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L'OM, un sujet beaucoup trop incandescent pour espérer une vraie réponse politique ?

François Miguel Boudet
Les Dodgers contre l''AEK
Les Dodgers contre l''AEKAFP
Les caillassages des bus lyonnais dimanche dernier aux abords du Vélodrome n'ont pas suscité de grandes réactions de la part du personnel politique local et national et la LFP s'est montrée bien discrète. Alors que les images de Marseille ont fait le tour du monde, personne ne veut prendre ses responsabilités, quelques semaines après que des responsables de groupes de supporters ont menacé des dirigeants de l'OM.

Gouverner, c'est savoir mettre les mots sur les choses. En l'espèce, à Marseille, quand il s'agit d'évoquer la situation de l'OM, certains termes sont plus difficiles à prononcer que d'autres. La "réunion" entre groupes de supporters et une partie de la direction olympienne il y a deux mois n'avait pas suscité de réaction politique d'ampleur. Pourtant, la situation était grave. Livide, Pablo Longoria avait témoigné dans La Provence sur la teneur des propos, leur virulence. Marcelino García Toral et son staff ont préféré déblayer, quitte à passer pour des couards, refusant de travailler dans une poudrière. 

Dans une ville qui veut battre en brêche les stéréotypes les plus éculés, les édiles, quand ils ont pris la parole publiquement, n'ont rien pu dire d'autres que "c'est Marseille". Le folklore en somme, encore et toujours, celui qui pègue à la peau, qu'on n'arrive pas à s'enlever soi-même et dont on s'estime pourtant victime. Dans la deuxième ville de France, dans le club le plus suivi du pays, on peut donc menacer et intimider sous couvert d'une "tradition" séculaire, témoin surtout d'une véritable collusion. 

Mais quand on n'ose pas dire les mots, quand on refuse de prendre position par crainte d'un délitement du tissu social né des tribuntes, on s'expose à revivre les choses, sous d'autres formes, avec parfois plus de violence. C'est ce qui s'est passé dimanche soir. Quand le politique se refuse à intervenir et qu'il se retranche, quand il ne prend plus la peine de rappeler les limites à ne pas franchir, il signe un blanc-seing pour toutes les prochaines fois. Puisque la violence à l'encontre des dirigeants de l'OM ne méritait pas une condamnation morale en bonne et due forme, comment la violence exercée à l'encontre d'un autre club, qui plus un rival honni, pourrait-elle l'être ? 

Pourtant, une nouvelle fois en quelques semaines, Marseille s'est couvert de ridicule. Les photos de Fabio Grosso ensanglanté ont fait le tour du monde, piètre publicité pour la ville qui voudrait montrer un autre visage que celui de la violence à tous les étages. Mais comment évoluer quand les décideurs disparaissent ? Fuir ce débat-là est mortifère car les figures d'autorité, celles qui ont été élues, sont incapables de parler au nom de leurs administrés. Alors c'est la débandade. Le ministère de l'Intérieur s'en lave les mains, tout comme la Ligue de Football Professionnel. Puis c'est l'escalade. Ça n'arrivera probablement pas ce weekend ni le suivant, mais ça arrivera. En pire. Personne n'en sera surpris, la fatalité sera invoquée, on dira "c'est Marseille" et la valse des clichés pourra reprendre, sans que rien ne soit fait. Pour changer. 

France gouvernement

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