Johannes Boe, une année de transition pour le glouton du biathlon ?
Ce n'est pas plus la Coupe de monde, c'est le championnat de Norvège ! Un simple coup d'œil au classement général suffit pour comprendre cette écrasante domination avec 6 biathlètes au 6 premières places. Pourtant, le leader n'est paradoxalement pas le plus en vue, quand bien même, il s'appelle Johannes Boe et même s'il est le seul cette saison à avoir remporté 3 courses.
En retrait, mais toujours leader
Depuis la fin de la carrière de Martin Fourcade, le cadet de la fratrie Boe est le personnage dominant du biathlon mondial. Quentin Fillon-Maillet a certes glané des titres olympiques et remporté la Coupe du monde il y a deux ans, mais, sur la durée, Johannes Boe est dans une autre dimension, au point de rendre la compétition lassante.
Cette saison, il est comme toujours aux avant-postes, mais en net retrait par rapport à l'année dernière où il avait outre-mangé la concurrence, ne laissant que quelques miettes à ses adversaires. Cet hiver, même s'il demeure rapide à skis, ses performances au tir autorisent ses rivaux à croire en une baisse de régime du taulier de la discipline.
En revanche, Boe reste le plus régulier. Moins gagnant (3 fois néanmoins) mais toujours placé, il ne survole pas, mais reste dominant à mi-parcours. Cinquième en sprint, 3ᵉ en individuel, il domine en poursuite, de peu (7 points d'écart avec Johannes Dale après 5 épreuves disputées sur 7) et en mass-start (une victoire lors de la seule levée de la saison jusqu'à présent). Ce n'est pas écrasant, mais c'est amplement suffisant pour compter 78 points d'avance sur Tarjei à 9 courses de la fin.
Au top pour les Mondiaux ?
Pour le gros globe, l'affaire est entendue ou presque. En revanche, les jeux sont ouverts pour les championnats du monde qui se tiendront à Nove Mesto du 5 au 18 février. Cette saison, Johannes Boe n'a remporté que 3 courses (la poursuite à Hochfilzen puis la poursuite et la mass-start à Lenzerheide).
Les deux étapes en Allemagne (Oberhof et Ruhpolding) n'ont pas été de francs succès, loin de là, avec un seul podium, sur la poursuite à Ruhpolding. Boe ouvre la porte au tir avec aucune course sans faute, un seul 19/20 et deux 18/20. Sur le sprint de Ruhpolding, avec un 9/10, il a dû se contenter de la 9ᵉ place.
Alors qu'il partait avec un avantage psychologique indéniable la saison dernière, Boe semble moins efficace. Sa nouvelle paternité a peut-être aussi remis certaines choses en perspective alors que les Jeux olympiques de Milan-Cortina sont dans deux ans. Mais si cette saison n'est pas charnière pour lui, la perspective de rajouter quelques médailles à son palmarès devrait être de nature à réveiller le vorace qui est en lui.