L'OM l'a bien mérité : les Marseillais renversent Benfica aux tirs au but et sont en 1/2 de Ligue Europa
C'est une de ces soirées où le Vélodrome est plus incandescent que jamais, convaincu que ses encouragements porteront l'Olympique de Marseille vers la victoire. Contre Benfica, vainqueur à l'aller (2-1), les Phocéens savaient ce qu'ils avaient à faire : marquer.
Manque de réalisme
Et malgré les absences (Jonathan Clauss, Quentin Merlin, Ismaïla Sarr, Valentin Rongier, Jean Onana blessés, Ulisses Garcia et Pape Gueye, pas qualifiés), ils ont attaqué ce 1/4 de finale retour comme il se devait, avec l'envie de presser haut et de se projeter rapidement. Pendant l'essentiel de la première période, le SLB a défendu, étouffé par l'envie marseillaise matérialisée par les percées d'Azzedine Ounahi et Amine Harit.
Iliman Ndiaye a été le premier à solliciter Anatoliy Trubin mais le gardien ukrainien a repoussé la frappe du Sénégalais (8e). Jordan Veretout a ensuite délivré un coup franc impeccable sur la tête de Chancel Mbemba qui n'a pas pu rabattre sa tête plongeante (15e). Buteur à l'aller, Pierre-Emerick Aubameyang a intercepté une passe en retrait loupée d'Ángel di María mais sa demi-volée pas assez équilibrée est passée au-dessus de la transversale (24e).
Malgré une possession qui a pu monter jusqu'à 66% au plus fort de leur domination, les Olympiens ont constamment manqué la bonne passe qui aurait ouvert le chemin du but. Et finalement, c'est peut-être Benfica qui s'est procuré la meilleure occasion. Lancé par Fredrik Aursnes côté gauche, David Neres a trouvé Rafa Silva en retrait et son extérieur du droit s'est enroulé autour de la transversale de Pau López (16e). Une frayeur sans conséquence mais qui rappelait le potentiel du Glorioso.
López sort la double parade qu'il faut
Au retour des vestiaires, Amir Murillo, de retour de blessure, a remplacé Mbemba, averti en fin de première période et probablement touché physiquement. Un espoir a secoué le Vélodrome quand une volée de Ndiaye a été contrée : la VAR a vérifié, il n'y avait pas penalty (47e).
Les milieux ont porté main forte à leurs attaquants. Geoffrey Kondogbia et Veretout ont combiné, Aubameyang, en pivot, a resservi l'international centrafricain qui n'a pas trouvé le cadre (56e). L'OM continuait de pousser, peut-être de manière trop désordonnée, et les Encarnados ont manqué de punir les Marseillais. Dans la même séquence, di María puis Aursnes ont eu le but de l'ouverture du score au bout du pied (57e).
Jean-Louis Gasset a alors sorti Emran Soglo et Ounahi, remplacés par Luis Henrique et Faris Moumbagna. Dans la foulée, Harit a cadré mais Trubin s'est employé pour écarter le danger (59e). Après une main de di María, Veretout a trouvé Leo Balerdi au second poteau mais l'Argentin a totalement manqué sa tête croisée (61e).
Replacé dans l'axe, Harit a augmenté son périmètre d'action. Paradoxalement, c'est sur un corner manqué par le Marocain que l'OM s'est procuré une action en or. Trubin a rebondi sur un coéquipier, le ballon s'est échappé de ses mains sous la pression de Balerdi et Veretout a décoché une frappe puissante mais détournée. Sur le corner, Aubameyang, seul à l'extérieur de la surface, s'est couché pour tenter une demi-volée qui a fusé devant la cage benfiquiste (67e). Puis c'est Moumbagna qui a vu une tentative contrée par Alexander Bah (69e). Les vagues déferlaient sur le SLB. Harit a décalé Veretout à gauche qui a trouvé Kondogbia en retrait mais Trubin a sorti un réflexe superbe pour continuer de frustrer l'OM (70e).
Benfica, atone jusqu'alors, a failli éteindre le volcan. Quasiment, invisible, Rafa Silva a profité de l'apathie au coeur de la défense pour frapper à bout portant. López a repoussé... sur di María mais, sur son pied droit, il a à son tour vu le gardien espagnol remporter son duel (73e).
