L'homme du jour (22 novembre) : Hervé Renard, l'architecte à l'origine de la surprise saoudienne

Un jour exceptionnellement férié le lendemain d'une victoire de l'Arabie saoudite contre l'Argentine ? Oui, le Prince Mohammed bin Salmane l'a proclamé. Transcendés par l'événement et bien plus impliqués dans leur jeu que l'Albiceleste, les joueurs d'Hervé Renard sont aller arracher un exploit retentissant (2-1), poussés par leur entraîneur et son discours à la mi-temps. 

"Ils se sont faits un peu taquiner à la mi-temps. Je leur ai dit "C'est bien, vous avez bien trottiné en première mi-temps"... et puis ils sont allés chercher quelque chose qui fait la différence parfois", a affirmé le tacticien français au micro de BeIn Sports après la rencontre. Des propos importants, dès l'entrée en lice dans le Mondial, et qui les a sûrement motivés à inverser la tendance, nettement en faveur de l'Argentine. 

Un coaching d'intensité, transformé sur le terrain

Au début du match, rien ne présageait la victoire saoudienne. L'Argentine a commencé fort, avec un pressing haut et a acquis la possession du ballon. Lionel Messi a même inscrit un penalty à la 10e minute après s'être procuré une première opportunité dès les premiers instants. L'enfer a continué pour l'Arabie saoudite, avec 3 buts encaissés à la suite... mais Messi et Lautaro Martinez ont été signalés hors-jeu, soit "à l'ancienne" soit avec le système semi-automatisé. Les Argentins sont rentrés au vestiaire avec seulement un but d'avance. Insuffisant pour démoraliser les Green Falcons. 

Dans les vestiaires, Hervé Renard leur a transmis sa rage de vaincre et son espoir de victoire : "On n'a pas mis assez d'intensité dans nos duels. Ils n'aiment pas ça ! Il faut y aller ! Toujours plus ! Ça, c'est sans la balle. Après, quand on la récupère, vous ferez la différence avec votre talent. Restez calmes, ça va venir". Ou l'art d'avoir tout vu avant que cela ne se produise.  

Suite à ces encouragements, les joueurs se sont donné les moyens de réussir sur le terrain. Ils ont été impactant dans les duels, ont verrouillé leur défense, se sont nettement plus projetés vers le but et... cela a payé. En 6 minutes, les Green Falcons ont renversé le score et ont tenu jusqu'au bout de 90+14 minutes, qu plus grand bonheur de leur sélectionneur  criant tout ce qu'il pouvait pour aiguiller son équipe. 

Une démonstration clinquante

Gagner avec la CAN avec la Zambie (2012) et la Côte d'Ivoire (2015) a déjà propulsé Hervé Renard au rang de coach reconnu internationalement. La démonstration qu'il a offert ce mardi restera probablement dans les mémoires. Sans compter que sa stratégie s'est avérée meilleure que celle Lionel Scaloni qui, dans sa composition de départ et ses changements en cours de rencontre, n'a jamais influé sur le sort de la rencontre. 

Loin de se cantonner à un plan défensif, Renard a imposé à son équipe de jouer, comme elle sait le faire, ce qui a parfaitement fonctionné. Plutôt que de rester cloisonnée et de fermer les espaces dans son camp, l'Arabie saoudite a non seulement triomphé, mais elle l'a fait avec la manière, avec un beau football. Une mise en garde pour les autres favoris du Mondial et une façon aussi de prouver qu'il est possible de rudoyer des cadors quand le collectif est au diapason de son coach. Le décor est planté et le match nul du Mexique et de la Pologne (0-0) a propulsé les Green Falcons en tête du groupe C. De quoi rêver à un 1/8 de finale inattendu mais qui ne sera certainement pas immérité.