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Interview Flashscore - Estelle Mossely : "J'ai l'influence nécessaire pour agir en faveur de la boxe en France"

Estelle Mossely bientôt présidente de la FFB ?
Estelle Mossely bientôt présidente de la FFB ?Laurène Valroff / AFP
À 32 ans, Estelle Mossely n'a pas raccroché les gants mais elle envisage déjà le futur. La championne olympique 2016 brigue la présidence de la Fédération Française de Boxe, offrant à cette élection une médiatisation inédite. En pleine tournée dans les clubs, elle a longuement évoqué pour Flashscore sa volonté de s'engager pour son sport, ses pistes de travail pour gagner des licenciés et convaincre des sponsors ainsi que ses liens affichés d'ambassadrice de la très décriée International Boxing Federation dirigée par Umar Kremlev, proche de Vladimir Poutine. qui s'est vue retirer l'organisation des épreuves olympiques par le CIO depuis 2019.

Flashscore : Pourquoi vous présentez-vous à la présidence de la Fédération Française de Boxe face à Dominique Nato actuellement en poste qui briguera un nouveau mandat le 14 décembre prochain ?

Estelle Mossely : J'ai envie d'insuffler une énergie nouvelle, parce que j'avais à coeur depuis un moment d'agir pour la fédération, pour le sport qui m'a énormément donné depuis tant d'années. Il y a tellement de choses que j'ai vues pendant ma carrière qui peuvent être améliorées, des situations mises de côté depuis longtemps. Le statut des boxeurs professionnels se dégrade de plus en plus et on perd des boxeurs qui partent à l'étranger. Ils ne sont professionnels que par le nom car, dans la réalité, ils ne vivent quasiment pas de leur sport. Je veux prendre position concrètement, créer un mouvement de personnes qui a envie de changer les choses pour une réelle évolution dans les années à venir. 

Vous êtes une femme, jeune, métis et mère de famille : pour certains, c'est une force mais pour d'autres cela peut faire peur. Est-ce que vous craignez qu'au moment du vote, cela puisse devenir un point faible ? 

Je n'espère pas. J'espère que le profil, ce n'est pas avoir plus de 60 ans et être à la retraite (rires). C'est une force, une chose à craindre plutôt qu'à soulever en opposition. Au contraire, selon moi, j'ai la meilleure place pour me présenter, j'ai l'énergie nécessaire pour aller voir les différents acteurs sur le terrain, les clubs, les boxeurs eux-mêmes. Je suis en activité, donc j'ai un très gros réseau. Par mon statut de championne olympique, je voyage beaucoup à l'international, j'ai côtoyé différents mondes et différents milieux. J'ai l'influence nécessaire pour agir en faveur de la boxe en France. J'ai une vision très actuelle de la boxe. Quand je cherche à répondre à des questions et des problématiques qu'on m'apporte dans les clubs, je me fonde sur quelque chose de très actuel. J'ai pu voir des fonctionnements dans d'autres sports, dans d'autres pays. C'est un constat d'aujourd'hui, pas celui d'il y a 10, 20, 30 ans. On a besoin de remoderniser la fédération. On sort d'un événement qui a tellement bien marché avec les Jeux olympiques que les fédérations qui ont encore du mal comme celles de la boxe se doivent de se servir de cette positivité pour développer leurs forces au maximum. 

"Il faut s'appuyer sur des acteurs qui viennent d'autres sports, qui nous donneront les bonnes idées"

Vous avez annoncé vouloir continuer votre carrière jusqu'en 2025. Pour quels objectifs sachant que votre dernier combat professionnel a eu lieu le 28 avril 2023 contre Magali Rodríguez pour la ceinture WBC Silver des super-léger (match nul par décision majoritaire) et seront-ils cumulables avec vos fonctions de promotrice et d'éventuelle présidente de la FFB ?

