L'appel contre l'extrême droite de Nze Minko, qui vit en Hongrie

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L'appel contre l'extrême droite de Nze Minko, qui vit en Hongrie

Nze Minko en decémbre dernier sous le maillot Bleu.
Nze Minko en decémbre dernier sous le maillot Bleu.BEATE OMA DAHLE/FP
Elle se dit "touchée" "en tant que citoyenne" par la situation politique : la capitaine des Bleues du handball, Estelle Nze Minko, appelle à "lutter contre l'extrême droite", en évoquant son expérience depuis huit ans dans la Hongrie de Viktor Orban.

Depuis la dissolution surprise de l'Assemblée nationale au soir des élections européennes, le 9 juin, la politique est venue s'immiscer dans les conférences de presse des sportifs français en compétition ou en préparation olympique.

Certains ont préféré esquiver le sujet, d'autres ont été plus tranchés comme l'attaquant des Bleus Marcus Thuram, fils de Lilian, qui a appelé à "se battre pour que le RN ne passe pas". Son capitaine Kylian Mbappé lui a emboîté le pas le lendemain en affirmant être "contre les extrêmes", sans pour autant prendre formellement parti pour un camp.

À l'occasion des demi-finales de Top 14, le capitaine de Toulouse et du XV de France Antoine Dupont a mis en avant "les valeurs de diversité" du rugby pour inciter les Français "à aller voter" aux législatives les 30 juin et 7 juillet.

Lundi, Olivier Krumbholz, le sélectionneur des handballeuses, qui préparent les JO à Capbreton (Landes), a également estimé que "les sportifs de haut niveau (devaient) donner l'exemple en allant voter".

"Le silence n'est pas une option"

"J'ai fait le forcing pour que tout le monde vote", a-t-il ajouté. "Je n'ai pas vérifié que toutes les filles avaient fait des procurations, mais il leur a été dit que c'était important."

"Je sais qu'on parle beaucoup du fait que les sportifs n'ont pas forcément leur place dans le débat politique mais je pense qu'il y a un moment où le silence n'est pas une option", a déclaré pour sa part sa capitaine Estelle Nze Minko.

"En tant que citoyenne, je suis forcément touchée et dans l'impatience de ce qui va se passer, et en tant qu'athlète, ce n'est pas impossible de cohabiter dans ces deux univers-là", ajoute l'arrière gauche de 32 ans.

Sportive engagée, qui s'est notamment insurgée du tabou des règles dans le sport en 2020, Nze Minko se dit "touchée par la situation qui est critique, dangereuse". "Je suis frustrée, en colère, ça rajoute de la tension, de la pression en tout cas pour moi", ajoute-t-elle.

En Autriche pour avorter

"J'aimerais pouvoir dire à tout le monde et surtout aux jeunes que c'est important d'aller voter. Je comprends qu'ils puissent se sentir à l'écart, mais j'ai envie qu'ils soient acteurs, qu'ils comprennent qu'ils ont un rôle à jouer, que chaque voix compte", explique la championne olympique aux 165 sélections qui évolue depuis 2016 en Hongrie, pays dirigé par le Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

"C'est pour cela que je me permets de dire qu'il faut absolument lutter contre l'extrême droite, car j'ai de vrais exemples de vie en Hongrie depuis huit ans", poursuit-elle, citant notamment un événement personnel qu'elle n'avait jamais évoqué publiquement auparavant car "c'est un peu privé".

"Il y a quelques années, j'ai voulu avorter et l'avortement est très compliqué en Hongrie. Il est autorisé, mais très complexe et du coup pour ma sécurité et le respect de mon corps, pour avoir des conditions dignes et respectueuses, j'ai dû passer la frontière et aller le faire en Autriche", raconte-t-elle.

"Donc, quand je parle, je sais de quoi je parle et c'est pour cela que je ne souhaite à personne que ça arrive", a poursuivi Estelle Nze Minko, qui veut "mobiliser pour une société démocratique, plus libre, plus égalitaire, plus durable, plus juste".

Le leader du Rassemblement national Jordan Bardella a défendu la semaine dernière "le droit fondamental à disposer de son corps", en rappelant que Marine Le Pen a voté pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution, mais les eurodéputés RN n'ont pas soutenu au printemps une résolution pour introduire le droit à l'avortement dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

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