Julian Alaphilippe : "Je fais du vélo pour gagner"
La saison de Julian Alaphilippe n'a pas été un long fleuve tranquille. Cela a même été tout le contraire. Son énorme chute lors de Liège-Bastogne-Liège, et une deuxième lors de la Vuelta ont mis un frein à ses ambitions, et cela a entretenu le mythe de "la malédiction du maillot arc-en-ciel".
Mais il sera tout de même ambitieux demain matin. Sans aucune garantie sur son état de forme et son rôle, comme il l'a expliqué au journal L'Équipe.
"Physiquement, je sais que je n'ai pas eu la préparation idéale et quand je dis que la tête peut faire la différence, c'est qu'il ne faut pas penser à ça, il faut regarder de l'avant. Je suis dans un état d'esprit différent des dernières années, où j'étais arrivé avec peut-être plus de confiance et une préparation complètement différente. Mais voilà, je suis prêt à tout donner", a-t-il affirmé.
Coéquipier dans l'âme
Le double champion du monde en titre s'est également confié sur le bonheur qu'il aurait à voir un de ses coéquipiers porté le maillot irisé.
"J'ai réalisé mon rêve en devenant champion du monde, je l'ai fait deux fois, ce que je n'avais jamais imaginé. Il y a eu tellement de choses positives grâce à ce maillot, qui m'ont fait du bien, sur le plan sportif, émotionnel. Si un collègue de l'équipe de France pouvait vivre tout ça à son tour, ce serait magique", avoue-t-il.
Comme on pouvait l'imaginer, Julian Alaphilippe a fait part du supplément de pression que provoque le port du maillot de champion du monde.
"Quand t'as le maillot, tu te fais défoncer x10. Si j'avais gagné la Flèche Wallonne cette année, ç'aurait été normal, "il a déjà gagné trois fois". Si tu fais 4e, ah putain, ça y est, c'est fini. Tout est démultiplié alors que même faire 4e de la Flèche, c'est dur."
Pas venu pour perdre
Malgré cette saison compliquée, il prendra le départ de la course en ligne des Championnats du monde avec des ambitions.
"Je suis encore là. J'aurais pu me dire, je m'en fous, j'ai déjà gagné deux fois le Mondial, je finis la saison tranquille en Italie et l'année prochaine, je remets le compteur à zéro. Mais non, j'ai faim, j'ai la rage."
Et il a conclu en expliquant en quoi cette rage était nécessaire : "Si je n'ai pas la rage, c'est fini. C'est le feu sacré. Le jour où il n'y aura plus ça, vous savez, promener le vélo... Moi je fais du vélo pour gagner."
Demain, Julian Alaphilippe pourrait devenir le sixième coureur triple champion du monde, et le second avec trois titres d'affilée, après Peter Sagan (2015, 2016, 2017).