Les choses sont assez claires et s'enchaîneront de manière fluide. Je constitue mon équipe au-delà du noyau dur déjà présent. Elle se construit au fur et à mesure avec des gens qui ont envie de s'impliquer comme moi et qui partagent les mêmes idées, la même envie de changer les choses, la même énergie, c'est-à-dire pas sur des paroles mais sur des actes, qui ont chacun leurs compétences. Il faut une équipe complémentaire pour y arriver, créer le projet le plus proche possible de la réalité et qui réponde au maximum aux besoins d'aujourd'hui. Les élections sont le 14 décembre et, d'ici là, j'aurai constitué cette équipe sur laquelle je pourrai me reposer aussi, avec différents types d'expertise et ce sera le temps pour moi de leur donner de réelles missions. J'ai quelques semaines pour établir les principales et donner le "la" à cette nouvelle organisation que j'ai envie de mettre en place au sein de la fédération.

Et puis cela me permettra de m'approcher de la fin de ma carrière. Je m'appuierai sur un directeur général qui mettra en place toutes les idées et qui aura, parmi ses domaines de compétences, l'habitude de travailler avec des sportifs mais pas nécessairement du milieu de la boxe. Il y a des sports qui se sont vraiment démarqués ces dernières années, qui marchent très bien, qui se sont très, très bien vendus et qui ont eu des remontées fulgurantes en termes de licenciés comme le badminton. Aujourd'hui, le rugby n'est plus celui d'il y a 20 ans. Il faut s'appuyer sur des acteurs qui viennent d'autres sports, qui nous donneront les bonnes idées et les bonnes armes pour trouver le bon fonctionnement et la bonne méthode. 

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ainsi que vos constats quant à l'état de la boxe olympique et de la boxe professionnelle ?

Il y en aura de plus en plus au fur et à mesure que j'irai voir les acteurs de terrain. Ce n'est pas construire mon programme mais notre programme, le programme de tous les acteurs de la boxe. C'est pour ça que je vais sur le terrain, dans les clubs et les comités, que je parle avec les coaches afin que, au moment où je poserai mon programme le 14 novembre, il soit au plus proche de la réalité. Si je pouvais donner 3 grandes lignes, je dirais qu'aujourd'hui, nous n'avons pas assez de licenciés (environ 65000, ndlr) et il y a des choses à faire à ce niveau-là et qu'il faut les développer. La boxe est un sport très populaire. Après 2016 (6 médailles : 2 en or, 2 en argent, 2 en bronze, ndlr), on a eu un boom de licenciés après les Jeux Olympiques de Rio mais on n'a pas su en tirer tous les bénéfices.

La boxe a tout à fait sa place au sein des écoles. Il y a quelque chose à développer pour accompagner les professeurs d'EPS et leur permettre d'enseigner la boxe. Ça réglerait d'ailleurs beaucoup de problématiques sociales car c'est un sport qui permet d'étudier, de se canaliser, qui a des règles de combat. Je crois qu'on a besoin de discipliner les élèves à l'école et de régler autrement des problèmes comme le harcèlement scolaire et sortir un peu d'un monde hyper-informatisé. Rien de tel que la boxe pour ça, car elle demande une énergie et une concentration. C'est un sport où on peut trouver la solution. Amener les personnes à la boxe, c'est aussi créer un élan du côté de la handi-boxe. On a voulu mettre sur un pied d'égalité le sport olympique et paralympique. Or la handi-boxe existe et, ça m'a marqué, elle n'est pas représentée. Clairement, il y a un travail à faire pour davantage concerner les clubs pour qu'ils puissent se structurer et accompagner et accueillir les personnes en situation de handicap prêtes à s'engager dans cette discipline et à prendre leur licence. 

Le deuxième point concerne la boxe professionnelle. Il y a 360 boxeurs professionnels selon la FFB mais très peu le sont vraiment et qui en vivent. Ils boxent très rarement et je pense que c'est à la fédération de créer une dynamique pour permettre aux boxeurs d'avoir une base. Les boxeurs auront une base pour combattre une ou deux fois par an, avec un salaire minimum lors de ces réunions pour être réellement professionnels. On ne dit pas que la fédération a vocation à les faire gagner beaucoup d'argent mais elle a vocation à proposer la même base pour leur permettre de boxer et de vivre. 

