Auteur d'un début d'année 2024 tonitruant avec une deuxième place au Dubai Invitational, à un coup de Tommy Fleetwood, et une victoire au Dubai Desert Classic, Rory McIlroy a connu des semaines plus délicates, avec simplement une 3e place au Valero Texas Open (à 9 coups de la gagne). T22 au Masters à 15 coups de Scottie Scheffler, T33 au Arnold Palmer Invitational, le Nord-Irlandais a un peu traîné sa peine tandis que son divorce d'avec Erica Stoll se précisait avant d'être annoncé officiellement à deux jours du 1er tour du PGA Championship.
Et puis le Zurich Classic disputé sous format fourball avec Shane Lowry a changé la donne pour "Rors". La victoire acquise en Louisiane a redonné confiance au quadruple vainqueur de Majeurs. Et une semaine avant le 2e Majeur de l'année qu'il a remporté en 2012 et 2014, le numéro 2 mondial a remporté le Wells Fargo Championship avec un -17 total, soit 5 coups de mieux que Xander Schauffele, et surtout au terme d'un 4e tour ébouriffant achevé avec une carte de 65 (6 coups sous le par) et deux eagles sur le retour. C'est la 4e fois qu'il l'emporte en Caroline du Nord et c'est précisément à Charlotte qu'il avait ouvert son palmarès sur le PGA Tour en 2010, quand le tournoi s'appelait le Quail Hollow Championship.
Rival numéro 1 de Scheffler
Ce regain de forme intervient précisément quand le PGA Championship revient au Valhalla Golf Club de Louisville, dix ans après le dernier passage dans le Kentucky. Et donc, McIlroy revient en territoire conquis. Une bonne nouvelle au moment de se coltiner Scheffler, numéro 1 mondial et vainqueur, entre autres, du Masters il y a un mois.
Néanmoins, et l'effervescence autour de sa rupture en a une nouvelle fois attesté, le Nord-Irlandais est certainement la figure la plus emblématique du golf actuel. Dans Golf Digest, le journaliste Joey Beall a résumé la pensée générale : "McIlroy n'est pas seulement une entité publique. Il est sans doute la figure la plus célèbre du jeu maintenant que les apparitions publiques de Tiger Woods sont limitées à quelques semaines. Rory est derrière le micro à chaque tournoi, prêt à exprimer ce qui se passe dans son jeu ou dans le jeu en général tout en étant introspectif, vulnérable, patient, réfléchi et charmant".
Ardent défenseur du PGA, "trahi" par Jon Rahm qui a cédé aux sirènes du LIV à la surprise général, "Rors" a conservé toute son aura car il parle juste et clair, même si la situation peut devenir pesante, comme cela peut être le cas en ce moment même car sa conférence de presse a davantage été suivie pour connaître les raisons de son divorce que pour son état de forme. "Il se situe quelque part entre la célébrité et la royauté, constate Beall. Cela peut être une bénédiction, mais aussi un fardeau".
Au moment d'entrer en lice, difficile de savoir ce qui peut se tramer dans la tête de McIlroy. Sur le plan du jeu, il a une nouvelle fois prouvé qu'il serait là pour jouer les premiers rôles. Une décennie après son dernier Majeur, il est temps pour lui de mettre fin à une disette beaucoup trop longue pour un joueur de sa trempe et de son charisme.
