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Quand on listait les chances de médaille de l'équipe de France de judo avant les Jeux Olympiques, le nom de Joan-Benjamin Gaba ne venait pas dans les premiers. Non pas pour une histoire de talent, mais il n'avait pas encore assez prouvé à très haut niveau.
Mais il a rapidement prouvé que sa sélection était totalement méritée. Dès son premier match, il a créé l'exploit contre Lasha Shavdatuashvili, triple médaillé olympique, champion à Londres, légende du judo. Un combat terminé au Golden Score, remporté aux pénalités, mais qu'importe.
Direction les 8e de finale, et là, il s'est montré impérial contre Andrew Thomas Mlugu. Une immobilisation de haute volée, moins de deux minutes de combat, et direction les quarts. L'espoir commençait alors à naitre.
Mais l'adversité était corsée. En quarts de finale se dressait devant lui Soichi Hachimoto, champion du monde 2017, référence de la catégorie. Là encore, un combat âprement disputé remporté aux pénalités, mais l'essentiel était là : une place en demi-finale inattendue avant le tournoi, mais amplement méritée.
Sauf qu'il n'entendait pas en rester là. Adil Osmanov passait à la trappe aussi en demi-finales. Miraculé en échappant à une immobilisation à une seconde de l'ippon, le Moldave cédait sur un o-soto-gari d'école qui ouvrait les portes de la finale au Français. L'élan incroyable dont bénéficiait Joan-Benjamin Gaba lui avait d'ores et déjà assuré une médaille.
Mais l'appétit venant en mangeant, on se prenait à rêver de l'or qui échappait au judo français depuis samedi. Sauf qu'il fallait accomplir un dernier défi : battre le champion du monde en titre de la catégorie, Hidayat Heydarov. On voyait le problème rapidement : l'Azéri était difficile à manoeuvrer, malgré toute l'énergie que mettait le Français.
Peu d'ouvertures, d'un côté comme de l'autre : le combat allait au Golden Score en toute logique, avec une pénalité de part et d'autre à ce moment là. La deuxième tombait ensuite pour le Français, qui continuait à aller au feu, et son rival amassait aussi la deuxième. La prochaine allait être fatale, mais il n'y en aura pas besoin. Après plus de dix minutes d'un combat acharné, l'Azéri allait réussir le waza-ari décisif et frustrer Joan-Benjamin Gaba, qui récolte tout de même une splendide médaille d'argent, aussi belle qu'inattendue.