Enfin, il y a aussi un travail de fond à faire, plus positif, pour être davantage présent dans les instances internationales. Aujourd'hui, on le sait, la boxe est menacée aux JO. Il va y avoir un positionnement et certainement une attention particulière que le président devra avoir envers toutes ces problématiques. Avoir une attention particulière ne veut pas forcément dire prendre parti directement quand on ne connaît pas les tenants et les aboutissants. Le président de la FFB devra partir à la rencontre des différents acteurs, qu'ils soient olympiques ou fédératifs pour justement essayer de comprendre, de mettre en avant les décisions qui doivent avant tout être prises pour les boxeurs. Ce ne sera pas uniquement la voix de la France, car toutes les fédérations de boxe auront leur avis là-dessus. Mais on est un grand pays de sport et je pense qu'il est important de maintenir les relations avec tous les acteurs qui font la boxe à l'international, pour être écouté, être acteur et force de proposition dans les positionnements à avoir dans les mois à venir. 

"Il faut que la FFB s'implique politiquement au sein des instances fédérales internationales"

Précisément, le rôle d'un président de fédération est également diplomatique à l'international. Pensez-vous que votre proximité avec Umar Kremlev et votre rôle d'ambassadrice de l'IBA (anciennenement AIBA jusqu'à 2021) puissent devenir un frein, sachant que l'ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra (l'interview a été réalisée 48 heures avant l'annonce du nouveau gouvernement, ndlr) vous avez fortement dissuadé, pour ne pas dire davantage, d'aller vous entraîner au gymnase Loujniki de Moscou inaugurée par Vladimir Poutine alors que la guerre en Ukraine avait commencé depuis plusieurs mois ? 

Je ne considère pas qu'être en relation avec tous les acteurs de la boxe soit un frein. Il est du rôle du président d'être en relation avec tous les acteurs de la boxe, tous ceux qui font notre sport aujourd'hui. Il se trouve que l'IBA, même si elle n'organise plus les compétitions liées aux JO (depuis 2019, ndlr), a toujours été amené à organiser les compétitions telles que les championnats d'Europe et les championnats du monde, et personne ne nous a interdit de les faire. Il n'y a eu aucun frein du ministère. À partir du moment où on a la validation du ministère, il faut faire les choses pleinement, pas à moitié. On sait ce qu'est la boxe aujourd'hui. On a connu des décisions très litigieuses lors des éditions précédentes où des champions auraient dû avoir bien plus que ce qu'ils ont eu et ça, c'est parce qu'il faut une action politique à mener. Il faut que la FFB s'implique politiquement au sein des instances fédérales internationales, que cela soit dans la boxe amateur ou la boxe professionnelle. En boxe professionnelle, il y a une relation à créer avec les acteurs qui la font pour ne pas avoir nos boxeurs mis au second plan alors que nous sommes une nation forte de la boxe. 

En France, la boxe olympique est la vitrine de la discipline. Pendant les JO, le CIO a clairement fait un pas en direction de World Boxing, fédération internationale dissidente de l'IBA. La conférence de presse d'Umar Kremlev concernant les cas d'Imane Khelif, licenciée à Nice, et Lin Ti-ting quant à leur hyperandrogénéité a marqué un point de retour. À ce sujet, quelle serait votre position sur les injonctions potentielles du CIO car la boxe pourrait sortir du programme olympique dès 2028 et sur le statut de ces boxeuses ? 

J'irai au bout du projet et du sujet. J'irai questionner le CIO très clairement car il ne s'agit pas seulement de faire les JO. Il y a une différence entre faire les JO et être apte à réaliser ces JO. Les JO, c'est tous les 4 ans. Pendant ces 4 ans, des choses doivent se passer. J'entends que World Boxing a été mis en avant et qu'il y aura certainement un choix qui sera amené à être fait dans les mois à venir mais, dans ce cas, il faudra aussi être amené à apporter des réponses à des questions.

