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Interview Flashscore - Boris van der Vorst : "World Boxing offre une alternative au CIO par rapport à l'IBA"

François Miguel Boudet
Boris van der Vorst
Boris van der Vorst World Boxing
Membre fondateur de World Boxing, instance dissidente de l'International Boxing Association dont le président Umar Kremlev est un proche de Vladimir Poutine, Boris van der Vorst a donné une interview à Flashscore News.

Il revient sur la décision du CIO de maintenir les épreuves de boxe aux prochains JO de Paris 2024 et Los Angeles 2028 après avoir retiré la reconnaissance de l'IBA, déjà suspendue depuis 2019 et accusée de corruption et de graves manquements aux principes du mouvement olympique. World Boxing a l'ambition de restaurer la confiance des acteurs et du public dans le "Noble Art", en espérant pouvoir compter bientôt sur l'appui de la fédération française.

Combien de membres compte actuellement World Boxing ?

World Boxing traite actuellement une série de demandes d'adhésion de fédérations nationales et a connu une augmentation significative des demandes de renseignements suite à l'annonce récente par la session du CIO de retirer la reconnaissance de l'IBA.

Assiste-t-on à l'un des plus grands retournements dans la gestion d'un sport de toute l'histoire ?

World Boxing a pris une série d'engagements envers le sport et garder la boxe au cœur du mouvement olympique est en tête de liste. C'est ce que l'IBA n'a pas réussi à faire et elle a été expulsée par le CIO. World Boxing offre une alternative au CIO par rapport à l'IBA et a été fondé sur les principes d'intégrité, d'honnêteté et d'excellence. L'organisation s'appuie sur des pratiques de gouvernance rigoureuses et vise à créer une structure sportive mondiale durable et inclusive où les boxeurs du monde entier peuvent concourir et exceller en sachant que l'intégrité du sport est garantie et que la compétition est équitable.

Gazprom a injecté beaucoup d'argent dans l'IBA. Autrement dit, c'est l'État russe qui contrôlait l'institution, d'autant plus que le président Umar Kremlev est proche de Vladimir Poutine.

Gazprom est un géant gazier contrôlé par l'État russe, donc ce n'est évidemment pas bon pour l'image de la boxe. L'IBA a récemment affirmé qu'elle avait mis fin à sa relation avec Gazprom, mais elle a également déclaré qu'elle souhaitait augmenter les "prize money". Le manque de transparence financière de l'IBA signifie que personne ne sait d'où il tire son argent.

Peut-on dire que la boxe olympique est au bord du précipice ?

La boxe est dans une position difficile depuis un certain temps, mais l'émergence de World Boxing et la récente décision du CIO de retirer la reconnaissance à l'IBA offrent de l'espoir pour l'avenir. C'est un moment extrêmement important pour le sport. Toutes les fédérations nationales de boxe ont maintenant une décision cruciale à prendre si elles veulent que les boxeurs de leur pays puissent concourir aux Jeux olympiques de Los Angeles et au-delà et nous exhortons toutes les fédérations nationales qui se soucient des boxeurs et de la boxe à rejoindre et à soutenir World Boxing dans ses efforts pour s'assurer que la boxe reste au cœur du mouvement olympique.

En résumé, vous avez été déclaré inéligible de manière anti-démocratique avant d'être réintégré dans vos droits par le TAS mais il n'y a pas eu de véritable nouvelle élection et Umar Kremlev est resté en place.

Il ne sert à rien de regarder vers le passé, d'autant plus que le vent tourne maintenant en faveur de World Boxing et de tous les pays qui veulent que nous ayons un sport régi par une fédération internationale qui s'engage à assurer l'intégrité sportive et opère selon les normes les plus élevées de gouvernance, de transparence et de gestion financière.

Pensez-vous que la FF Boxe suivra World Boxing, sachant que la réintégration des athlètes russes et biélorusses est un sujet brûlant pour la France à un peu plus d'un an des JO et qu'Estelle Mossely, ambassadrice IBA et proche d'Umar Kremlev, est l'égérie de boxe olympique française ? Par ailleurs, Brahim Asloum est aussi apparu sur les réseaux sociaux avec Kremlev à Paris.

