John Textor, la bataille du maintien la fleur au fusil ?
John Textor est-il un éternel optimiste ou un fossoyeur aveuglé ? À chaque prise de parole, le boss de l'Olympique Lyonnais affiche ses ambitions, aux antipodes du classement de son club, battu pour la deuxième fois consécutive en Ligue 1 samedi soir à domicile par Rennes (3-2) après avoir trébuché au Havre (3-1).
Un mercato dans tous les sens
Après 19 journées, l'OL est 16e avec 16 points, à 3 unités d'un retour à l'éclairage de la lanterne rouge. Pourtant, Textor conserve une incroyable foi en son projet. Son vestiaire a besoin d'expérience mais la venue de Nemanja Matic, 35 ans, demeure étonnante surtout avec un contrat de deux ans et demi. En revanche, il a cassé la tirelire pour s'offrir Malick Fofana et Gift Orban à La Gantoise. Des prospects avec du potentiel certes mais qui, dans le contexte actuel, seront immédiatement mis sous pression. Fofana a d'ailleurs subi un sacré bizutage en Ligue 1 contre Rennes.
Les deux autres cibles étaient Saïd Benrahma et Arnaut Danjuma, deux joueurs avec des salaires de Premier League et, dans le cas du deuxième, une réputation d'élément talentueux mais difficile comme ce fut le cas à Villarreal où son comportement n'a pas plus à tout le monde. D'ailleurs, sa piste a été abandonnée, au profit de l'international algérien, arrivé à bon port au terme d'un imbroglio juridique imputable aux Hammers.
Orel Mangala est également arrivé avant la fermeture du marché pour un prêt avec option d'achat en provenance de Nottingham Forest et aucun défenseur central d'expérience n'est arrivé, alors que qu'il s'agissait a priori un poste prioritaire, Adryelson n'ayant pas encore le rythme européen pour s'imposer dès à présent.
Aveuglé ?
Pierre Sage se retrouve donc avec 7 nouveaux joueurs pour reconfigurer son équipe. Des renforts certes, mais aussi tout une gamme d'automatismes à trouver et à développer, alors que le temps presse, avec la réception de l'Olympique de Marseille ce dimanche pour inverser une spirale négative. Entre le 1/8 de finale de Coupe contre Lille en milieu de semaine, un déplacement à la Paillade et la venue de Nice au Groupama Stadium, les deux semaines à venir sont ardues. Ensuite, le calendrier sera plus abordable, avant un enchaînement redoutable : Brest-PSG-Monaco-Lille à partir de la mi-avril.
Où en sera l'OL à ce moment-là ? Car si les concurrents directs n'avancent pas, ils peuvent, comme les Gones en décembre, signer une série de bons résultats qui les relance totalement. Cependant, Textor n'est pas inquiet, bien au contraire. "Il n'est pas question "d'absence probable de qualification" (il reprend les termes de la question sur l'avenir européen du club, ndlr) dans notre vestiaire, car nous sommes chaque jour plus forts", a-t-il martelé dans les colonnes de L'Equipe. Et d'ajouter un peu plus tard : "l'équipe s'améliore chaque jour. Même si cela doit me valoir de vives critiques, je répète que l'OL n'est pas un club qui descend. Nous abordons chaque match avec la conviction rationnelle que nous allons le gagner".
À chaque sortie médiatique, Textor demeure convaincu du bien fondé de ses choix, tant pour le sportif que l'adminitratif. Mais alors que Botafogo a dévissé après avoir dominé le championnat du Brésil pendant deux-tiers de la saison, que Molenbeek est avant-dernier en Belgique et que les supporters de Crystal Palace poussent depuis des mois pour qu'il vende ses parts du club (45%), Textor n'enchaîne pas les succès, bien au contraire.
Alors que les clubs du bas de tableau ont vite saisi l'urgence, lui paraît serein. De quoi irriter sa fanbase qui a toujours soutenu les joueurs et fait bloc dans la tempête, mais qui pourrait très vite rediriger leur colère vers le propriétaire si les promesses de lendemains qui chantent conduisent leur club dans une situation inextricable.