Instabilité institutionnelle et galère sportive : le Séville FC joue avec le feu
José Luis Mendilibar a réalisé un miracle mais ce n'est pas Dani Lary non plus. Arrivé sur le banc de Séville pour succéder à Jorge Sampaoli qui avait remplacé Julen Lopetegui pour un retour infructueux, le Basque a conduit les Palanganas vers une nouvelle Ligue Europa synonyme de qualification directe pour la Ligue des Champions. Dans un club en proie à une crise institutionnelle, la manne distribuée par l'UEFA a sauvé les meubles au niveau financier et maintenu l'illusion. La victoire aux tirs au but contre la Roma en finale n'a rien changé sur le fond : Séville plonge.
Instabilité à tous les niveaux
Si la courbe de performance s'était redressée dans la deuxième partie de saison dernière, les doutes demeurent et rien ne garantit que, cette fois-ci, le couperet ne tombera pas. Trois entraîneurs se sont à nouveau succédé sur le banc : Mendilibar a laissé la place à Diego Alonso qui a lui-même déguerpi, permettant à Quique Sánchez Flores de retrouver un banc en Liga 8 mois après son limogeage de Getafe.
La victoire contre Grenade (3-0) le 19 décembre dernier, était la troisième de la saison, la première depuis celle contre Almería, le 26 septembre. Hormis en Copa del Rey, Séville n'avance pas. Battu par Lens lors de la 6e journée de la Ligue des Champions (2-1), Nervión ne participera pas à la Ligue Europa et n'a donc aucune chance de participer à la C1 en 2024-2025. Le déficit de 19,3M€ enregistré au terme de la saison 2022-2023, notamment dû à une masse salariale trop lourde, n'a rien arrangé. Le retour de Monchi n'a pas été couronné de succès et son successeur, Victor Orta, n'a pas davantage de réussite. 2024 s'est ouvert sur un changement de président : après une décennie, Pepe Castro a été écarté au profit de José María del Nido Carrasco, fils de l'ancien président José María del Nido Benavente (2002-2013) qui lui a livré une lutte familiale farouche, y compris dans les media.
Une planification sportive douteuse
L'urgence première est de prendre des points en championnat et c'est loin d'être gagné. Le prochain mois et demi de compétition est musclé : Girona, Osasuna, Rayo, Atlético, Valencia, Real Madrid et Real Sociedad sont au programme.
La suite sera donc plus légère a priori mais où en sera le club à ce moment-là ? Avec un seul point de marge sur Cadix qui a eu la bonne idée de perdre vendredi soir contre Alavés (1-0), Séville est sur la corde sensible et l'absence de son buteur Youssef En-Nesyri, parti à la CAN avec le Maroc, n'a pas été anticipée, au point que Rafa Mir pourrait quitter l'Andalousie pour retourner à Valencia d'ici la fin du mercato.
Le retour de Sergio Ramos avait tout de la fausse bonne idée. Pas prophète en son pays pour deux sous, le défenseur central n'a pas spécialement la cote dans son club formateur et cela ne s'est pas arrangé. Avec Jesús Navas et Ivan Rakitic, il fait partie des vétérans perdus dans cette équipe et, cette fois-ci, Fernando ne sera pas là pour colmater puisqu'il vient de partir. Entre les blessés, les joueurs au faible rendement et des mauvais choix de casting pour l'entraîneur : tout indique le pire.
L'an dernier, Valencia avait attendu la dernière journée pour valider mathématiquement sa survie, avec 42 points. En sera-t-il de même pour le club aux 7 C3 ? 19e au soir de la 17e journée, Séville avait réagi avec 3 victoires en 4 matches avant de se mettre à l'abri avec une série de 6 victoires et 3 nuls entre les 27e et 36e journées.
Cette saison, le maintien ne se jouera pas aussi haut et une série positive pourrait à nouveau permettre de s'extirper de cette situation délicate. Malgré tout, les indicateurs sont au rouge et il faut d'ores et déjà se demander si le Séville FC pourra survivre longtemps sur la corde sensible.