José Luis Gayà, l'amour du Valencianisme plus fort que les sirènes du mercato
L'adage dit qu'il vaut mieux être roi de son village que prince à Paris. José Luis Gayà n'est pas Carlos Soler. Alors que le milieu de terrain a quitté le Valencia CF pour le Paris Saint-Germain fin août, le capitaine che, lui, a prolongé.
A 27 ans, le latéral gauche a débuté sa 9e saison professionnelle avec son club formateur. "Talisman" de la Roja avec qui il n'a jamais perdu, Gayà apparaît souvent dans les rumeurs de transfert, principalement au FC Barcelone qu'il affronte ce samedi soir (21h), mais lui n'en a jamais démordu : il veut absolument jouer avec les Blanquinegros. Cet octobre, il a officiellement prolongé jusqu'en 2027. De quoi devenir un emblème absolu du VCF et de la ville.
Capitaine charismatique
Lancé par Juan Antonio Pizzi en avril 2014, José Luis Gayà a connu les vaches maigres, la fin de l'ère Salvo et l'arrivée de Peter Lim à la tête du club fondé en 1919. Tout a changé à Valencia, sauf lui. Héritier des Amadeo Carboni, Jordi Alba et Juan Bernat à son poste, il s'est imposé naturellement comme leader sur le terrain mais aussi en dehors. Exemplaire en toute occasion, il a pris le brassard de capitaine après le départ forcé de Dani Parejo à Villarreal en 2020.
Depuis la victoire en Copa del Rey et le départ de Marcelino García Toral en 2019, malgré les tempêtes, les déroutes, les choix de techniciens qui, depuis 3 ans, se sont succédé avec guère d'empreinte sur le jeu (Albert Celades, Javi Gracia, José Bordalás) et seulement une finale de Copa del Rey, perdue contre le Betis en mai dernier, pour égayer des saisons mornes, Gayà est resté à bord alors qu'il pourrait gagner des titres ailleurs et avec un bien meilleur salaire. Il percevra un peu plus de 3M€ par an. Certes, les émoluments les plus élevés de l'effectif mais assurément moins que ce qu'il aurait pu prétendre ailleurs.
Personne n'aurait pu lui en vouloir s'il avait décidé de réorienter sa carrière. Mais lui n'a qu'une envie : porter l'écusson à la chauve-souris. "Le club a toujours misé sur moi et je veux remettre le Valencia CF à la place qu'il mérite, a-t-il déclaré lors de sa prolongation. Je suis là où je veux être et le plus important est d'être loyal envers le club. J'ai grandi ici depuis que j'ai 11 ans. Être là dans les bons et les mauvais moments est très spécial, c'est un sentiment difficile à expliquer".
Destin de "one-club man"
José Luis Gayà a décidé de devenir "one-club man", l'équivalent d'un Francesco Totti à la Roma, d'un Koke Resurrección à l'Atlético de Madrid, d'un Carles Puyol au FC Barcelone. Et vu la situation économique et sportive du Valencia CF, il faut nourrir un amour démesuré pour son maillot de toujours. "Il a vu le visage le plus amer du football avec la gestion de Meriton (la société de Peter Lim propriétaire du club, ndlr) mais il a prouvé que dans les difficultés, il ressentait le valencianisme comme peu, écrit Pablo Leiva dans SuperDeporte, le quotidien sportif local. C'est un supporter sur le terrain et il est clair qu'il veut soulever des trophées avec le brassard de capitaine de son équipe".
Troisième joueur le plus jeune à avoir atteint 300 matches avec Valencia derrière Fernando Gómez et Gaizka Mendieta, Gayà s'approche des 554 apparitions officielles en blanquinegro du "Catedrático" Gómez. Ce n'est pas un hasard si la direction a convoqué plusieurs légendes locales pour l'officialisation de la prolongation du capitaine che. Pep Claramunt, Fernando Gómez, Ricardo Arias : trois symboles valenciens pour transmettre le flambeau à un joueur qui a préféré l'amour de sa terre à une carrière plus clinquante.