Ma question aujourd'hui, c'est : est-ce que World Boxing sera capable d'organiser des compétitions préliminaires aux JO ? On ne se prépare pas aux JO qu'avec des qualifications mais aussi avec des tournois, des championnats continentaux et mondiaux qui font qu'on est au niveau aux JO. Si, demain, je dois faire ce choix-là en tant que présidente, j'irai questionner le CIO pour qu'il m'apporte des réponses car je suis la présidente d'une fédération qui oeuvre pour ses boxeurs. On ne peut pas trouver une solution uniquement pour les Jeux olympiques. On doit trouver une solution pour l'ensemble des compétitions qui concernent les boxeurs, qu'elles soient continentales, intercontinentales ou mondiales, y compris les JO qui sont l'une des plus grandes compétitions en boxe. Ce n'est pas un choix à prendre à la légère et qui ne peut être fait aujourd'hui parce qu'on n'a pas toutes les réponses dans la mesure où on ne sait pas encore ce qui sera proposé par cette nouvelle fédération. Si je m'en tiens à tout ce qui est fait aujourd'hui, toutes les fédérations, ou du moins toutes celles qui n'ont pas décidé de boycotter toutes les compétitions, font les championnats continentaux et mondiaux organisés par l'IBA. 

Umar Kremlev entouré de Sofiane Oumiha et Estelle Mossely le 16 novembre 2023 à Paris
Umar Kremlev entouré de Sofiane Oumiha et Estelle Mossely le 16 novembre 2023 à ParisLaurent Benhamou / Sipa Press / Profimedia

Fatalement, votre proximité avec l'IBA soulève beaucoup de questions et on peut a priori considérer que vous irez dans son sens et d'Umar Kremlev. Or l'IBA via Kremlev génère beaucoup d'argent, notamment avec le sponsoring de Gazprom. Vous avez participé à la journée internationale de la boxe 2022 à Kinshasa, le pays d'origine de votre père, qui a été financée intégralement par l'IBA : craignez-vous d'être étiquetée représentante de la Russie en France, voire d'une ingérence car la boxe tricolore a besoin d'argent, rôle d'autant plus inconfortable que vous êtes Ukrainienne par votre mère ? 

Je n'ai absolument pas peur de ça car, si on en arrive là, ce ne serait que des attaques infondées car la problématique aujourd'hui n'est pas de savoir ce qui se fera demain avec l'IBA. Vous dites que je suis proche d'eux mais c'est notre fédération internationale et je suis boxeuse (rires). Je suis aussi positivement bien en place, à tous les niveaux, pas uniquement au sein de l'IBA, car je suis championne olympique et conviée à de nombreux événements politiquement importants, en France comme à l'international. Si je dois agir toujours en faveur de mon sport, si j'ai la possibilité de mettre en place des événements importants qui soient bénéfiques aux boxeurs, je le fais. Ça peut être une attaque mais ce n'est pas une chose qui me fait peur parce que le travail qui est à faire n'est pas un travail qui doit être mené avec l'IBA mais en France, au sein de la fédération avec tous les acteurs qui ont envie de s'engager dans la boxe.

Aujourd'hui, le fait que la FFB n'a pas assez d'argent, ce n'est pas parce que l'IBA ne donne pas assez d'argent mais parce qu'il y a un travail qui n'est pas fait. Après les résultats de 2016, il n'y a eu aucun sponsor alors que c'est un travail de promotion et d'exposition de notre sport qui n'est pas fait. On doit vraiment s'inspirer de ce qui a été fait ailleurs, dans d'autres sports. J'ai déjà pris l'exemple du rugby, avec des stades pleins : ce n'est absolument plus le même financement qu'il y a plusieurs années en arrière. Cela ne m'effraie pas que l'on m'attaque là-dessus parce que, pour moi, c'est choisir la facilité et arriver à des choses qui sont hors propos. Si la boxe va mal en France et si elle doit aller mieux, ce n'est pas parce qu'il y aura de l'argent de l'IBA. Ce sera parce qu'on a fait un travail qui aura permis d'avoir plus de licenciés, de ce que les gens veulent de manière générale et de mieux faire comprendre notre sport qui a 4 fédérations majeures chez les professionnels (WBC, WBA, WBO, IBF, ndlr), où quand la boxe passe à la télévision, les gens ne comprennent pas forcément ses règles et son fonctionnement. 

