Interview Flashscore / Sebastián Coates : "Il n'y a pas de favoris dans une Coupe du monde"
La Coupe du monde approche à grands pas et l'Uruguay retrouve le Portugal, dans un groupe où figure aussi le Ghana et la Corée du Sud. Quelles sont vos ambitions et vos attentes pour votre troisième Mondial ?
En premier lieu, nous devons être concentrés et nous préparer de la meilleure façon pour le premier match contre la Corée du Sud. Je parle de ma propre expérience : le premier match de la Coupe du monde est toujours très compliqué, très nerveux. Les deux autres fois, le premier match ne s'est pas avéré très bon, mais nous devons nous concentrer pour aller chercher la victoire, pour ensuite affronter le deuxième match de la meilleure des manières. Je pense que le premier match est toujours celui qui marque le plus le groupe, parce qu'après, même si on va essayer de gagner tous les matches, on peut spéculer un peu sur les autres résultats aussi.
La phase de groupes est une compétition courte. Il n'y a que trois matches et si ne pas gagner le premier n'hypothèque rien, ça complique la tâche...
Oui, exactement. Au Brésil, nous avons perdu contre le Costa Rica lors du premier match, puis nous avons dû gagner les deux autres. Lorsque vous dépendez d'un résultat, cela devient parfois très compliqué. La meilleure chose que nous puissions faire aujourd'hui est de bien nous préparer, d'être dans l'état d'esprit pour le premier match et de ne pas penser à ce qui va suivre. Il ne faut pas penser au match contre le Portugal, qui est évidemment une équipe avec de nombreux joueurs de très bon niveau et qui sera vraiment compliqué, aussi bien pour eux que pour nous.
Avant de parler des adversaires de l'Uruguay, cette Coupe du monde est différente en tous points, dans un lieu inédit, avec une culture qui lui est propre et à une période inhabituelle de l'année. Nous avons entendu de nombreux joueurs et entraîneurs se plaindre. Comment vous, en tant que professionnels et en tant que groupe, gérez-vous cela ?
Prendre une telle décision, programmer une Coupe du monde à cette date, avec autant de matches en si peu de temps alors qu'on a déjà commencé le championnat, avec beaucoup de matches disputés avant et encore beaucoup après... Dans mon cas personnel, j'essaie de me concentrer d'abord sur le fait d'être bien physiquement, évidemment, et sur des choses que je peux contrôler. Il y a des choses que je ne peux pas contrôler et dépenser de l'énergie pour cela détourne également l'attention de ce que je peux réellement faire pendant une Coupe du monde. Il y a des choses négatives, bien sûr, mais il y en a d'autres qui sont positives. Le Mondial commence maintenant et c'est peut-être la principale différence avec les précédentes éditions où nous avions déjà terminé les championnats, au terme d'une saison très difficile où nous nous arrêtions pendant 15 jours avant de reprendre la compétition. Ce n'était pas idéal non plus. C'est pourquoi je dis qu'à propos de toutes les choses qui ne sont pas habituelles en Coupe du monde, il y a aussi des aspects positifs.
Vous connaissez le championnat portugais, vous connaissez les joueurs portugais, la grande majorité joue hors du Portugal. Lors de la dernière Coupe du monde, l'Uruguay a battu le Portugal en huitièmes de finale. Sera-ce le grand match du groupe, selon vous ?
En théorie oui. Évidemment, le Portugal a de grands joueurs qui sont en forme. Mais nous aussi. On a un mélange de joueurs expérimentés et de nouveaux qui sont à un super niveau, comme Valverde, Bentancur, Darwin, Ugarte. Ça va être un match intéressant, mais nous devons nous concentrer sur le premier match et ensuite, je vais devoir affronter beaucoup de coéquipiers avec qui j'ai joué. Espérons que l'Uruguay gagne !
La Corée du Sud est le premier adversaire de l'Uruguay. Dans certaines ligues européennes, comme l'Angleterre et l'Allemagne, il y a beaucoup de joueurs asiatiques et ils font preuve de qualité. Vous ne pouvez pas arriver décontractés.
Non, pas du tout. Théoriquement, le plus beau match pour beaucoup sera Uruguay-Portugal, mais évidemment nous ne devons pas penser ainsi. Nous pensons que la Corée du Sud et le Ghana seront des matchs très difficiles. Nous les avons affrontés à d'autres occasions et cela a toujours été très difficile. Nous avons également joué contre la Corée après la Coupe du monde et ce sont des joueurs qui sont bons physiquement et techniquement aussi. Nous le savons, c'est pourquoi j'ai parlé de bien nous préparer pour le premier match et de ne pas se concentrer sur ce match contre le Portugal. Nous devons essayer de gagner le premier match et ensuite nous concentrer sur le match contre le Portugal.
Avec tout ce qui entoure la compétition, la date à laquelle elle se déroule, la surcharge physique de joueurs... Il y a des équipes qui ne vont même pas disputer des matchs de préparation avant la Coupe du monde. Compte tenu de tout cela, qui est le principal favori d'après vous ?
Dans une Coupe du monde, il n'y a pas de favoris. Évidemment, il y a des équipes qui ont des joueurs qui démontrent souvent, week-end après week-end, qu'ils sont à un très bon niveau. Mais quand c'est une Coupe du monde, ça change beaucoup. C'est la raison pour laquelle à chaque fois, il y a toujours eu une équipe sur laquelle personne ne comptait et qui est allée loin dans la compétition. Certes, il y a les favoris habituels, le Brésil, l'Argentine, l'Allemagne, même le Portugal et nous. J'aime aussi l'équipe qu'on a, je pense qu'on peut aussi croire en ce qu'on peut faire. Mais après, dans un match, nous pouvons avoir une mauvaise journée et lors de la Coupe du Monde, vous pouvez sortir tout de suite.