À la trêve forcée par la Coupe du monde, il ne restait que peu de gens qui considéraient le Borussia Dortmund comme étant toujours candidat au titre. 8 victoires, 1 nul (face au Bayern) et 6 défaites (9 sur toute la saison précédente), ce n'est pas un bilan de champion en puissance. Néanmoins, au vu de la qualité du groupe, on était curieux de voir le comportement du BVB en 2023.
Et on n'a pas été déçus. Neuf matchs toutes compétitions confondues, 9 victoires, 23 buts marqués, 7 encaissés. Une tornade. Bien sûr, le retour de Sébastien Haller est important. Bien sûr, Karim Adeyemi a enfin trouvé ses marques. Bien sûr, Jude Bellingham évolue toujours à un haut niveau. Mais le métronome, c'est Julian Brandt.
Leverkusen, premier étage de la fusée
Assez inconcevable quand on y pense, car c'est loin d'être le nom le plus ronflant de l'effectif. Mais pour sa quatrième saison en jaune et noir, Brandt donne enfin sa pleine mesure. Car le temps d'adaptation a été long depuis son arrivée en 2019. Alors que les espoirs étaient immenses.
Car en premier lieu, Brandt était une légende du Bayer Leverkusen. Arrivé sur la pointe des pieds, il a pris une importance démesurée sur l'aile des "Eternal Bridesmaids". Au point de battre des records, comme celui de devenir le plus jeune joueur à marquer dans six matchs d'affilée en Bundesliga depuis un certain Gerd Müller. Pas n'importe qui donc.
Mais ça, c'était avant. Avant qu'il ne soit repositionné au milieu de terrain par un certain Peter Bosz. Un changement opéré quelques mois avant que Brandt ne quitte le nid et s'engage à Dortmund pour 25 millions d'€. Un montant qui semble quelque peu banal de nos jours, mais qui reste quand même lourd à porter.
Et depuis son arrivée, son importance a, comme à Leverkusen, grandi petit à petit. Cette saison n'a clairement plus rien à voir avec son premier acte sous le maillot jaune et noir. Visiblement, Julian Brandt a atteint son but, puisqu'il est désormais un rouage essentiel de la machine BVB. Mais des objectifs, il y en a d'autres.
Direction la sélection ?
Car on a tendance à l'oublier, Julian Brandt était au Qatar en fin d'année. Et si on a tendance à l'oublier, c'est parce qu'il a disputé la bagatelle de zéro minutes. Même quand l'Allemagne était en difficulté pour une qualification, Hansi Flick n'a pas tenté de se servir des qualités de Brandt. Une déception, tant il aurait pu apporter au milieu de terrain d'une Mannschaft clairement un ton en dessous au Mondial.
Fatalement, l'Allemagne ne va pas relancer un nouveau cycle avec les mêmes titulaires. Et confier une place de titulaire à Brandt n'aurait rien de farfelu. Capable d'évoluer box-to-box, mais pouvant écarter son jeu sur l'aile, ses qualités de vitesse et de conservation seraient précieuses pour n'importe quelle équipe.
Et mieux encore, il est là dans les grands matchs. Contre Chelsea au match aller, il a mis sous l'éteignoir le milieu anglais. Contre Fribourg, les "Breisgau Bresilians" n'ont pas vu le jour. Et lors de sa visite annuelle à Leverkusen, il a débloqué la situation d'un centre parfait pour Adeyemi, remettant de plus en selle son attaquant. Le tout en ayant gratté le ballon au départ.
Coéquipier modèle, Julian Brandt ne cherche certainement pas la gloire. Un titre de champion suffira. Et dominer Leipzig demain soir sera un nouveau pas dans cette direction. Certes, cela ne sera pas aisé, car les "Red Bulls" restent sur trois victoires d'affilée face au BVB. Mais au vu de la forme nouvelle du Borussia, Brandt pourrait bien une nouvelle fois mener les siens à la victoire. Avant le déplacement à Chelsea, la fenêtre internationale, le Klassiker, et ainsi de suite. L'année pourrait bien être celle du Borussia, et donc celle de Brandt.