Il y a des choses à faire pour rapprocher les gens de ce sport qui a une aura très importante à l'international; en France, on la perd pour toutes ces incompréhensions. Il y aura donc un travail à faire pour avoir plus d'argent, pour faciliter le mécénat, l'accessibilité des différentes marques qui auront envie de s'engager auprès de notre sport. Partons d'abord de la base avant d'aller chercher plus loin avec des personnes qui en ont envie et sont compétentes dans ces domaines-là pour arriver à faire beaucoup plus pour notre sport. 

"La priorité de la fédération sera de trouver des sponsors"

En France, la valeur vectrice de la boxe reste les JO. Les différents scandales qui ont émaillé les précédentes éditions, les conditions de la réélection d'Umar Kremlev à la tête de l'IBA à Erevan, la décision en défaveur de Sofiane Oumiha en finale cette année, l'arrivée de World Boxing qui ajoute encore plus d'incompréhension : n'est-il pas normal que les sponsors sont si peu enclins à investir dans un sport où, au niveau global, rien n'est intelligible ? 

Complètement. Mais s'il y avait une envie réelle de se retirer, et aucun pays ne l'a fait pour l'instant, de toutes les compétitions de l'IBA, c'est qu'il y a dans le fonctionnement des choses bénéfiques pour les boxeurs notamment le fait d'être rémunéré, ce qui est très compliqué pour la majorité des boxeurs en France. Ce problème de rémunération est très flagrant car c'est un sport qui prend énormément de temps au plus haut niveau. Il est très difficile de concilier avec un métier si on veut performer.

NDLR : En raison de difficultés de connexion, la fin de l'entretien a été réalisée par mail. 

Vous développiez la situation des pays qui pourraient s'affilier à World Boxing mais qui, pour l'instant, restent dans le giron de l'IBA. Or World Boxing veut changer le système de vote et sortir du 1 pays = 1 voix, en instaurant un coefficient défini qui passerait notamment par le nombre de licenciés. Cela pourrait être très bénéfique pour la boxe française au niveau des instances ?

Il est normal que certains veulent être affiliés à World Boxing car c’est une fédération qui commence à être imposée par le CIO pour un maintien de la boxe aux Jeux. Seulement ils ne le font pas, car ils ont une autre fédération, en l’occurrence l’IBA, qui organise aujourd’hui toutes les plus grandes réunions sportives avec, qui plus est, une avancée majeure pour la boxe qui est la mise en place de prime de combat lors de chaque compétition amateur (En mai dernier, Umar Kremlev a annoncé un investissement de 80 millions de dollars sur la période 2024-2028 quant aux prize money. Par ailleurs, il a également doté les médaillés olympiques de prime, même si l'IBA n'organise plus les compétitions olympiques : 100.000 dollars pour l'or, 50.000 pour l'argent et 25000 pour le bronze, répartis à 50% pour l'athlète, 25% pour le staff et 25% pour la fédération nationale. Une initiative très mal perçue par le CIO, ndlr). Il y a également une aide financière qui est apportée aux fédérations qui en ont besoin.