Et Moumbagna a surgi
Joaquín Correa a remplacé Ndiaye (75e). Le sablier continuait de s'égrener en faveur des Aigles, loin d'être royaux. Mais leur ange gardien ukrainien a fini par plier. Lancé par Harit côté gauche, Aubameyang a centré du gauche sur la tête de Moumbagna, passé devant Aursnes. Le ballon a touché les pieds de Trubin avant que le destin ne fasse rouler le ballon derrière la ligne (79e). Tout à la fois volontaires, courageux, brouillons mais enfin récompensés, les Marseillais égalisaient sur l'ensemble des deux rencontres.
La décompression a permis à Orkun Kokçu, qui avait éliminé l'OM avec Feyenoord en demi-finale de la Ligue Europa Conférence il y a deux ans, de frapper de vingt mètres : son tir a trouvé le petit filet extérieur de López (81e).
Les Olympiens n'ont pas dévié de leur leitmotiv du soir et sont repartis à l'assaut. À la réception d'une talonnade de Luis Henrique, le Tucu Correa a hésité à frapper au second poteau avant de se raviser pour rater sa tentative au premier (85e). La tension était à son comble. Sur une rentrée en touche, Bah a mis le ballon dans la surface, Joao Mario et Balerdi ont vu le ballon leur passer sous le nez et di María a repris de la tête, directement sur López (87e). Ça sentait le KO et Moumbagna a trop tergiversé pour bonifier un contre (89e).
L'OM a eu un ultime coup franc, à 30 mètres, mal négocié (90e+2). Après 4 minutes d'arrêts de jeu, la prolongation a été sifflée.
Deux frissons et des crampes
Les organismes commençaient à grincer. Crampé, le capitaine Samuel Gigot allait être remplacé quand di María, plus prompt que Balerdi, a placé sa tête au second poteau mais López, vigilant, était là pour mettre en corner (97e). Après un ultime rush, le défenseur central a cédé sa place à Raimane Daou, qui ne pouvait rêver meilleure première avec l'équipe première (100e).
Les "papys" faisaient de la résistance. Après di María, ce fut au tour d'Aubameyang de frôler le but : trouvé par une transversale parfaite de Luis Henrique, le Gabonais a contrôlé divinement avant de tenter un lob de l'extérieiur du droit qui a flirté avec le poteau gauche de Trubin (101e). Le Brésilien, auteur d'une entrée convaincante, a trouvé la tête de Moumbagna qui n'a pu piquer le ballon comme il l'aurait voulu (103e).
Le SLB générait peu d'occasions mais ses incursions faisaient quasi systématiquement trembler l'OM. Entré en jeu en prolongation, Arthur Cabral a vu son centre contré de manière improbable par Kondogbia, allongé sur la pelouse, avant de reprendre le ballon directement sur López, sorti à point (108e).
Gasset a procédé à son ultime changement, sortant Harit pour Gaël Lafont qui a fêté lui aussi ses grands débuts alors que Veretout était prévu initialement (110e). Quelques instants plus tard, c'est Trubin qui soulageait le vice-champion du monde, aux bords des larmes. Les tirs au but étaient inéluctables, ceux qui ont été fatals à l'OM, au Vélodrome, contre Annecy la saison dernière en Coupe de France et le Panathinaïkos au 3e tour préliminaire de la Ligue des Champions cet été.
Une séance de tirs au but enfin heureuse pour l'OM
Le "Fideo" di María s'est présenté en premier et son tir a trouvé le poteau gauche. Transparent, "Tucu" Correa a transformé à contre-pied. Kokçu a réussi à glisser le ballon sous le ventre de López. Kondogbia, en force et en hauteur, n'a pas tremblé. Nico Otamendi a choisi le même côté que ses coéquipiers. Son compatriote Balerdi a inscrit le 3e tir au but marseillais. Contrairement à ses prédécesseurs, Antonio Silva a choisi le côté droit de López et a vu l'Espagnol sortir sa frappe. Luis Henrique, du plat du pied droit, a offert la qualification à l'OM au bout d'une nouvelle nuit qui restera dans les mémoires marseillaises et qui fait oublier, pour partie, les mois si difficiles vécus par le club.