Championne olympique en titre de la compétition par équipes, la France avait forcément de hautes ambitions dans cette épreuve. Et a joint le geste à la parole en ne tremblant à aucun moment lors de leur route vers la finale.
Que ce soit contre la Géorgie (4-1), la Chine (4-0), ou Israël en demi-finales (4-1), les Tricolores ont survolé leurs matchs, faisant preuve d'une grande sérénité. L'objectif de retrouver le Japon en finale pour la revanche de Tokyo était atteint.
Incroyable Romane Dicko
Depuis que cette épreuve est devenue mixte, le Japon a gagné les quatre éditions, battant la France en finale lors des trois dernières. Mais le titre olympique de l'été dernier a rebattu les cartes, et les deux équipes entraient sur le tatami sur un pied d'égalité.
Premier à entrer en scène, Alexis Mathieu affrontait Goki Tajima. Un combat qui a donné lieu à une scène cocasse. Le Japonais pensait avoir fait ippon et levait les bras, mais l'arbitre n'a donné que waza-ari, laissant une chance au Français. Las, il ne la saisira pas, et son rival a plié le match sur un second waza-ari à quelques encablures de la fin (0-1).
On comptait sur la championne du monde Romane Dicko pour remettre les compteurs à zéro, au vu de ses trois victoires impressionnantes dans la matinée. Opposée à Wakaba Tomita, elle n'a même pas mis une minute pour terrasser son adversaire sur immobilisation, et ramener la France à hauteur (1-1). C'était le premier combat perdu par le Japon dans cette compétition.
Sarah-Léonie Cysique au diapason
Le troisième match s'annonçait crucial, et c'est Joseph Terhec qui est allé au feu contre Hyoga Ota. Combat mal entamé, avec un waza-ari rapide du Japonais sur un balayage qui a surpris le Français. Dominé, le Tricolore a fini par craquer sur une immobilisation de son adversaire, plaçant la France en mauvaise posture (1-2).
La pression était donc sur les épaules de Sarah-Léonie Cysique, qui défiait Haruka Funakubo. La Française a entamé sa rencontre tambour battant en scorant un waza-ari en 15 secondes, avant de laisser venir sa rivale pour en placer un deuxième et plier l'affaire avec facilité, relançant les Tricolores (2-2).
La France trop juste
Pas le nom le plus connu du judo français, Joan-Benjamin Gaba avait alors une lourde responsabilité face à Kenshi Harada. Le Tricolore a été agressif d'entrée de jeu, contre un adversaire réputé pour son talent au sol. Le combat a été disputé, âpre, mais finalement emporté par le Japonais sur soumission à quelques secondes du golden score (2-3).
La défaite était alors interdite pour Marie-Eve Gahié, qui devait l'emporter pour aller chercher un combat décisif. Elle affrontait Saki Niizoe, qui l'avait dominé lors de l'épreuve individuelle. Alors qu'elle semblait bien dans son combat, elle a été surprise par son adversaire qui a placé un étranglement et fait taper la Française (2-4).
C'est donc une médaille d'argent pour la France, qui termine ces Mondiaux avec 5 breloques (1 or, 1 argent, 3 bronze), un bilan en retrait par rapport aux derniers Jeux Olympiques (8 médailles dont deux titres). Certains leaders étaient absents, dont Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou, mais certaines catégories affichent leurs limites, et il faudra travailler dur pour se projeter en vue de Paris 2024.
