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L'Espagne championne du monde ou l'allégorie d'une Nation plurielle qui gagne

Collectif métissé
Collectif métisséAFP
L'Espagne est un pays complexe, loin des clichés éculés véhiculés depuis des dizaines d'années. La victoire de la sélection féminine à la Coupe du monde résume pour partie la mutation d'une nation qui s'affirme et brise les carcans les plus conservateurs.

Il faut bien l'avouer, quelques instants après qu'a retenti le coup de sifflet final à Sydney, on a pensé au dilemme que devaient vivre les nationalistes. Fallait-il célébrer ce succès historique de la Roja féminine ou fallait-il s'en abstenir ?

Épineux problème. D'un côté, avancer poitrail en avant, bomber le torse et répéter à l'envi que la Nation est au-dessus du tout "oblige" à se réjouir d'une victoire qui met en avant la réussite et le travail. Mais d'un autre, c'était aussi s'enthousiasmer pour des valeurs aux antipodes des leurs. Déjà, il s'agit de femmes dont certaines n'ont pas hésité à monter au créneau pour défendre leurs droits et leurs aspirations face à des réactions sexistes et machistes, les relégant au rang de simples hystériques qui feraient mieux de se contenter de ce qu'elles ont.

Ensuite, cette Roja peut piquer leurs yeux. Le but de la victoire a été inscrite par une Gitane, Olga Carmona. La meilleure joueuse est une Catalane, Aitana Bonmatí. La meilleure jeune est née d'une mère guinéo-équatoriale, Salma Paralluelo. Et c'est sans parler des joueuses qui ont fait leur coming out, notamment Irene Paredes dont le fils Mateo est devenu la mascotte des nouvelles championnes du monde. 

Il en est ainsi comme il en fut pour la France en 1998 puis en 2018 ou l'Allemagne en 2014 : une telle victoire remet en perspective de manière éclatante les revendications nationalistes. Cette Selección est le reflet de l'Espagne telle qu'elle est.

Oui, dans cette équipe, il y a des Madrilènes, des Catalanes, des insulaires, des Andalouses, des Galiciennes, des Basques. Oui, cette équipe évolue avec des joueuses du Barça et du Real Madrid qui performent ensemble. Oui, cette équipe est à l'image du pays qu'elle représente : multiple, travailleuse, offensive, avec des joueuses qui ont dépassé la trentaine et d'autres qui sortent à peine de l'adolescence. Mieux : elles n'ont même pas besoin de s'entendre toutes entre elles ou avec leurs dirigeants pour avancer et avoir des résultats. 

La pluralité est une ennemie pour ceux qui fantasment leur vision d'une Nation qui, au mieux, n'existe plus, ou au pire, n'a jamais existé du tout. Elle est une ennemie car elle souligne la vacuité, l'obsolescence, car elle expose les richesses que certains voudraient gommer pour correspondre à leur idéologie rétrograde issue d'autres temps, souvent guère glorieux.

L'Espagne est un produit d'un métissage, d'un synchrétisme séculaire et cette Roja, à sa manière, en est une représentation. Et cette première étoile qui en appelle d'autres met magistralement en exergue le paradoxe ontologique des nationalistes qui ne détestent en réalité rien de plus que leur propre pays. 

France gouvernement

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