Aujourd’hui, vous dites que World Boxing veut proposer un système de vote qui change, et donner plus d’importance au pays selon son nombre de licenciés. C'est bien, car cela va pousser les fédérations à avoir davantage de licenciés. C’est d’ailleurs un point sur lequel je souhaite mener un vrai travail de fond. Mais je ne pense pas que cela doive passer par une pression d’influence car, actuellement, beaucoup de pays n’ont pas les moyens d’avoir davantage de licenciés. Et ce n’est pas juste parce qu'ils ne font pas le travail nécessaire, mais souvent parce qu'ils n’ont pas l’argent. La politique olympique vise à donner sa chance à tout le monde, c’est pour cela qu’il existe le système de quota, ou que l’on voit participer l’équipe des réfugiés. Donner plus de pouvoir aux pays avec plus de licenciés serait aussi donner moins de pouvoir aux pays les plus pauvres. Et pour ce qui est de la corruption, les pays qui sont ciblés ne sont pas uniquement ceux qui n’ont pas de tradition pugilistique. A ce jour, que ce soit à l’IBA, à World Boxing ou dans toute autre structure, la fédération française de boxe ne pèse pas. Si je suis élue présidente, je veux que la France pèse de tout son poids dans les futures instances internationales. 

Interview Flashscore - Boris van der Vorst : "World Boxing offre une alternative au CIO par rapport à l'IBA"

On l'a dit précédemment, la France a besoin d’argent pour la boxe, que ce soit en olympique ou en professionnelle. L'IBA pourrait-elle devenir un partenaire pour amorcer la pompe dans un premier temps avant de trouver de nouveaux sponsors et est-ce que votre proximité avec son président pourra bénéficier aux pratiquants, du débutant au rémunéré, sachant que l'IBA a co-organisé vos réunions contre Anisha Basheel à la salle Wagram en 2023 puis au Forum des Halles en 2024 ? 

Oui, la France a besoin de plus d’argent. En effet, l’IBA aide des fédérations nationales mais elle aide aussi de façon plus large au développement de la boxe en donnant des bourses aux vainqueurs de grandes compétitions, ce qui avant n’existait pas et qui permet quand même aux boxeurs de pouvoir subvenir au minimum à leurs besoins. C'est le cas par exemple avec l’IBA Champions night, que j’ai moi même eu l’occasion d’organiser et, croyez-moi, tout le monde était content de boxer et de gagner de l’argent à la hauteur de leur engagement sportif. 

Ce sont des événements qui reposent aussi, bien évidemment, sur des sponsors et également sur un savoir-faire. Il ne faut pas se leurrer, la priorité de la fédération sera de trouver des sponsors et nous avons plein d’entreprises en France qui investissent dans le sport. Il s'agira aussi de s’entourer d’une équipe compétente capable de mettre sur pied des événements fédéraux d’envergure, qui attirent et où les boxeurs ont envie de boxer. Aujourd’hui, un événement fédéral peut tout à fait être porté par des structures privées à travers le mécénat ou le sponsoring, encore faut-il mobiliser les personnes compétentes dans ce domaine pour créer le lien et l’appétence.

Est-ce que vous pouvez nous donner d'ores et déjà quelques noms qui feront partis de votre équipe de campagne ? Sur le plateau de L'Equipe de choc, vous n'avez pas semblé contre le renfort de Brahim Asloum : ferait-il un bon co-listier par son passé sportif mais aussi par son expérience des instances et de propriétaire du Paris United entre 2010 et 2012 dans le cadre des World Series of Boxing, compétition organisée par l'AIBA ?

Tout sera déposé au moment voulu et avant le 14 novembre en tous cas. J’avais déjà beaucoup de soutien pour présenter cette candidature et, depuis l’annonce, je suis assez impressionnée par le nombre de personnes qui me disent : "enfin, il faut une nouvelle énergie pour la boxe".  

Brahim est une personnalité importante de la boxe qui a aussi eu l’envie de faire bouger les choses à un moment, puisqu’il s’est lui même présenté il y a 4 ans. Le président devra être celui qui rassemble tout le monde autour de notre sport et qui mettra en avant ceux qui font la boxe, c'est à dire les boxeurs, les entraîneurs et les clubs. Les autres, un monde dans lequel je vais basculer je l’espère, forment ceux qui l’accompagnent. Ils sont importants, c’est pour cela que j’irai tous les voir mais donnons enfin la priorité à ceux qui en sont la base. Car sans entraîneurs, il n’y a pas de boxeurs et sans boxeurs il n’y a pas de boxe.

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