Interview Flashscore - Sorba Thomas (Nantes) : "Je veux jouer avec le sourire aux lèvres"
Il n'a manqué qu'un brin de réussite pour que Sorba Thomas ne fasse une entrée tonitruante en Ligue 1. Si la transversale de Guillaume Restes a refusé le but au Gallois, l'ailier droit s'est tout de même immédiatement mis en valeur avec le FC Nantes. Alors que se profile son premier match à la Beaujoire, le natif de Londres a pris le temps de se raconter pour Flashscore, lui qui insiste particulièrement sur la joie qu'il prend à jouer et le plaisir qu'il veut donner aux supporters canaris.
Flashscore : Vous avez disputé votre premier match de Ligue 1 à Toulouse. Comment l'avez-vous vécu ?
Sorba Thomas : C'était une bonne expérience, vraiment différente de ce à quoi j'étais habitué en Championship. Les fans sont plus présents, ce qui est toujours bien. Il y avait deux bonnes équipes, mais on a fini sur un match nul (0-0).
Vos débuts auraient pu être parfaits, car vous avez été proche de marquer un but magnifique.
Je sais... (sourire) J'ai eu une chance de mettre le ballon au fond des filets, mais cela ne s'est pas fait. Mais c'est une bonne chose que je puisse me positionner dans ces zones du terrain. Mon temps viendra.
Vous vous êtes présenté de la meilleure des manières. Et puis ce n'est pas souvent qu'on voit des joueurs gallois en France.
Oui, c'est vrai. C'est aussi ce que m'a dit le coach. Il y en a eu un peu (Jordan James vient de signer à Rennes, ndlr). Peut-être qu'il y en aura plus qui viendront à l'avenir.
Avez-vous cherché conseil auprès de vos compatriotes ? On pense évidemment à Aaron Ramsey qui a joué à Nice.
Vous savez, on a envie de marcher dans les pas des légendes galloises. On aimerait gagner les mêmes trophées, même si on ne sait jamais ce qui peut se passer. Vous voyez des personnes comme lui qui viennent jouer en Ligue 1, cela prouve à quel point elle est renommée. Quand l'opportunité s'est présentée à moi, je n'ai pas réfléchi.
"Toujours bon de savoir qu'on peut entendre la vérité"
Vous avez joué plusieurs saisons à Huddersfield (3 ans et demi, hormis un prêt de 6 mois à Blackburn, ndlr), comment s'est déroulé votre transfert à Nantes ?
Les agents ont démontré beaucoup d'intérêt. J'ai parlé avec le coach, les gens du club, le projet est important, Nantes a une grande histoire. Et comme je l'ai dit, je n'ai pas réfléchi. Je peux évoluer dans l'un des meilleurs championnats du monde. Ici, je peux profiter et évoluer dans mon football.
Vous êtes principalement un ailier droit, mais vous pouvez aussi évoluer un peu partout. Quel genre de joueur êtes-vous ?
Je suis quelqu'un qui répond à ce que le coach demande et qui se donne à 100 %. Je ferai tout ce qu'il faudra pour aider l'équipe. J'ai une bonne palette de jeu. Je ne suis pas juste quelqu'un qui va faire des remises en jeu ou tirer des coups de pied arrêtés. Je peux faire différentes choses. Je suis un ailier avec un style direct. Je mets beaucoup d'énergie sur le terrain pour aider autant défensivement qu'offensivement. Je ne dirais pas que je suis un grand buteur, mais quand il faut créer des occasions et distribuer des passes décisives, je montre mes forces. J'aide l'équipe et l'équipe m'aide.
Vous êtes aussi un joueur qui aime divertir les spectateurs. Dimanche, vous découvrirez la Beaujoire. Vous connaissez l'ambiance ?
