Joao Neves, 20 ans et déjà patron contre l'OM
Il fallait le voir, juste avant la mi-temps, se projeter dans l'axe tel un avant-centre avant de replacer ses coéquipiers comme un taulier expérimenté. Joao Neves est arrivé de Benfica cet été dans la capitale avec dans le dos l'étiquette d'un énième milieu de terrain à 60 millions d'euros depuis l'arrivée de QSI en 2011. Mais le début de la saison a confirmé les espoirs de le voir reprendre le flambeau des illustres Thiago Motta et Marco Verratti, aidé par son compatriote Vitinha.
Dimanche soir, des deux milieux de terrain de poche (1,72m et 1,74m), c'est bien Neves qui a brillé. D'abord en ouvrant la marque dès la 7e minute, profitant d'un centre de Nuno Mendes repoussé dans ses pieds par Gerónimo Rulli. Serein, il a tranquillement expédié le ballon dans les filets, avant de laisser éclater sa joie pour son premier but sous les couleurs parisiennes.
Il n'y a pas de meilleur moment pour un premier but qu'un Classique OM-PSG, au Vélodrome, qui plus est annoncé serré comme celui de cette année - il ne le fut finalement pas du tout.
Maillot dans le short
Le Portugais vient ajouter un but à sa panoplie après déjà avoir délivré six passes décisives lors des huit premiers matches.
Visage avenant, maillot rentré dans le short "à la papa" et gaucherie certaine dans la démarche, Neves ne paie pas de mine. Mais il a une sacrée "garra" pour récupérer encore et encore les ballons, lui qui n'est même pas placé en pointe basse du milieu mais en relayeur.
Et ce, avec une grande tranquillité dans ce match pourtant annoncé bouillant. Dans le temps additionnel de la première mi-temps, certains de ses coéquipiers étaient, chose rare, en train de se faire balader par Mason Greenwood et Elye Wahi, et c'est lui qui est venu siffler la fin de la récréation et reprendre le ballon.
Luis Enrique lui avait visiblement demandé de permuter entre le milieu et la pointe de l'attaque, un registre a priori très éloigné de ses qualités athlétiques et footballistiques mais Neves s'y est plié avec énergie, quitte parfois à agacer un Kang In Lee qui l'a enjoint à se replacer dans le coeur du jeu à plusieurs occasions.
"Il est parfaitement adapté à nos idées de jeu, par sa mobilité, ses qualités footballistiques dans la dernière passe et la défense, son courage pour aller dans la surface de réparation, avait salué Luis Enrique fin août. Je pense que les supporters vont l'adorer".
Le capitaine Marquinhos a quant à lui glissé : "c'est un monstre, il s'est rapidement adapté au jeu et à l'équipe. (...) Il est jeune mais déjà mûr".
Seul bémol dans son début de saison, des prestations timides et insuffisantes en Ligue des champions. Dominer la Ligue 1 n'est qu'une première étape dans son cursus : les exigences au PSG sont tout autres.