Inefficace en Ligue 1, l'OM doit corriger le tir à Francfort pour se rapprocher des 1/8
C'est ce que l'on appelle un sacré retournement de situation. Battu par Tottenham après avoir fait jeu égal avec les Spurs jusqu'à l'expulsion de Chancel Mbemba juste avant la mi-temps (2-0) puis par l'Eintracht Francfort au Vélodrome aux termes d'un match médiocre (1-0), l'Olympique de Marseille continuait sa calamiteuse série en Ligue des champions. Il a fallu un match à huis clos pour refiler le mistigri au Sporting CP, en tête du groupe D avec 6 points en 2 matches. À l'aller comme au retour, les Lions ont connu une déveine monumentale, avec 3 cartons rouges et 6 buts encaissés. Le premier est devenu dernier quand l'OM s'est replacé en position de force au moment d'aborder les deux matches du groupe.
Régler la mire
La situation de l'OM s'est totalement inversée : en panne de résultats en Ligue 1, mais en confiance en C1. L'AC Ajaccio, le Paris Saint-Germain et le RC Lens : trois défaites consécutives alors les Olympiens étaient jusqu'alors invaincus et voici la meute des poursuivants qui dépassent les hommes d'Igor Tudor.
Avec un seul but inscrit lors de ces trois rencontres, l'attaque est clairement en berne, en dépit de tous les efforts déployés par Alexis Sánchez, jamais avare d'un appel, et d'Amine Harit, très en vue lui aussi contre le Sporting CP, mais moins présent en championnat.
"Ce n'est pas une situation facile à expliquer", a avoué l'entraîneur marseillais qui devra faire sans Eric Bailly ni Pape Gueye, blessés. "Quand je vois notre performance samedi contre Lens (1-0)... Parfois, nous sommes meilleurs maintenant qu'il y a deux mois et pourtant... Le dernier match était fantastique tactiquement, physiquement et mentalement. Ce n'est pas facile à accepter. On en discute avec le staff pour s'améliorer, c'est un processus normal. On doit penser aux choses concrètes, comme s'entraîner, faire mieux tous les jours. C'est comme cela que l'on progresse."
Même son de cloche pour Valentin Rongier, présent au côté de son entraîneur en conférence de presse d'avant-match : "C'est une période compliquée au niveau comptable. Mais dans le contenu, c'est très positif et notre confiance est toujours là. Je ne suis pas inquiet, car on se procure des occasions. Ce match peut être un tournant. Ce ne sera pas facile, il faudra réaliser un match plein, avec de l'intensité. Mais on a des qualités. On est une équipe forte".
Seconde vague
Alors que le technicien croate semblait avoir trouvé la solution idoine pour continuer sur sa lancée, cette série de revers en Ligue 1 remet en cause les avancées du club. Le père de Gerson, qui est aussi son représentant, n'a pas choisi ce moment par hasard pour affirmer les envies de départ de son fils, mis de côté depuis plusieurs rencontres alors qu'il était un pilier de Jorge Sampaoli la saison dernière. Tudor a assuré ne pas en tenir rigueur, mais cela ne peut faciliter un rabibochage express.
La panne offensive ne laisse pas penser que les cartes sont rebattues, car les remplaçants n'ont pas donné satisfaction, à commencer par le Brésilien et Dimitri Payet. Guère influents, vite en panne de carburant, les deux fers de lance de l'exercice 2021-2022 sont proches de la cale sèche et de la sortie, Pablo Longoria souhaitant dégager des liquidités et de la masse salariale pour recruter en janvier.
Déjà critiqué avant même le début officiel de la saison, Tudor subit une nouvelle zone de turbulences. En cas de victoire chez le tenant de la Ligue Europa, il serait tout proche de faire revenir l'OM dans le Top 16 européen, 11 ans après sa dernière qualification à ce stade de la compétition.