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Jour de repos au rallye-Dakar après une première semaine en trombe

Avec AFP
Brian Baragwanath le 5 janvier lors de l'épreuve de Paris-Dakar.
Brian Baragwanath le 5 janvier lors de l'épreuve de Paris-Dakar.AFP
Les coureurs du Dakar 2023 bénéficiaient lundi d'une journée de repos bienvenue, à mi-parcours d'une épreuve partie en trombe dans la rocaille et les pluies saoudiennes qui ont fait de la casse.

Le rallye-raid s'est élancé le 31 décembre sur la mer Rouge avec 790 concurrents sur la ligne de départ. Au moins 72 manquent désormais au tableau.

C'est peu, comparé aux 163 concurrents ensablés qui avaient jeté l'éponge dès la première étape sur le sol africain de l'édition 1988. Il n'en reste pas moins que la 45e édition a perdu certains des favoris. Le Britannique Sam Sunderland (GasGas), tenant du titre, a été le premier à abandonner en moto sur chute, suivi par l'Américain Ricky Brabec (Honda).

Du côté des autos, Stéphane Peterhansel, "Monsieur Dakar" 14 fois sacré derrière un volant et un guidon, a quitté l'aventure vendredi avec son copilote Edouard Boulanger blessé, deux jours après le retrait des outsider Orlando Terranova/Alex Haro Bravo (Prodrive). "C'est un Dakar plus long, plus difficile, avec plus de kilomètres et plus de dunes", avait prévenu le directeur du rallye-raid, David Castera, qui s'est livré à un exercice d'équilibriste en concoctant un parcours éclectique devant plaire tant aux professionnels et leurs bolides ultra-performants qu'aux amateurs qui constituent la majorité des concurrents. "Comparé à l’année dernière pour l'instant, toutes les étapes ont été aussi dures voire plus. Beaucoup plus accidenté, plus de routes cassantes, de hors-piste et de cailloux", confirme le pilote Toyota Henk Lategan.

Densité en motos

Le Sud-africain est actuellement deuxième d'un podium surprise sur lequel ne figurent ni Sébastien Loeb (Prodrive), deuxième l'an passé, mais 4e aujourd'hui à près de 02h00 du leader Nasser Al-Attiyah, ni Guerlain Chicherit (Prodrive) vainqueur du rallye Maroc et à plus de 05h00 au classement.

Si un cinquième titre semble acquis pour Al-Attiyah, la compétition est très serrée en moto. "On est beaucoup" dans le peloton de tête, huit motards qui se tiennent en moins de 8 minutes, "c’est vraiment dense", commente Adrien Van Beveren. Il est 6e et "là où il faut être pour croire en une potentielle victoire", dit le pilote Honda de 32 ans, qui a "hâte d'en découdre" pour cette deuxième semaine dans le désert de l'Empty Quarter.

Les étapes seront plus courtes, mais la course au chrono et la météo continueront de charrier leur lot de risques, objets de multiples débats sur le bivouac.

Les accidents de la première semaine sont-ils liés à la performance des voitures ? "Comme on a réduit la puissance par rapport à l'an passé et qu'il n'y avait alors pas spécialement de sujet, je ne suis pas sûr ce que soit de ce côté qu'il faille chercher", estime Jérôme Roussel, de la Fédération internationale automobile (FIA). "Ce qui est certain, c'est que cette année le terrain est différent avec la pluie qui a rendu le sable très dur et en cas d'impact, il n'y a pas d'amortissement", avance-t-il, évoquant plutôt "l'engagement des pilotes pour faire des temps cette année supérieur" à 2022.

Concurrents "fusibles"

Peterhansel a expliqué avoir buté sur une dune lisse. "Quand les organisateurs passent à 60 km/h pour les reconnaissances, la voiture reste sur les roues, mais à 120 ou 140, vous volez", dit-il, assumant toutefois la responsabilité de l'accident. Des "gros impacts", il y en a eu "beaucoup", trop", selon le pilote Audi hybride, "et tous les pilotes s'en sont plaints. Les voitures sont tellement solides que ce sont les gens à l'intérieur qui servent de fusibles", assure le champion qui dit avoir perdu connaissance pendant cinq minutes après l'impact.

Joan Barreda, Erik Van Loon, Chicherit ont aussi perdu connaissance après un choc, certains reprenant la course sans avoir vu de médecin. Un protocole médical écrit est prévu pour les commotions cérébrales dans les textes de la Fédération moto, pas dans ceux de la FIA.

Le rallye-raid n'est pas comme le rugby, dit Jérôme Roussel. "Quand deux mecs se sont mis un tampon, tu le vois. Ici, parfois, des gars se cassent des trucs et ne le disent pas. Quand tu as autant de concurrents, que tu n'as pas d'unité de lieu ni d'unité de temps, tu ne peux pas les contrôler."

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