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Interview Flashscore - Andy Diouf (Lens) : "Montrer le genre de joueur que je suis"

Andy Diouf
Andy Diouf ČTK / imago sportfotodienst / IMAGO / Profimedia
Après une première saison d'adaptation à Lens, Andy Diouf affiche de belles ambitions sous les ordres de Will Still. Avec le choc de ce dimanche soir contre l'OL, le milieu de terrain passé par Bâle a pris le temps pour Flashscore de raconter son été olympique, son rôle au milieu et ses années de formation.

Flashscore est ravi d’accueillir un vice-champion olympique ! Comment avez-vous vécu cette aventure qui fut tortueuse vous concernant ? 

Andy Diouf : C’est une chance de disputer les Jeux olympiques, surtout que c’était à Paris, dans ma ville. C’était vraiment spécial. C’est vrai que c’était particulier parce qu’il y a eu beaucoup de mouvement cet été. Au début, je n’étais pas dans la liste, ensuite j’y étais. J’ai fait toute la préparation puis je suis rentré dans mon club parce que je faisais partie des réservistes. Je suis retourné à Lens puis j’ai été rappelé parce que l’équipe a eu besoin de moi… et j’ai joué directement. J’ai aussi eu la chance de disputer la demi-finale, donc je suis passé par plusieurs émotions mais, finalement, j’ai fait partie d’un super groupe, j’ai beaucoup appris et c’était une superbe expérience. Je n’en retire que du positif, surtout avec la médaille. C’était top ! 

Cela faisait 40 ans que l’Equipe de France n’avait pas aussi bien performé. Même sans le titre au bout, c’était à domicile et beaucoup de monde vous a suivi. Le bilan est presque parfait, d’autant que Thierry Henry a eu pas mal de complications pour bâtir son groupe ?

C’était compliqué pour beaucoup de monde cet été, on ne savait pas quel groupe nous aurions. Il y avait des jeunes, des plus anciens mais ça a bien pris. On a formé un vrai groupe.

"Un football direct qui me plaît"

Parlons du RC Lens ! Il s’agit de votre deuxième saison. Le coach a changé mais il reste cette base défensive de trois centraux. Vous avez fini la saison dernière sur le banc et, désormais, vous êtes un titulaire à part entière. Comment vous sentez-vous avec Will Still

Ma première saison a été une saison d’adaptation, de transition. C’était ma découverte de la Ligue 1, de la Ligue des Champions, d’un nouveau groupe, de nouvelles attentes sur comme en dehors du terrain. Il fallait du temps pour digérer tout ça. Maintenant, je me sens vraiment bien. Il y a un nouveau staff, un nouveau coach, je me sens bien mais il n’y a pas grand-chose qui a changé parce que la base n’a pas changé : trois défenseurs et deux pivots. C’est vrai qu’il y a quelques consignes de jeu qui changent, c’est peut-être un peu plus direct, avec moins de passes pour aller au but, et je me sens en confiance. C’était mon objectif d’avoir du temps de jeu dans cette deuxième saison pour montrer le genre de joueur que je suis. Je vais tout faire pour que ça continue. 

Votre position moyenne est dans le rond central, légèrement en retrait d’Adrien Thomasson, dans l’axe. Quelles sont les consignes de Will Still par rapport à votre travail de récupération et de lien avec l’attaque ?

Comme l’an dernier, on joue à deux pivots donc on a gardé quelques principes de jeu. En fait, c’est simple : quand on a le ballon, les deux milieux doivent rester proches, de jouer au maximum vers l’avant, de faire le lien entre la défense et l’attaque, de donner et redemander, être là dans les situations de centre et disputer les deuxièmes ballons. C’est un football direct, qui me plaît. Je me sens vraiment bien dedans. 

Votre bilan en championnat est très bon avec 7 points en 3 matches. Ce dimanche, vous affrontez Lyon qui, avant la trêve, a signé une victoire incroyable contre Strasbourg (4-3). C’est un beau choc à jouer ?

Nous avons un enchaînement de 4 matches importants contre des concurrents directs. On va essayer de poursuivre notre série positive, de confirmer pour prendre le plus de points possibles.

Forcément, ce début de saison est terni par l’élimination du RCL par le Panathinaïkos en barrage de Ligue Conférence. Ça doit être encore plus frustrant pour vous car votre match retour est statistiquement l’un de vos meilleurs ?

C’est frustrant sur les deux matches car à l’aller (victoire 2-1 à Bollaert), on fait un match sérieux, costaud. On mérite de gagner, on s’est procuré de nombreuses occasions. Mais il y a eu des faits de jeu qui ont changé le scenario. Au retour, ils tirent trois fois et marquent deux buts… C’est frustrant de sortir comme ça mais c’est l’exigence. En Europe, quand tu ne marques pas sur tes temps forts, tu te fais souvent avoir. La saison continue, on est passé à autre chose. 

Depuis quelques semaines, on découvre Anass Zaroury. Votre trident avec Adrien Thomasson est très prometteur. Avez-vous une connexion spéciale avec lui, vu son adaptation très rapide ? 

