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Instigateur d'une méthode effrénée, Pablo Longoria est victime de son propre tourbillon

François Miguel Boudet
Pablo Longoria
Pablo LongoriaProfimedia
Le remue-ménage continue à l'Olympique de Marseille : le directeur sportif, David Friio, a rendu son tablier et Mehdi Benatia devrait arriver incessammenent. Cet énième bousculement de l'organigramme du club maintient les doutes quand aux facultés de management de Pablo Longoria.

Pablo Longoria est convaincu que le turn-over est une nécessité dans un club comme l'Olympique de Marseille. Mais à force de le prôner pour les autres, le couperet finira bien par tomber pour lui aussi. Ce début de saison marque un tournant dans sa présidence. Le geek du football a été fort peu inspiré cet été au moment du recrutement et la fameuse réunion du 18 septembre a fait voler en éclat la maigre tentative de recherche d'équilibre sportif.

Marcelino García Toral est parti, bientôt imité par Javier Ribalta, "Head of football" resté à peine plus d'un an à la Commanderie. Pedro Iriondo, directeur stratégique, a fait un pas de côté et David Friio, directeur sportif, a annoncé son départ cette semaine et pourrait bien partir à Lyon. Mehdi Benatia, agent depuis seulement un an (notamment d'Azzedine Ounahi), change déjà de métier et arrive comme conseiller du président avec une nouvelle teinte "juventina" dans la façon de travailler. Vu la déflagration, on est davantage sur un "effet Ptéranodon" que sur un effet papillon. 

Quand le coach asturien a quitté le club, l'OM était invaincu, tirait 20 fois par match mais à vouloir tout, tout de suite, on risque surtout de se retrouver avec pas grand-chose. D'une certaine manière, Longoria a donné aux supporters ce qu'ils voulaient. Trop taiseux, trop calme, Marcelino n'a pas eu le temps d'essayer.

Pablo Longoria avec Marcelino
Pablo Longoria avec MarcelinoAFP

Gennaro Gattuso, le tigre qui s'était transformé en gros matoux (pour reprendre des termes utilisés lors d'un dialogue avec un journaliste) avant une démission en catimini à Valencia, était le genre de profil qui contenterait un public et des observateurs (sic) qui préfèrent l'écume des choses, appellent au changement sans discernement... avant de se plaindre du manque de stabilité. Depuis l'arrivée du Calabrais, l'OM ne joue pas mieux, tire beaucoup moins et n'affiche pas un caractère des plus robustes. Pire : Gattuso revient à un 4-4-2, celui-là même qui était fustigé en début de saison. À la différence près que l'OM a échangé un spécialiste de la question pour un coach qui voulait évoluer en 4-3-3 avant de le remiser dare-dare. 

Manque de flair

La patience. Les supporters marseillais connaissent : cela fait 13 ans que leur club n'a pas été champion de France et la période durera au moins une saison supplémentaire. Mais ils n'ont pas l'air vacciné. Ils sont aussi les premiers à vouloir que tout aille vite, sans laisser de temps pour poser les bases... avant de regretter, comme c'est le cas d'Igor Tudor, conspué avant même le début du championnat sur la foi de quelques matches amicaux. 

Cette frénésie s'est également emparée de Longoria. Une nouvelle fois, un président de l'OM se retrouve face à un principe de réalité : le club a de l'argent mais le dépense mal. Vitinha, Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr : ce sont environ 50M€ qui ont été investis en paris. S'il pourrait y avoir des plus-values, leur valeur sur le terrain, qui est tout de même une priorité, n'est pas flagrante. Et c'est sans parler du contrat de 3 ans de Pierre-Emerick Aubameyang et du prêt de Joaquín Correa... Une des rares recrues récentes à avoir pris de la valeur est Jonathan Clauss, revenu en Équipe de France grâce au passage en défense à 4 instauré par... Marcelino. 

Pablo Longoria au côté de Gennaro Gattuso
Pablo Longoria au côté de Gennaro GattusoAFP

D'une manière générale, la gestion est ratée dans les grandes largeurs. L'effectif s'est amoindri et Longoria s'est révélé incapable de convaincre son ami Marcelino de rester. De telle sorte que c'est toute la saison olympienne, voire davantage, qui a été hypothéquée. Le mercato hivernal pourrait donc constituer l'ultime possibilité de Longoria pour sauver ce qui peut l'être. S'il n'y parvient pas, il sera l'heure de tirer un bilan définitif de son passage à la présidence de l'OM. 

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