La semaine dernière, j'ai pu constater que le parcage était très bruyant, parfois même autant que les supporters de Toulouse. J'ai hâte ! On s'est entraînés aujourd'hui dans le stade et rien que le fait de le voir, cela a été incroyable. Ma famille sera là. Ce sera une grande opportunité pour eux de se fondre dans l'environnement et de profiter aussi. Dans mon cas, ce sera aussi l'occasion d'offrir du spectacle pour les supporters et leur apporter les 3 points.
Antoine Kombouaré est une personnalité très forte du football français. Quand il a quelque chose à dire, il le dit. Son management vous convient-il ?
Oui, il est gentil et il dit ce qu'il faut. C'est toujours bon de savoir qu'on peut entendre la vérité. C'est bien pour mon développement. Ça l'est pour tout le monde.
L'équipe est très cosmopolite. Avez-vous déjà tissé des connexions avec vos coéquipiers ?
L'anglais n'est pas la langue maternelle de tout l'effectif, mais mes coéquipiers essaient de me parler. Je suis quelqu'un qui comprend visuellement les signes. Je comprends vite, mais ça aide qu'on me parle anglais. On a essayé de m'apprendre des mots de français aussi. Je commence à apprendre. Je me plais ici.
Vous venez du Championship. Récemment, plusieurs joueurs de cette division ont été recrutés tels qu'Iliman Ndiaye ou Ismaïla Sarr la saison dernière à l'OM et Jonathan Rowe va les imiter dans les heures à venir. Comment définiriez-vous le niveau de la D2 anglaise et pourquoi venir en France ?
Toutes les personnes présentes en Angleterre veulent forcément jouer dans les meilleurs championnats, avec les meilleurs joueurs et les meilleures équipes. La Ligue 1 permet cela. Regardez, cela a attiré Lionel Messi ! Cela touche beaucoup de gens dans le monde. Bien sûr, beaucoup veulent aussi évoluer en Premier League. Pour moi, le championnat français est vraiment intense. Je l'ai vu la semaine dernière. Je me suis rendu compte de son caractère compétitif. Et les supporters sont vraiment présents et impliqués.
Nantes a une vraie culture de la formation et du jeu, les supporters ont beaucoup d'attentes. Pensez-vous être au bon endroit ?
Oui, il faut avoir des attentes, c'est toujours bien. Je me fixe toujours des objectifs. Je veux juste profiter, m'amuser avec mon football, divertir les supporters à domicile et à l'extérieur. Je veux qu'ils quittent les stades en disant "Sorba Thomas a fait ça et ça", qu'ils parlent de l'équipe... Je veux jouer avec le sourire aux lèvres et les résultats arriveront avec.
Ressentez-vous justement de la pression vis-à-vis des supporters ?
Je suis définitivement mieux intégré dans l'équipe désormais. C'est le parfait moment pour qu'on se serre les coudes ensemble. Je les aide et ils m'aident. Je ne ressens pas de pression. Je fais le sport que j'aime depuis que je suis tout petit. Je joue d'ailleurs comme l'enfant qui avait un ballon en banlieue londonienne, qui s'amusait avec ses amis. Tu dois aimer cela. C'est ce que je fais.
Vous avez disputé la Coupe du monde 2022 : venir à Nantes est-il le meilleur moyen pour vous montrer et jouer un deuxième Mondial dans 2 ans ?
Oui, bien sûr. On entre dans une nouvelle ère du football gallois. Nous avons un nouveau staff. Les joueurs jouent dans des championnats compétitifs. Je me focalise sur moi et Nantes. J'espère que le sélectionneur le suivra et que je ferai partie du renouveau. Tout ce que je peux faire, c'est faire le job sur le terrain. Je veux qu'on voit que je suis prêt et que je m'améliore.
Que peut-on vous souhaiter pour cette saison ?
De l'exaltation. Des occasions. Beaucoup de sourires. Il y aura forcément des moments plus difficiles, mais je suis quelqu'un de très optimiste et positif qui va rebondir en parlant et en me donnant sur le terrain.