On espère que la France rejoindra World Boxing. Pour le reste, le CIO est en charge des compétitions qualificatives pour les Jeux olympiques et l'IBA en est totalement exclue. Attendons la fin de cette phase et nous verrons que de nombreuses fédérations rejoindront World Boxing. Il est également important de préciser que ces fédérations devront partager nos valeurs et nos objectifs.

Dans le système actuel, chaque membre de l'IBA dispose d'un vote automatique, quel que soit le nombre de pratiquants, ce qui a laissé la porte ouverte à une corruption généralisée qui n'est même pas démentie par Kremlev lui-même. Comment World Boxing pourrait-il agir dans ce cas ?

Des pratiques éthiques et des structures de gouvernance solides seront essentielles pour développer une bonne relation de travail entre une nouvelle fédération internationale et le mouvement olympique. Cela a été intégré dans les statuts de World Boxing qui sont étayés par une vaste gamme de codes et de politiques qui consacrent les niveaux les plus élevés. Il s'agit d'un contrôle et d'une exécution indépendants dans le fonctionnement de l'organisation. Toutes les fédérations nationales ont été invitées à postuler pour rejoindre World Boxing et les membres auront entre un et trois votes qui reflètent la contribution de leur fédération nationale au développement et à la croissance du sport sur la base de critères clairement définis.

Que peut apporter de différent cette modification du droit de vote fondé sur un barème ? 

Avoir une structure d'adhésion avec des droits de vote variables vise à protéger le sport et à préserver la durabilité à long terme de World Boxing en garantissant que les pays qui sont actifs dans le développement de la boxe ont une influence sur la progression future du sport. Des structures de vote semblables à celles de World Boxing ont été déployées avec succès dans d'autres fédérations internationales, notées A en matière de gouvernance par l'ASOIF, notamment la Fédération mondiale de badminton (BWF), la Fédération internationale de tennis (ITF) et World Taekwondo.

Vous êtes-vous inspirés des pratiques d'autres fédérations internationales pour définir vos prérogatives ?

Les statuts ont été élaborés suite à une vaste recherche sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance sportive mondiale et couvrent tous les aspects des opérations de World Boxing, particulièrement la sauvegarde, la santé et la sécurité des boxeurs, l'arbitrage, l'organisation des compétitions, les protocoles électoraux, les codes de conduite, l'égalité et inclusion.

Au cœur de tout cela se trouve le principe de la surveillance indépendante et de l'applicabilité par un tiers que World Boxing assurera en travaillant avec le principal fournisseur indépendant de services d'arbitrage et de médiation spécifiques au sport, Sport Resolutions, pour garantir l'éthique l'existence d'un système judiciaire tiers avec une procédure complètement distincte de l'organisation et qui supervisera tout problème et conflit potentiels.

L'un des plus gros problèmes de la boxe olympique concerne l'intégrité des juges. Désormais, dans l'esprit de beaucoup de gens, il est synonyme de scandales à répétition.

Lors des JO de Tokyo, le CIO a démontré qu'il était possible d'éviter les scandales alors que c'était lui qui sanctionnait les combats. C'est une question de management et nous garderons ce mode de fonctionnement. Nous voulons être des partenaires de confiance pour le mouvement olympique. Cela commence par la transparence et l'éthique, à tous les niveaux.

Une question reste sans réponse : pourquoi devrions-nous vous croire sachant que cela ressemble fortement à une coalition de pays de tradition pugilistique (États-Unis, Suisse, en attendant la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas dans un premier temps) qui pourrait mettre de côté les autres fédérations ?

World Boxing ne concerne pas une seule personne et a été créé par un groupe de leaders de boxe partageant les mêmes idées d'un certain nombre de fédérations nationales à travers le monde en réponse aux problèmes persistants entourant l'instance dirigeante internationale de la boxe de style olympique, dont l'échec à répondre à l'International. Ce sont des fédérations qui ont une grande réputation dans ce domaine et qui ont fait preuve d'intégrité et de transparence pour maintenir la boxe dans le giron olympique. Les préoccupations de longue date du CIO concernant l'intégrité sportive, la gouvernance, la transparence et la gestion financière ont mis en doute l'avenir de la boxe en tant que sport olympique.  Nous sommes tous déterminés à offrir un avenir meilleur pour notre sport. Le bilan que nous dressons de notre résistance au leadership corrosif du régime de l'IBA montre que nous avons à cœur de proposer le meilleur dans l'intérêt du sport et de tous ceux qui y sont liés.

France gouvernement

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