L'Eterno Derbi entre l'Atlético et le Real Madrid ne fait aucun vainqueur, ni sur le terrain ni dans les tribunes
El Eterno Derbi ne partait pas sur des bases élevées en termes d'intelligence puisque quelques supporters de l'Atlético, assurément pas les plus malins, avaient prévu de porter des masques chirurgicaux pour insulter Vinicius Jr sans être vus.
Alors, quand Eder Militao a ouvert le score pour le Real Madrid sur un centre du Brésilien, le Metropolitano s'est embrasé, notamment le virage des ultras, chambré par Thibaut Courtois, ancien Colchonero. Une provocation du Belge qui a entraîné des jets d'objets, notamment des briquets et... le contenu d'un sac plastique non identifié (64e). Cinq minutes plus tard, l'arbitre a interrompu la rencontre, tandis que le capitaine Koke, Josema Giménez et Diego Simeone sont allés parlementer avec les plus énervés, dont plusieurs été encagoulés. Au passage, Simeone a expliqué sa façon de penser à son ancien gardien, lui disant "muy bien, muy bien" pour le féliciter ironiquement d'avoir soufflé sur les braises.
Ángel Correa, l'éternel sauveur colchonero
Il a fallu cet épisode navrant pour que ce duel reste dans les mémoires car, jusqu'à présent, le choc ne proposait rien d'inoubliable. Même en alignant Antoine Griezmann, Julián Álvarez et Alexander Sörloth devant des joueurs capables d'apporter offensivement comme Rodrigo de Paul, Conor Gallagher et Marcos Llorente, l'Atlético ne proposait quasiment rien, sorti d'une tentative d'Álvarez détourné par Courtois (9e).
Le Real Madrid, positionné en 4-4-2 en l'absence de Kylian Mbappé, n'était guère plus inspiré, hormis sur une frappe puissante de Fede Valverde qui a sollicité Jan Oblak (17e). En deuxième période, Rodrygo a vu son tir manquer le cadre (51e) alors que les Colchoneros ne savaient plus quoi faire quand ils étaient dans le dernier tiers adverse, à l'image de Sörloth, très approximatif.
Le niveau est remonté après l'interruption inopinée. Oblak a mis en échec Vinicius (73e), toujours aussi déroutant et ne perdant jamais non plus une occasion de se chauffer avec ses adversaires. De l'autre côté du terrain, c'est Samuel Lino qui a poussé Courtois à réaliser une parade magistrale alors que le ballon partait dans la lucarne droite (82e).
À peine entré en jeu à la place de Vinicius, Endrick n'a pas tergiversé : un contrôle, une accéleration et une frappe de 30 mètres qui a flirté avec le poteau gauche (89e). Sur coup franc, Griezmann a vu la lucarne s'échapper de peu (90e) alors que 8 minutes de temps additionnel étaient annoncées.
Si Carlo Ancelotti a opté pour deux changements défensifs avec les entrées de Lucas Vázquez (85e) et Fran García (90e) aux places de Modric et Rodrygo, le Cholo, lui, avait déjà mis tous ses pions sur la pelouse. Et c'est par deux de ses choix que les Colchoneros sont revenus : Javi Galán a lancé Ángel Correa qui, avec une réussite maximale et l'aide involontaire de Militao, a égalisé du tibia, confirmé par la VAR (90e+5).
Il restait encore un peu de temps et il ne manquait probablement qu'un carton rouge pour avoir la totale : Llorente, après une intervention vraiment pas maîtrisée sur García, a été exclu après appel de la VAR (90e+8). Le match s'est achevé dans la confusion, après un choc tête contre tête d'Aurélien Tchouaméni et Robin Le Normand, sorte d'allégorie de ce derbi qui est parti dans tous les sens et pas toujours dans les bons.
