante des Bleues Kadidiatou Diani, c'est le même ressenti : "en arrivant on savait déjà qu'il était là pour une courte période, il a mis des choses en place et il a fait les choses super bien. On a toutes adhéré", a-t-elle répondu à l'AFP.
"On n'a pas parlé de ce sujet (ndlr : son départ) entre nous, parce qu'on a des objectifs plus importants pour le collectif, on est focus sur cette qualification à l'Euro et pour les JO", a abondé Delphine Cascarino ce jeudi à Metz en conférence de presse.
"Je vis comme ça, au jour le jour. Prenons du plaisir, après, on verra bien ce qui se passera", avait souligné jeudi dernier Renard. Ce vendredi contre l'Irlande, il y a aura besoin de retrouver du plaisir chez les Bleues, après la leçon reçue contre l'Espagne en février lors de la finale de Ligue des nations (2-0).