Exclu - Boquete: "Je pense que la Coupe du monde sera remportée par une équipe européenne"
Flashscore : Qu'attendez-vous de la Coupe du monde sur le plan organisationnel et sportif ?
Vero Boquete : j'attends une Coupe du monde à la hauteur de ce qu'elle est, c'est-à-dire le plus grand événement footballistique de la planète. De plus, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont fait beaucoup d'efforts pour pouvoir l'organiser, je m'attends donc à un grand effort de leur part. Sur le plan sportif, le niveau n'a jamais été aussi élevé. Cela signifie que nous allons assister à un grand spectacle, surtout après la phase de groupes.
Le football féminin progresse à pas de géant. Êtes-vous surprise par cette croissance rapide ?
Non parce que le potentiel a toujours été là, il fallait juste le laisser se développer et le faire avancer. C'est ce qui se passe aujourd'hui et c'est de là que vient le boom.
Juste pour participer, chaque joueuse sera payée 30 000 dollars et les championnes 270 000 dollars chacun : qu'est-ce que cela signifie ?
C'est le plus grand développement du football féminin de ces dernières années et cela montre ou confirme le grand intérêt de la FIFA pour le développement de ce sport. C'est la première fois que l'argent va directement aux joueuses, et c'est évidemment une motivation pour l'avenir. Vous ne vous entraînerez plus pendant 4 ans juste pour avoir le bonheur de jouer une Coupe du Monde mais vous le ferez aussi parce que c'est votre métier et que vous pouvez en vivre. Cet argent sera utile au quotidien, pour être plus professionnelle, pour améliorer votre préparation individuelle... Et à la prochaine Coupe du monde, le niveau sera encore plus élevé.
Pensez-vous qu'il soit impossible qu'un jour le football féminin soit au même niveau que le football masculin ? Est-ce utopique de penser cela ?
Pour l'instant, c'est une utopie parce que je crois aussi que les salaires de nombreux footballeurs sont supérieurs à ce qui est éthiquement correct. Mais l'objectif n'est pas d'égaler les salaires, mais de les augmenter et de les améliorer pour pouvoir élever le niveau, offrir un meilleur spectacle, attirer plus de gens, générer plus de revenus et, bien sûr, cela se reflétera dans les salaires ou les revenus des joueuses.
Vous avez joué dans de nombreux pays et vous connaissez bien le football actuel. Parlez-nous de vos favoris pour cette Coupe du monde ?
J'ai eu la chance de jouer dans les meilleurs championnats du monde à leurs meilleurs moments : les États-Unis, la Suède, l'Allemagne, la France... Chaque pays et son football ont leurs avantages et leurs inconvénients, mais j'ai pris beaucoup de plaisir dans chacun d'entre eux. J'ai grandi en tant que footballeuse en devant m'adapter à différents styles de jeu, à différentes méthodes d'entraînement, à différentes exigences physiques... et j'ai grandi en tant que personne avec différentes expériences de vie, différentes cultures, différentes façons de vivre et de penser.
Sur quelle équipe parieriez-vous 100 euros ?
Je ne suis pas une parieuse, mais je pense que ce sera une Coupe du monde très européenne. Bien qu'il faille toujours compter sur les États-Unis, je pense que l'Allemagne, l'Angleterre, la Suède et la France ont de meilleures chances cette fois-ci. Le vainqueur viendra d'Europe.
Quelle Espagne aimeriez-vous voir ?
J'attends avant tout du professionnalisme et de l'ambition. Si elles ont cela, elles peuvent aller au moins jusqu'aux quarts de finale... et à partir de là, cela dépend de beaucoup d'autres choses, et pas seulement d'elles.
Est-ce que quelqu'un vous manque dans l'équipe nationale, à part vous-même ?
Oui, bien sûr : Mapi León, Patri Guijarro, Sandra Paños... quelques-unes des "15" qui ont été écartées, mais peut-être aussi quelqu'une d'autre qui n'a jamais été prise en considération.
Quelles sont les joueuses clés pour l'Espagne ?
Aitana Bonmatí, Mariona Caldentey, Jenni Hermoso et, je l'espère, la meilleure version possible d'Alexia Putellas et d'Irene Paredes.
Quelles sont les autres joueuses de la Coupe du Monde qui, selon vous, feront la différence ?
Il est difficile de citer des noms, car beaucoup d'entre elles dépendent du niveau de leur équipe nationale et du contexte dans lequel elles évoluent. Mais je m'attends à ce que certaines jeunes Américaines surprennent, Samantha Kerr jouant à domicile, Caroline Graham Hansen et Ada Hegerberg avec la Norvège, Lena Oberdorf avec l'Allemagne, Barbra Banda avec la Zambie, Melchie Durmornay avec Haïti... et il est certain qu'il y aura une nouvelle star.
Quelle équipe pourrait être la révélation ?
Le Maroc, le Portugal, la Zambie peuvent surprendre. Je ne pense pas qu'être une révélation signifie aller trop loin, mais cela signifie surprendre en phase de groupes.
Megan Rapinoe prend sa retraite, qu'est-ce que cela signifie pour le football féminin ?
Visibilité et respect. Elle a utilisé sa voix pour améliorer notre sport, la situation des femmes, les questions de discrimination et toute autre cause sociale. Elle a également fait son travail avec brio, en jouant au football. Elle a été et est toujours une leader sur et en dehors du terrain.
D'où suivrez-vous la Coupe du monde, de Florence ?
Oui, car je serai en pré-saison avec la Fiorentina, mais je me rendrai à Barcelone pour commenter certains matches de la Coupe du Monde sur TVE, ainsi que pour d'autres médias.