Au bout d'un scénario dramatique, la France remporte l'or par équipes mixtes en judo !
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Quand on parle compétition par équipes mixtes au judo, difficile d'envisager autre chose qu'une finale France contre Japon. C'était le cas à Tokyo pour l'introduction de ce format, et les Bleus avaient raflé une médaille d'or laissant un souvenir inoubliable.
Trois ans plus tard, les Bleus étaient de retour dans ce format particulier, avec seulement six catégories autorisées et une équipe de France qui avait vraiment fière allure sur le papier : Sarah-Léonie Cysique, Marie-Ève Gahié, Romane Dicko, Joan-Benjamin Gaba, Maxime-Gaël Ngayap Hambou et un certain Teddy Riner.
Et les tours successifs n'ont pas changé l'impression initiale : cette équipe est allée en finale sans forcer. Certes, elle a lâché un match contre la Corée du Sud (Gahié) puis contre l'Italie (Ngayap Hambou), mais rien de réellement inquiétant. Les cadres étaient au rendez-vous et la sérénité qui se dégageait de cette équipe laissait entrevoir de belles choses. Et dès lors, la médaille était assurée.
Mais pour battre le Japon, il en fallait plus. Cela a mal commencé puisque Maxime-Gaël Ngayap Hambou, s'il a bien résisté à Sanshiro Murao, a fini par s'incliner comme en demi-finale des -70 kg. Premier point Japon, mais c'était au tour de Romane Dicko. Face à Rika Takayama, pourtant d'une catégorie inférieure de poids et non médaillée en -78 kg, elle a encaissé un waza-ari logique et n'a jamais réussi à prendre le dessus, s'inclinant logiquement.
Heureusement, Teddy Riner était le suivant. Face à lui, Tatsuru Saito, pour un combat d'une bien piètre qualité entre deux judokas clairement à bout physiquement. Après plus de 8 minutes d'un ennui mortel, le Français finira enfin par placer un mouvement de hanche pour relancer les Bleus. Sarah-Léonie Cysique devait remettre la France à niveau contre la championne olympique des -48 kg, Natsumi Tsunoda, mais cette dernière va placer une projection sublime pour un ippon de haut niveau et presque la fin des illusions tricolores.
Joan-Benjamin Gaba devait l'emporter pour garder le match en vie. Problème, face à lui, Hifumi Abe, que l'on n'avait nul besoin de présenter. Avec un judo d'acier, le Français a entraîné son rival au Golden Score, tenant le choc et résistant aux multiples attaques d'un adversaire déchaîné. Un scénario lancinant, une interruption sur saignement, et un ippon phénoménal pour relancer un espoir quasiment perdu.
Mais il fallait que Clarisse Agbegnenou renverse une vieille connaissance, Miku Takaichi, une vieille connaissance, pour arracher la mort subite. Là encore, un combat au Golden Score, âpre, disputé, entre deux judokates se connaissant parfaitement. Mais c'est finalement la Française qui allait scorer un waza-ari à l'arraché, pour pousser au match décisif le Japon. Inimaginable deux combats en arrière.
Et au tirage au sort, la France avait la chance de voir les +90 kg choisis. Teddy Riner faisait donc son retour contre Tatsuru Saito pour un combat directement au Golden Score, donc terminé dès le premier point marqué. Les deux étaient "rôtis" mais le Japonais était dominé, enchainant deux pénalités, mais il était rattrapé par le Français dans ce domaine, avant de placer enfin l'ippon salvateur. 2021, 2024, le titre par équipes reste français !