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Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (1/4) : Alphonse Halimi venge Jeanne d'Arc... contre un Irlandais

Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (1/4) : Alphonse Halimi venge Jeanne d'Arc... contre un Irlandais
Histoire(s) de rivalité franco-anglaise (1/4) : Alphonse Halimi venge Jeanne d'Arc... contre un IrlandaisProfimedia
Il y a bien plus que la Manche qui sépare la France de l'Angleterre. Une rivalité séculaire qui depuis le XXe siècle s'est déplacé du champ de bataille aux terrains de sport. Dans cette série, nous évoquerons plusieurs moments forts de ce rapport spécial, entre rejet et admiration. Premier épisode : Alphonse Halimi venge Jeanne d'Arc contre Freddie Gilroy... un Irlandais.

Carpentier, le beau Georges précuseur

Avant Alphonse Halimi, il y eut l'homme à l'orchidée. Premier champion du monde français de l'Histoire de la boxe, Georges Carpentier s'était fait un nom en Europe avant de défaire Battling Levinsky en 1920 et de livrer un combat épique quoique perdu contre Jack Dempsey. Malgré une défaite en 1910 contre Young Snowball, le Nordiste jouit d'une belle réputation conquise dans l'Hexagone, plus particulièrement à Paris et dans sa région natale.

Après une série de victoires contre des adversaires britanniques (Percy Wilson, Jim Campbell, Jack Daniels en 1910, Jack Goldswain, Arthur Evernden en juin et août 1911, Carpentier traverse le Channel pour défier la concurrence hors de ses terres. Sid Burn puis Young Josephs tombent contre celui qui est surnommé "Gorgeous Georges". A Monaco en 1912, il bat Jim Sullivan dès le 2e round pour s'emparer de la ceinture européenne des poids moyens. Au Cirque de Paris l'année suivante, il s'adjuge le titre continental des mi-lourds contre Bandsman Rice. En 1913, à Gand, il conquiert la ceinture européenne toutes catégories aux dépens de Bombardier Billy Wells, performance qu'il réédite quelques mois plus tard à Covent Garden en à peine 70 secondes. Après guerre, en décembre 1919, Carpentier ajoute une nouveau titre européen, cette fois chez les lourds, contre Joe Beckett, à Londres. Jusqu'à la fin de sa carrière en 1926, Carpentier conservera son invincibilité contre un boxeur de la Perfide Albion.

Halimi, une phrase (erronée) pour l'Eternité

Mais aussi légendaire soit-il, Georges Carpentier n'a pas magnifié la rivalité franco-anglaise, en partie parce qu'il était apprécié du public londonien. Il lui a manqué la petite phrase qui reste. C'est Alphonse Halimi qui a eu la saillie verbale la plus emblématique de l'opposition ontologique entre la France et l'Angleterre. Pourtant, elle a été prononcée à mauvais essient.

En 1960, la "petite terreur" née à Constantine n'est plus champion du monde. Couronné en 1957 contre l'Italien Mario d'Agata en poids coq, il a conservé sa ceinture contre Ratón Matias à Los Angeles, avant de tomber deux fois contre Joe Becerra. Le 25 octobre 1960, il a rendez-vous à l'Empire Pool Wembley devant 10000 personnes pour reconquérir son titre. L'Angleterre n'est pas vraiment un bon souvenir pour lui puisqu'il perd dans le ring de la Harringay Arena contre Jimmy Carson. 

Trois ans plus, il revient en Angleterre et cette fois, c'est pour le titre mondial des coqs laissé vacant par Becerra qui a pris sa retraite. Son adversaire est Freddie Gilroy, médaillé de bronze aux Jeux olympiques 1956 et champion d'Europe en titre. Au bout de 15 reprises, malgré l'animosité du public anglais, Halimi l'emporte après avoir envoyé son rival au tapis au 13e round.

Quelques secondes après la fin du combat, au micro de Joseph Pasteur en bord de ring, Halimi lâche une phrase devenue mytique : "J'embrasse toute la famille, tous les Parisiens, tous les Algérois et vive la France, j'ai vengé Jeanne d'Arc !". La phrase marque immédiatement les esprits, à une époque où la boxe est le sport populaire par excellence. Les circonstances et le lieu sont parfaits pour une telle envolée verbale. A un détail près : Gilroy était un Nord-Irlandais natif à Belfast et il représentait l'Eire ! La presse outre-Manche aura beau s'indigner, c'est bien ce qui passera à la postérité pour des générations de Français. Et pour rajouter à la légende, Philippe Filippi, manager et entraîneur d'Halimi, racontera que, de retour au vestiaire, le boxeur lui demandera, interrogatif : "Au moins, ce sont bien les Anglais qui ont brûlé Jeanne d'Arc ?"

 

Retrouvez l'intégralité de la série :

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