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Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (2/4) : 1964, Tabarly remporte la transat anglaise

Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (2/4) : 1964, Tabarly remporte la transat anglaise
Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (2/4) : 1964, Tabarly remporte la transat anglaiseProfimedia
Il y a bien plus que la Manche qui sépare la France de l'Angleterre. Une rivalité séculaire qui depuis le XXe siècle s'est déplacé du champ de bataille aux terrains de sport. Dans cette série, nous évoquerons plusieurs moments forts de ce rapport spécial, entre rejet et admiration. Le 2e épisode est consacré à la victoire d'Eric Tabarly lors de la 2e transat anglaise en 1964 sur le mythique Pen Duick II, au nez et à la barbe des navigateurs de la Couronne.

En 1960, l'hedbomaire The Observer imite l'Auto et la Gazzetta dello Sport et organise une épreuve sportive. Or il ne s'agit pas de cyclisme mais de voile. La "Observer Single-handed Trans-Atlantic Race", plus connue sous son diminutif de Transat-anglaise rallie Plymouth, en Angleterre, à Newport, dans le Rhode Island américain. 

Cette traversée en solitaire et sans escale semble une folie et le projet né de l'imagination de Herbert "Blondie" Haster, officier des Royal Marines, et Sir Francis Chichester, aviateur et navigateur, est vivement critiqué. Mais leur leitmotiv est clair : "un homme, un bateau, l'océan". Pour l'édition inaugurale, seuls 8 bateaux dont seulement 5 en solitaire prennent le départ. C'est Chichester himself qui l'emporte en 40 jours 12 heures et 30 minutes sur Gipsy Moth III. 

Pen Duik II entre dans la légende de voile

Pour la deuxième édition, 15 bateaux sont présents sur la ligne de départ : 12 monocoques, 2 catamarans et un trimaran. Face à la horde britannique, ils ne sont que 3 : le Danois Axel Penderson sur Marco Polo, un monocoque de 28 pieds; Jean Lacombe sur Golif, un monocoque d'à peine 22 pieds, le plus petit de la flotte; et enfin Eric Tabarly sur Pen Duick II, un monoque de 44 pieds (13,60m), le plus grand de la compétition. 

Après avoir navigué sur Pen Duick (qui signifie "petite tête noire" en breton), un voilier construit en 1898 plusieurs fois rebaptisé jusqu'en 1935, Tabarly commande un nouveau bateau en 1963. Pen Duick II est étrenné pour cette transat anglaise. 

Pour assurer un compte-rendu optimal de la course, les navires sont équipés de radio et les rapports de chaque membre de la flotte sont relatés dans The Observer... ce que ne fait pas Tabarly, même si les skippers sont sponsorisés par des journaux nationaux. Pendant la traversée, le pilote automatique de Tabarly tombe en panne après 8 jours de course, rajoutant de la difficulté à son périple. 

Prêt physiquement pour une telle traversée, Tabarly est aussi le favori. Seul au monde, il n'est pas au courant de l'avancée de la course et c'est à Newport qu'il apprend sa victoire. Avec son Pen Duik II, il met une claque au premier temps référence de 1960. Il traverse l'Atlantique Nord en 27 jours 3 heures 56 minutes. 

Même de Gaulle est mis dans le vent !

Tabarly devient le premier héros emblématique de la course en solitaire et un personnage reconnu et influent en France. Le Général de Gaulle lui décerne la Légion d'honneur mais le navigateur se permet le luxe de... reporter la cérémonie car le jour choisi initialement correspond au moment où il doit repeindre son bateau ! Légèrement vexé, le président de la République le convie une nouvelle fois et lui écrit : "je serais enchanté de pouvoir compter sur votre présence... si la marée est favorable, évidemment"

En gagnant la transat anglaise, Tabarly a écrit une ligne majeure à son palmarès et il la regagnera en 1976 sur Pen Duick IV et aura carrément droit à sa descente des Champs-Élysées. Au-delà de cela, il a fasciné des générations de navigateurs qui sont devenus pour ses héritiers. Encore aujourd'hui, près de 25 ans après sa disparition en mer, il reste une figure tutélaire de la voile.

Lors de la dernière édition, en 2016, désormais ouverte aux Ultime, multicoques véritables Formule 1 des mers, François Gabart a réalisé la traversée en 8 jours 8 heures 54 minutes et 39 secondes sur Macif. Mais même si les chronos sont descendus, que les matériaux ont évolué, l'objectif est toujours le même : imiter l'exploit de Tabarly. 

 

Retrouvez l'intégralité de la série : 

Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (1/4) : Alphonse Halimi venge Jeanne d'Arc... contre un Irlandais

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