C’est vrai que ça fait vite parce qu’il est arrivé et il a directement joué contre Brest (2-0). On a vu ses qualités tout de suite, aussi bien à l’entraînement qu’en match. C’est un joueur super technique, qui évolue derrière l’attaquant. Il peut se retourner, combiner, faire des différences balle au pied. On va essayer de créer une connexion mais quand on a joué ensemble, on s’est bien entendu. Avec les semaines, des automatismes en plus vont se développer. 

"Bâle a été très important pour moi"

Vous avez 21 ans, vos années de formation sont encore récentes. Vous sortez du Stade Rennais mais avant, il y a eu l’AC Boulogne-Billancourt. Vous pouvez nous en dire davantage ? 

(Large sourire) J’ai joué trois ans et demi à l’ACBB. C’est l’un des meilleurs clubs de la région parisienne. On avait une grosse génération et beaucoup de joueurs sont partis dans des clubs en France ou à l’étranger. Nous avions gagné la Coupe de Paris, ce sont de beaux souvenirs !

La densité de talents à la Coupe de Paris doit être exceptionnelle !

Quand tu la gagnes, c’est comme si tu gagnais les championnats de France. À Paris, il y a tellement de grosses équipes et de très bons joueurs… C’est très dur d’être la meilleure équipe. 

Vous avez une particularité dans votre début de carrière professionnelle : vous avez choisi de signer à Bâle. Le club est connu mais le football suisse est déprécié en France. C’était un risque assumé pour gagner en maturité ?

Déjà, Bâle est un club connu, que je suivais parce qu’il jouait souvent la Ligue des Champions et il y avait de grands joueurs qui avaient porté ce maillot. Quand l’occasion s’est présentée, je n’ai pas trop réfléchi. Il y avait les barrages en Europe à disputer, c’était l’une des meilleures équipes du championnat suisse. Alors pourquoi pas ? En plus, j’avais parlé avec le coach qui me voulait vraiment dans son projet. Je savais que si j’y allais et que je faisais les choses bien j’aurais du temps de jeu. C’est ce que je cherchais et c’était le meilleur projet. Ça s’est vraiment bien passé parce que j’ai pu montrer le joueur que j’étais lors de ma toute première vraie saison professionnelle. Bâle a été très important pour moi. 

Rennes dispose d’un centre de formation très réputé. C’est difficile d’avoir directement autant de temps de jeu comme cela a pu être le cas à Bâle ?

Quand on est dans un centre de formation, l’objectif est de jouer avec l’équipe première. Or Rennes est un club avec beaucoup d’ambitions, qui joue l’Europe quasiment tous les ans et, à mon poste, il y avait beaucoup de joueurs confirmés. C’était dur de faire son trou. Certains y arrivent mais c’est difficile parce qu’on est beaucoup de notre génération à être parti pour gagner en expérience avant de revenir ou de choisir un autre chemin. C’est ça qui me fallait. 

"Retourner en Ligue des Champions"

Les droitiers sont toujours fascinés par les gauchers : quelle est votre définition du milieu de terrain gaucher ?

(Sourire) C’est vrai que les droitiers aimeraient bien être gauchers ! Ça doit venir de la gestuelle, parce que c’est beau à voir. Et c’est vrai qu’au milieu de terrain, il n’y en a pas énormément. En tous cas, moi je suis très content d’être gaucher (rires). 

Même si cela a tendance à se perdre, jouer sur du bitume fait partie d’un apprentissage. Est-ce que cela vous a permis de développer vos facultés au milieu, notamment dans la prise de décision ?

En région parisienne, tu joues tout le temps et en bas de chez toi, c’est là que tu apprends à jouer. J’ai aussi beaucoup de grands frères qui jouaient donc j’étais toujours sur le bord du terrain. Et puis tu joues aussi à l’école, tu joues tout le temps (sourire). En fait, c’est de l’instinct. Ça vient naturellement. C’est facilité par le fait d’avoir joué sur plusieurs surfaces, quand tu as répété tes gammes, ça te vient plus facilement. 

Question facile : le public de Bollaert, c’est un mythe ou c’est aussi fort qu’on le dit ?

Ah non, c’est pas un mythe ! C’est prouvé, c’est le meilleur public de France, toujours avec nous même quand ça va moins bien. Quand tu es sur le terrain, tu le ressens et tu as envie de donner encore plus. Dans les moments où tu subis, quand c’est un peu plus dur, ça te pousse. 

Et puis il y a des garants de l’identité lensoise, même s’ils ne sont pas du Nord : Florian Sotoca et Jonathan Gradit. Est-ce qu’ils ont la reconnaissance qu’ils méritent hors du RCL ?

Florian, de la première à la dernière minute, il donne tout. Il a des qualités, avec tout ce qu’il nous apporte, c’est un joueur très important pour nous. Jonathan était aussi là en Ligue 2, il a contribué à la montée, c’est grand. Il nous fait du bien défensivement, c’est un des piliers de l’équipe. 

Que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

Collectivement, de continuer à gagner. Et personnellement, jouer et prendre du plaisir. On va tout faire pour retourner en Ligue des Champions. 

France gouvernement

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