Yvon Mvogo, l'assurance de Lorient avec un oeil sur le Mondial
Si Lorient a réussi à se hisser sur le podium de Ligue 1 cet automne, c'est en partie grâce à la solidité et aux relances d'Yvan Mvogo, ce gardien de 28 ans, né au Cameroun et élevé en Suisse à partir de l'âge de 6 ans.
"Il est vraiment bien rentré dans la dynamique d'équipe", salue Régis Le Bris. "Ensuite il y a évidemment sa performance individuelle dans le poste de gardien. Il a relevé le défi depuis le début. Il apporte une forme de sérénité et de consistance dans ses prestations. Et en même temps c'est notre 11e joueur pour démarrer le jeu. C'est très agréable pour construire une équipe de sentir que notre gardien peut contribuer aux sorties de balle".
Maîtrise et confiance
Autre bonne pioche de l'été, le défenseur tunisien Montassar Talbi s'est vite lié d'amitié avec Mvogo et apprécie sa présence sur le terrain. "Il a une grande expérience, qui fait ressortir aussi beaucoup de sérénité, et une certaine maîtrise et confiance qu'il transmet à toute l'équipe. Et sa facilité à jouer court ou long, ça fait plaisir à tout défenseur. On sait qu'on a un gardien avec qui on peut jouer et ressortir le ballon", explique-t-il.
Ce n'était pourtant pas gagné d'avance. Formé aux Young Boys de Berne, régulièrement sélectionné dans chaque catégorie de jeunes en équipe de Suisse, Yvon Mvogo a fait ses débuts pro dès l'âge de 19 ans à Berne et s'y est vite imposé comme titulaire.
Mais en 2017, il a fait le choix de partir à Leipzig, avec l'espoir d'y supplanter le Hongrois Peter Gulasci. Peine perdue: il a rongé son frein pendant trois ans, avec un temps de jeu famélique. Un prêt de deux saisons au PSV Eindhoven lui a donné un peu d'air, même s'il a encore passé une grande partie de la saison 2020-2021 sur le banc.
Pendant ce temps, la question des gardiens déchirait Lorient, entre Paul Nardi, le portier de la remontée en 2020 pas toujours au niveau en L1, et Matthieu Dreyer, aux intérims pas forcément concluants. Désormais, Dreyer et Nardi sont partis, et les gardiens lorientais s'entraînent dans un climat de concurrence saine et d'entraide selon Le Bris.
À suivre au Mondial ?
Il en serait de même au sein du petit groupe talentueux des postulants à la succession, à terme, de Yann Sommer (Borussia Mönchengladbach) dans les cages suisses.
Avec Jonas Omlin (Montpellier), Gregor Kobel (Dortmund) et David von Ballmoos (Berne), le sélectionneur suisse Murat Yakin a l'embarras du choix et Mvogo, qui compte quatre sélections depuis 2018 et de nombreuses convocations comme numéro 3, n'a pas l'intention de lui faciliter la tâche. Or, Sommer et Omlin ont actuellement chacun des soucis avec une cheville. Et une blessure a éloigné Kobel des terrains pendant un mois en septembre-octobre. L'occasion pour Mvogo d'assurer sa place au Mondial, voire de remonter dans la hiérarchie lorsque la Suisse affrontera... son Cameroun natal fin novembre ?
"Il s'en soucie assez peu parce qu'il garde l'état d'esprit du pool de gardiens et il ne s'agit pas de souhaiter le malheur des autres", assure Le Bris. Selon l'entraîneur des Merlus, il s'agit pour Mvogo "de se concentrer sur sa propre performance, d'être le meilleur gardien possible, d'être à son top niveau au moment de l'annonce de la liste. C'est ce qu'on vise tous ensemble. Et de ce point de vue, il relève le gant".