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Julian Alaphilippe, dernière année en chef de meute du Wolfpack ?

François Miguel Boudet
Julian Alaphilippe, dernière année en chef de meute du Wolfpack ?
Julian Alaphilippe, dernière année en chef de meute du Wolfpack ?Profimedia
Patrick Lefévère manage le gratin du cyclisme mondial depuis plus de 30 ans. Et il n'est pas connu pour être tendre. Julian Alaphilippe vient de faire les frais du caractère bourru du patron de la Quick Step, au point d'envisager que cette saison 2023 pourrait-être la dernière de l'ex-double champion du monde au sein du Wolfpack ?

Depuis plus de trois décennies, Patrick Lefévère est un personnage indissociable du cyclisme et surtout des classiques. De Johan Museeuw à Remco Evenepoel, le Flamand a dirigé la crème de la crème et il faudrait des lignes et des lignes pour décrire son palmarès de directeur sportif. 

Julian Alaphilippe a enchanté pendant plusieurs années mais sa saison 2022, marquée par une chute spectactulaire sur Liège-Bastogne-Liège et le Covid, a été plombée dans les grandes largeurs. Il n'est allé aux fleurs que deux fois, très en-dessous de ses attentes, mais aussi de celles de son manager bourru. Et Lefévère sait manier le baton pour bien se faire comprendre, même si la méthode est brutale. "Je veux qu'il se reprenne, a-t-il martelé dans les colonnes de la Dernière Heure, en Belgique. Il me doit une revanche"

Thème récurrent des interviews du manager : l'argent. Lefévère évoque régulièrment les difficultés, même pour lui, de boucler un budget, avec l'obligation de trouver de nouveaux partenaires, en atteste l'arrivée de Soudal comme co-sponsor, "transfert" de l'intersaison après que la marque de colle et mastic a été associée de 2015 à 2012 à Lotto, équipe boutée hors du World Tour fin 2022. Le passé d'Alaphilippe ne garantit pas une protection, bien au contraire. C'est direct : "Julian a un salaire de champion mais il doit confirmer qu'il en est toujours un. Qu'il ne soit plus champion du monde, je m'en fiche, mais ces dernières années, il n'a pas gagné grand-chose. Oui, il a eu beaucoup de malchance, mais ce sont toujours les mêmes qui sont chanceux et les mêmes qui ont la poisse..."

La distribution de châtaignes a continué, cette fois-ci chez Sporza : "Sa femme et son manager étaient là. Je lui ai dit que je n'étais pas content du tout. Je comprends ses maladies et ses chutes, mais tu ne peux pas continuer à te cacher derrière ça. C'était la froide vérité. L'année dernière, il a gagné 2 fois, les années précédentes 3 et 4 fois. Je ne l'ai pas pris dans l'équipe pour ça".

Evenepoel, la nouvelle star

Lefévère ne fait pas de sentiment, dans un sens comme dans l'autre. On parle d'un directeur sportif qui, avec le grand patron de la Mapei, n'a rien de moins décidé de l'ordre de Paris-Roubaix en 1996 lorsque trois coureurs de l'équipe italienne la Mapei ont terminé ensemble sur le vélodrome et que Johan Museeuw a été désigné vainqueur. Le Lion des Flandres a aussi eu droit aux remarques acerbes de Lefévère, tout comme Stijn Devolder et Tom Boonen. Pas du demi-sel. 

Ces critiques envers "Alaph'" interviennent dans un contexte de résultats en berne, puisque l'époque des 24 victoires cumulées en 2018 et 2019 est révolue. Et puis, surtout, 2022 a marqué l'avènement de Remco Evenepoel, vainqueur d'un Monument (Liège-Bastogne-Liège), d'un Grand Tour (la Vuelta) et des championnats du monde. Le potentiel du Belge paraît sans limite et il met, certainement pour plusieurs années, la Quick Step sur la carte des Grands Tours et donc du Tour de France, principal pourvoyeur de sponsors en raison de la médiatisation extrême de l'épreuve. 

Si Alaphilippe a déjà terminé 5e de la Grande Boucle, en 2019, il n'a jamais eu le profil pour remporter l'épreuve, au contraire d'Evenepoel qui devrait s'étrenner sur les routes françaises en 2024. L'arrivée de Jan Hirt, 6e du dernier Giro avec le paletot d'Intermarché-Wanty-Gobert, cet hiver doit d'ailleurs permettre au coureur flamand d'être épaulé par un nouveau coéquipier de qualité en montagne. 

Une dernière saison avant un retour en France ?

Le leadership a changé. Désormais, Alaphilippe devient le plan B de la Quick Step et Evenepoel le plan A. Cela ne signifie pas que le trentenaire ne pourra pas jouer sa carte individuelle mais, très clairement, les clefs du Wolfpack ont été remises au prodige d'Aalst. Lefévère l'a annoncé : le Français disputera le Tour des Flandres le 2 avirl peochain avec l'objectif de prendre sa revanche sur 2020 quand, dans le coup pour la gagne, il avait accroché une moto.

Avec un contrat portant jusqu'en 2024, "Loulou" ira-t-il jusqu'au bout de son bail en cas de saison mitigée ? Ce n'est pas impossible. Jean-René Bernaudeau avait caressé le doux rêve de le signer chez TotalEnergies à la fin de la saison 2021, avant de se rabattre sur Peter Sagan. Depuis son départ de l'équipe de l'Armée de Terre, le Nordiste a effectué l'intégralité de sa carrière professionnelle sous les ordres de Lefévère. Un départ en fin de saison n'est pas exclure et plusieurs écuries françaises ne renâcleraient pas sur une telle tête d'affiche. 

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