L'OM, Marcelino et la révolution permanente, à l'approche de la reprise
"La transition devra être très rapide, parce qu'on a une compétition, et pas des moindres, qui arrive très vite." Dès sa conférence de presse de présentation, tout début juillet, le coach espagnol avait posé les bases du problème : l'OM va énormément changer et il aura très peu de temps pour le faire.
Tudor a, en effet, quitté le club après une saison seulement, qu'il a terminée presque aussi fatigué que ses joueurs, rincés par dix mois de pressing constant, de courses à haute intensité et de management rigide. Malgré une fin d'exercice pénible, son OM n'a pas démérité mais a été privé de la deuxième place directement qualificative pour la Ligue des champions par l'exceptionnelle saison de Lens.
Marcelino doit donc composer avec un tour préliminaire, les 8/9 et 15 août face aux Grecs du Panathinaïkos, qui ont éliminé les Ukrainiens de Dnipro ce mardi, puis un éventuel barrage avant d'espérer ramener l'OM en poules de la C1, un objectif aussi important financièrement que sportivement.
Surtout, l'expérimenté technicien espagnol, passé par Séville, Valence ou Villarreal, a prévu de faire les choses à sa manière, c'est-à-dire très différemment de son prédécesseur. "On a vu plusieurs matchs de la saison dernière. C'est assez différent de ce qu'on veut faire, surtout sur l'aspect défensif", a-t-il simplement euphémisé lors de sa présentation.
Les bons coups Aubameyang et Sarr
Mais le chantier est en fait très vaste. La défense est passée de trois à quatre, le marquage individuel a disparu et Marcelino a reconnu qu'il ne s'éloignerait "jamais beaucoup" du 4-4-2, un système qui donne beaucoup d'importance au jeu sur les côtés, là où le 3-4-2-1 de Tudor appuyait dans l'axe.
Ce changement de style radical a mis plus de pression encore sur la période de mercato, déjà traditionnellement agitée à Marseille. Le président Pablo Longoria, en charge du dossier avec son directeur du football Javier Ribalta, a parlé de "secteur offensif à refaire" et Marcelino a reconnu qu'il attendait "quelques changements" et des "profils différents".
Les opérations ont débuté rapidement avec le renfort important de Geoffrey Kondogbia, qui a déjà été dirigé par Marcelino à Valence, puis celui du latéral brésilien Renan Lodi, arrivé comme Kondogbia de l'Atlético de Madrid.
L'OM a surtout réussi deux gros coups en récupérant l'avant-centre de Chelsea Pierre-Émerick Aubameyang, arrivé libre, et l'ailier sénégalais de Watford Ismaïla Sarr, avant de finaliser ce mardi le transfert d'un autre attaquant sénégalais, Iliman Ndiaye, passé par le centre de formation de l'OM et amoureux déclaré du club, en provenance du club de Championship de Sheffield United.
"On va prendre quelques risques pour donner au coach et aux supporters le meilleur effectif possible", avait promis Longoria en début de mercato.
L'incertitude plane en revanche toujours sur le sort d'Alexis Sanchez, principal atout offensif la saison dernière, qui n'a toujours pas fait connaître son choix alors qu'il est en fin de contrat avec l'OM. Mais l'OM n'a plus vraiment le temps. Marcelino (57 ans), qui forme un trio dirigeant 100 % espagnol avec Ribalta et Longoria, un ami proche, a diffusé depuis son arrivée l'image d'un technicien serein et habitué aux zones de forte pression. Il va maintenant devoir le prouver.