Juliette Labous terrasse les FDJ-Suez et devient enfin championne de France sur route
Qui pour succéder à Victoire Berteau ? Le parcours des Championnats de France femmes de cyclisme 2024 s'annonçait sélectif, et la tenante du titre faisait partie des candidates. Mais cette course est souvent très ouverte, faute d'avoir une équipe réellement déterminée à verrouiller la course, un rôle sur le papier dévolu à la formation la plus puissante, la FDJ-Suez.
Du coup, malgré quelques escarmouches, la course s'est réellement animée à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée. C'est finalement Marion Bunel (St Michel - Mavic - Auber93 WE), en grande forme récemment, qui venait porter un gros coup de semonce à trois tours de l'arrivée. Un groupe de contre se formait alors avec Evita Muzic (FDJ-Suez), l'une des grandes favorites, Morgane Coston (Cofidis), Maëva Squiban (Arkéa - B&B Hotels Women) et la coéquipière de Bunel, Marion Borras, en protection.
Au final, un regroupement avait lieu avec Gladys Verhulst-Wild (FDJ-Suez) et Margaux Vigié (Team Visma | Lease a Bike). Et ce groupe de 7 semblait avoir les moyens d'aller au bout. Sauf qu'une désorganisation visible et quelque prises de bec leur ont valu de se faire reprendre, formant un nouveau groupe de tête. À moins de 30 bornes de la fin, Juliette Labous (Team dsm-firmenich PostNL) plaçait une énorme mine, lançant une course de mouvement agréable.
En supériorité numérique, les FDJ-Suez prenaient alors les choses en mains, et c'est Jade Wiel, ancienne porteuse du maillot bleu-blanc-rouge, qui y allait de son attaque tranchante. La Cofidis était alors obligée de se mettre à la planche, l'écart frôlant la minute, et c'est Cédrine Kerbaol (CERATIZIT-WNT Pro Cycling Team) qui secouait à son tour le cocotier, puis Marion Bunel remettait une couche pour amincir le peloton, qui revenait à proximité.
Intenable, Kerbaol multipliait les attaques, mais Labous plaçait un contre avec une autre FDJ, Verhulst-Wild, dans sa roue, et les deux rejoignaient Wiel en tête. Deux FDJ-Suez en tête, avec sur le papier la plus rapide (Verhulst-Wild) et le peloton qui rendait les armes : le podium était connu, restait à connaître l'ordre. Mais Labous avait d'autres plans, et haussait le ton dans la dernière montée, faisant "péter" Wiel pour s'expliquer avec Verhulst-Wild.
Sprint à deux donc, mais alors que Labous, entrée sur la dernière ligne droite, semblait battue d'avance, elle a profité du fait que sa rivale ait lancé trop tôt pour produire son dernier effort au bon moment, et parvenir enfin à lever les bras sur la course en ligne des Championnats de France. Souvent isolée dans cette épreuve, elle était la plus forte, et cette fois, la plus forte a gagné !
