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L'Australie débarque au Qatar sans réelles espérances

David Pavek (traduit par Sébastien Gente)
Qualifiés de justesse, les Socceroos ne sont cependant pas vernis au tirage.
Qualifiés de justesse, les Socceroos ne sont cependant pas vernis au tirage. Profimedia
L'Australie a arraché sa qualification en barrages, mais n'aura guère d'illusions. Cependant, il s'agit là d'une sélection rajeunie, qui n'aura rien à perdre, et pourquoi créer une surprise dans un groupe où les favoris sont cependant clairement identifiés.

L'Australie se rend au Qatar dans l'espoir de surmonter une réputation de simple faire-valoir lors de ce tournoi. Ce sera la sixième fois que le pays participera à la phase finale de la Coupe du monde. Après avoir joué pour la première fois cette compétition en 1974, ils ont participé aux quatre dernières éditions (2006, 2010, 2014 et 2018) démontrant la stabilité de leur football au niveau international ces derniers temps. Lors de ses trois dernières apparitions, l'Australie s'est toutefois effondrée au premier tour, ce qui indique une certaine stagnation.

Le sommet était la qualification pour la Coupe du monde 2006, où la génération dorée australienne a suscité l'intérêt du football dans le pays et inspiré la population avec une qualification en 8èmes de finale, il y a eu que peu de signes de progression lors des éditions suivantes. 

En fait, leur victoire en phase de groupes contre la Serbie en 2010 était la dernière de l'Australie en Coupe du monde. Ils ont perdu leurs trois matchs au Brésil en 2014, et sont repartis de la Russie en 2018 avec un seul point. Leur prochain voyage au Qatar peut être célébré pour ce qu'il est - une autre apparition en finale. Cependant, le public australien n'a guère été ému par leur campagne de qualification mouvementée, et les limites de l'équipe de l'entraîneur Graham Arnold. En tant que tel, on n'attend pas grand-chose de ces Socceroos.

Ils ont validé leur place au Qatar après avoir éliminé le Pérou aux tirs au but, lors des barrages intercontinentaux, en grande partie grâce à l'héroïsme du gardien remplaçant Andrew Redmayne (33 ans). Ils ont atteint ce match en battant les Émirats Arabes Unis lors d'un barrage unique pour assurer la cinquième place en zone Asie. Cela faisait suite à la troisième place de l'Australie dans son groupe de qualification en zone Asie - Océanie, un point devant Oman et derrière les leaders du groupe, l'Arabie saoudite et le Japon. Dans cette partie, l'Australie a été battue par le Japon à deux reprises, a perdu et fait match nul contre l'Arabie saoudite, et a fait match nul contre Oman et la Chine.

Des résultats peu inspirants mais comme on dit, tout est bien qui finit bien. Et tout ce qui compte maintenant pour les Australiens, c'est qu'ils sont à la Coupe du monde. Mais leur parcours vers le tournoi vous donne un certain contexte quant à la place de cette équipe dans l'ordre hiérarchique du football mondial. Ils ne font pas partie des meilleures équipes d'Asie, et se sont frayé un chemin d'extrême justesse dans ce tournoi.

Forces

Arnold n'a pas accès à la profondeur et à la qualité des joueurs que les anciens entraîneurs australiens ont eu au cours des années passées. Des personnalités comme Tim Cahill, Jason Culina, Harry Kewell et Mark Bresciano laissent un grand vide derrière eux. Ils ont cependant des joueurs pratiques et un jeune groupe plein de fraîcheur.

Une chose que l'Australie a toujours produit au fil des ans, c'est des gardiens de but de qualité. Cela et le capitaine Mat Ryan (30 ans) du FC Copenhague seront la clé du succès qu'ils pourraient avoir. Il pourrait bien être occupés au tournoi. Devant lui, la défense ne regorge pas de noms familiers, mais l'Australie a deux jeunes défenseurs centraux prometteurs, Harry Souttar (24 ans) et Kye Rowles (24 ans). Souttar, de Stoke City, est l'un des trois joueurs de l'équipe qui sont nés et qui ont grandi en Écosse. Rowles, de Hearts, n'en fait pas partie mais est l'un des trois joueurs de Hearts appelés, et l'un des sept joueurs de la Premier League écossaise.

Cependant, c'est au milieu de terrain que se trouve leur point fort. Aaron Mooy (32 ans), Ajdin Hrustic (26 ans) et Jackson Irvine (29 ans) forment un trio du milieu de terrain combatif et énergique. Mooy, le milieu de terrain titulaire, a la variété de passes pour avoir un impact sur les matchs et il sera le pivot de cette équipe. Irvine est un box-to-box énergique et Hrustic a une capacité créative pour débloquer les matchs.

Faiblesses

En un mot : marquer. Là où l'équipe est vraiment en dedans, c'est dans le dernier tiers. Les milieux de terrain / attaquants larges ne sont pas nécessairement menaçants, et si l'équipe n'a pas la possession pendant de longues périodes (un cas de figure envisageable), ces joueurs sont susceptibles de disparaître au fur et à mesure du match. Cela signifie que le système australien à un seul attaquant peut devenir assez négatif.

