Interview Flashscore - Pedro Delgado : "Pour le Tour, je parie sur Pogacar, Vingegaard et Carapaz, dans cet ordre"
Personnage charismatique et très aimé du public, il a remporté le Tour de France en 1988 et est monté deux fois sur le podium (1987 et 1989). Il a également remporté deux fois la Vuelta. Ces dernières années, il a travaillé comme commentateur à la radio et à la télévision, a publié un livre et continue de rouler. Flashscore s'est entretenu avec lui au sujet du Tour qui est sur le point de commencer à Bilbao.
Flashscore : Vous êtes courageux, alors nous allons commencer fort. Qui va gagner ce Tour ?
Pedro Delgado : Je parie sur Tadej Pogacar. Je le vois plus puissant que les autres. Son grand rival sera évidemment Jonas Vingegaard. Je m'attends à un grand duel entre les deux, mais mon favori est le Slovène.
Qui voyez-vous comme alternative à ce duo ? Richard Carapaz, Jai Hindley... ?
Je penche pour Carapaz. Il connaît déjà le Tour et a beaucoup travaillé sur cette course. Il l'a très bien préparée et il est possible qu'il soit une alternative aux deux qui semblent imbattables. Hindley est très bon mais je pense que cela lui coûtera un peu plus cher.
Qu'attendez-vous des Espagnols et est-ce une bonne opportunité pour Enric Mas ?
C'est compliqué. Mas a du niveau, de la volonté et de la force, mais il n'a pas le niveau de Pogacar et de Vingegaard. Son objectif principal doit être de terminer dans le Top 5. Ce serait une bonne place pour lui. Le jeune Carlos Rodriguez fait ses débuts sur le Tour et représente un grand projet pour l'avenir. Sa mission doit être d'apprendre à connaître la course. Le leader de l'équipe Ineos est Egan Bernal, mais comme il n'est pas à 100 % après son retour, je pense qu'il permettra à Carlos de rouler un peu plus à son rythme. Il doit connaître la course, ce qui est la chose la plus importante dans un Tour de France. Les attentes à son égard devraient être très élevées, mais dans un an ou deux.
Le fait qu'il n'y ait pas de long contre-la-montre favorise-t-il les grimpeurs comme Mas et d'autres qui ne sont pas des spécialistes de la lutte contre le contre-la-montre ?
Bien sûr. C'est un point en leur faveur, comme pour Mikel Landa et d'autres coureurs comme lui. Je vois Landa se battre plus pour les étapes que pour le classement général. Il roule à l'instinct, les années passent et il devrait connaître sa place dans la course. En tout cas, le niveau est très élevé sur tous les terrains et la concurrence sera maximale.
Auriez-vous aimé voir Juan Ayuso dans le Tour ?
Il est encore très jeune. S'il avait couru, il aurait dû travailler pour Pogacar et il est très ambitieux. Je pense que c'est une bonne décision s'il ne court pas cette année. Il évoluera pour les éditions futures. Ses capacités comme cycliste sont très grandes. C'est un pari important pour les prochaines années.
Quels sont les coureurs qui pourraient être des révélations dans ce Tour ?
Il est de plus en plus difficile de trouver des coureurs révélateurs. J'ai une grande confiance en Carlos Rodríguez. Je pense qu'il peut se classer parmi les dix premiers, même si c'est sa première participation à la course la plus importante du monde. Il y a beaucoup de coureurs avec un bon profil mais il y a beaucoup de facteurs qui influencent un bon résultat.
Si Remco Evenepoel avait participé, aurait-il également aspiré à la victoire ?
Le jeune prodige belge est une merveille. J'ai toujours pensé qu'il serait dans le Tour. Le manager de Soudal-Quick Step a décidé de l'emmener au Giro et de ne pas le mettre dans le Tour et cela me surprend. Ce type vise la victoire dans toutes les courses auxquelles il participe, qu'il s'agisse d'une course d'un jour, d'une course d'une semaine ou d'une course de trois semaines, comme les grands tours. On se demandera toujours ce qui se serait passé. Nous verrons à l'avenir.
À quel moment la course peut-elle être décidée ?
Ce sera une course difficile. Elle commence très agressivement avec les trois étapes d'Euskadi, puis les Pyrénées, le PPuy-de-Dôme les Alpes... Il est très important d'éviter les chutes et les problèmes mécaniques dans la première partie de la course. L'étape qui se termine à Courchevel devrait presque tout décider.
Quel est votre pari pour le podium sur les Champs-Élysées ?
Premier Pogacar, deuxième Vingegaard et troisième Carapaz. C'est ainsi que je vois les choses avant le départ.