Depuis le départ à la retraite de Cahill, ils ont eu du mal à identifier quelqu'un pour assumer de manière fiable les responsabilités de buteur. Mitch Duke (31 ans), Jamie Maclaren (29 ans) et Jason Cummings (27 ans) se disputeront la place d'attaquant sans qu'aucun d'eux n'ait encore clairement pris un avantage réel. Arnold favorise Duke pour sa vitesse, et cela pourrait être crucial pour l'Australie dans les transitions offensives.

Les Socceroos ont une équipe relativement inexpérimentée - 10 des membres n'ont que cinq sélections ou moins. Arnold a fait la une des journaux pour avoir laissé de côté certains joueurs expérimentés, favorisant plutôt les jeunes dans sa sélection. Le plus gros pari est l'attaquant Garang Kuol (18 ans) (l'un des trois joueurs de l'équipe d'origine sud-soudanaise), qui n'a qu'une sélection à son actif, et a récemment signé un contrat avec Newcastle United.

Bien qu'ils aient l'air un peu verts, l'inexpérience des Socceroos pourrait également être interprétée comme un élément positif. Personne n'attend rien de cette équipe, que ce soit à la maison ou à l'étranger, et donc le tournoi est un coup gratuit en quelque sorte. C'est une opportunité fantastique pour des joueurs comme Kuol de se développer et potentiellement de briller.

XI idéal

Ryan - Atkinson, Souttar, Rowles, Behich - Mooy - Boyle, Irvine, Hrustic, Leckie - Duke

L'Australie a joué en 4-1-4-1 ou en 4-3-3 ces derniers temps, et les deux systèmes ne sont pas très éloignés l'un de l'autre. Quoi qu'il en soit, ils joueront avec une défense classique à quatre, trois milieux de terrain dans une certaine configuration, un attaquant et deux joueurs larges. On s'attend à ce qu'ils alignent une formation 4-1-4-1 où le milieu de terrain (Mooy) et les quatre joueurs devant lui se transforment en une ligne de cinq lorsqu'ils n'auront pas la possession.

L'avantage de ce système, c'est qu'ils peuvent être une équipe difficile à percer, et c'est exactement ce qu'ils viseront contre la France et le Danemark. Attendez-vous à ce que les Socceroos soient assez resserrés et défendent de manière compacte dans ces matchs. L'inconvénient de leur système est que, comme mentionné, l'Australie peut parfois avoir un attaquant assez isolé. Il sera crucial pour Irvine et Hrustic (les deux numéros huit au milieu de terrain) de s'impliquer dans les attaques, ainsi que pour les joueurs excentrés de rentrer à l'intérieur, s'ils veulent avoir une chance de réussite.

Match à suivre

Il y a eu beaucoup de bricolage dans la composition d'Arnold récemment, et quelques-unes des décisions étaient assez surprenantes, dans la mesure où certains joueurs n'étaient pas impliqués dans la campagne de qualification. Si le noyau dur reste le même, il n'est pas tout à fait évident de savoir qui débutera le premier match contre la France.

Comme suggéré plus haut, Maclaren, Duke et Cummings se disputeront le rôle de l'attaquant, et celui qui impressionnera le plus aura une chance de conserver le poste lors du tournoi. Du côté des ailiers, Martin Boyle (29 ans) semble avoir cloué son nom sur le côté droit, alors que le côté gauche est un peu plus ouvert. Mathew Leckie (31 ans), Awer Mabil (27 ans) et Craig Goodwin (30 ans) peuvent tous être alignés. Attendez-vous à voir Kuol avoir un impact depuis le banc n'importe où sur la ligne d'attaque. Il est jeune, excitant et talentueux - il est tout ce que l'Australie n'a pas eu ces derniers temps et il est tout ce dont ils ont besoin maintenant.

Projection : Sortie en phase de poules

L'Australie est dans un groupe assez délicat compte tenu de son niveau. La France et le Danemark sont des équipes d'élite, et les deux équipes pourraient aller assez loin dans le tournoi. La France, tenante du titre, est l'une des favorites du tournoi et le Danemark est l'une des équipes qui s'est le plus améliorée en Europe ces dernières années. Malheureusement, avec les deux dans le groupe, l'Australie se mesurera essentiellement à la Tunisie pour la troisième place. La Tunisie est une équipe mieux classée et donc l'Australie entamera ce match en tant qu'outsider. Il est raisonnable pour l'Australie de viser une victoire contre les Africains mais un match nul semble plus réaliste.

L'Australie se retirera très probablement lors de la phase de groupes de ce tournoi, comme elle l'a fait lors de ses trois précédentes apparitions. Une seule victoire en cours de route serait un excellent résultat, même si quelques performances encourageantes constitueraient un bilan suffisamment positif pour cette jeune équipe. Si, contre toute attente, l'Australie peut décrocher un match nul contre l'une des deux équipes européennes du groupe et battre ensuite la Tunisie, elle pourrait passer en 8èmes de finale, où elle rencontrerait un membre du groupe C - probablement la Pologne, le Mexique ou l'Argentine. C'est un scénario improbable mais passionnant.

En résumé, l'Australie est l'une des équipes les plus faibles à se rendre au Qatar. Les attentes sont donc peu importantes. Résultat, il n'y a absolument aucune pression sur cette équipe pour qu'elle fasse autre chose que de tenter de rendre sa nation fière, comme je suis sûr qu'elle le fera.

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